Jeudi matin, pendant ma
présence à moi-même, m'en suis allée dans le bleu pour petites
courses.
Jeudi matin ai redécouvert
avec un ahurissement agacé que l'installation des cabanes du village
de Noël, cette non-tradition importée, était déjà bien
avancée...
transformait la traversée
de la place en labyrinthe, mangeait les terrasses... parlait de
frimas, de vin chaud, peut-être de neige fondue.
Jeudi matin, Corneille
contemplait cela, pensait, désapprouvait....
Jeudi matin, Molière,
passé l'ahurissement, levait le regard, au delà, vers la tour
d'angle du palais, balançait son pied, et même son ami pigeon
n'arrivait pas à l'intéresser aux ridicules des descendants du
public choisi qu'il avait eu, près de là, en ses jeunes années.
Vendredi matin, m'en
allais en rageant vers la gare, puisque ma banque, la SNCF, et peut
être ma sottise, avaient fait échouer mon achat de billets.
Vendredi matin la ville
m'offrait le blanc des troncs de platanes hivernant, quelques arbres
roux, quelques arbres verts devenus dentelle,
le centimètre de
profondeur de l'eau morne des bassins en harmonie avec la grisaille
qui s'y baignait,
les bancs si chics, si
simples, si dissuasifs pour le sommeil des sans logis et sans lit.
Vendredi matin, ai fait
petite provision de chandails simples, chauds pour les yeux, et le corps je le souhaite, et de collants de saison.
Vendredi matin, suis
passée derrière les cabanes maintenant dûment liées.
Et puis j'ai écouté
l'emménagement d'un couple voisin, et c'était assez gai.
9 commentaires:
Si Molière et Corneille se mêlent de météo... peut-être que le monde ira mieux. Entre temps, les petites laines sont de mise en attendant parkas et doudounes ;-)
Corneille bayant, Molière s'amusant, oui, les cabanes "festives" approchent comme la forêt de Shakespeare...
Belle suite de photos (les bancs anti-SDF, comme il existe des pics aussi tels ceux anti-pigeons, ont carrément été remplacés dans le métro par des sièges individuels).
Pérégrinations tristounettes comme ami pigeon qui en a vu d'autres aussi
j'aime le vert en dentelle!!
Gris aussi seront bientôt les amateurs de vin primeur le long des cabanes blanches.
Gageons que le temps, comme les buveurs, seront le lendemain dégrisés !
Me choque plus le banc que les cabanes de Noël.
" Avance l'année "
Pour ce qu'elle fut belle, je la voudrais voir déjà passée.
Une cabane de Noël arrimée (ruban vert) à ce que je suppose une croix. Extra! Sous protection divine.
Quelle plaie ces cabanes : on en aura plein le Montparnasse monde aussi...
Pauvres SDF, même les bancs leur sont interdits...
Chez nous, en Berry, je me suis rendu compte que ces marchés de Noël donnaient à vivre à quelques jeunes femmes artisanes, souvent fort compétentes et créatives avec les techniques modernes, qui mettent ainsi un plus à la paie minuscule du mari, voire aux indemnités de chômage. Signe des temps...
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