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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, novembre 22, 2012

se voudrait hommage


géant noir aux yeux rouges comme des phares dardés
sa lippe boudeuse, toisant petits humains qui passent, affairés, joyeux, grognons, sans vie perceptible, les mères et les poussettes, les vieux qui auraient bien besoin des larges ceintures drapées de leurs grands-pères, les porteurs de serviette et de cravate, les manteaux posés sur longues jambes nues, les gamins qui prennent par les yeux le manège en attendant d'y accéder, ô joie, et elle disparaîtra aussitôt qu'ils seront assis cette joie
le voile en tête, qui abrite avec bénévolence notre petit peuple et nos attentes, et nous nous moquons bien de la lippe, en faisons sourire las et attentif.

un ciel si gris, si haut qu'il s'élève en bleu de nacre
des fils qui montent, tendus sans sévérité, qui se tordent un peu, qui s'embrassent parfois, et ces esquilles, ces brindilles qui s'en échappent, qui seront clarté
une grille, une voilette sommaire posée sur ma petite honte, sur l'outrecuidance de ces presque imitations des todo listes – mais une réserve que ne puis vaincre en a fait des tercets, les a réduites à mon échelle, elles qui l'étaient déjà par moindre fantaisie, moindre sagesse, moindre amitié avec les mots.

Mais j'ai eu le plaisir d'entrelacer les heures toulonnaises de petites incursions dans le second tome des todo listes, publié dimanche, je crois, Quand les passants font marche arrière ça rembobine http://www.publie.net/fr/ebook/9782814506930/quand-les-passants-font-marche-arriere-ca-rembobine, les redécouvrant, en trouvant même, avec étonnement, qui m'avaient échappé lors de leur publication – et j'en pille deux, un peu au hasard parce que ne veux choisir, guidée par leur briéveté relative, que pardonnée je sois.

un canapé à la mer ! on criait, on cherchait une bouée à lancer, bousculade, invectives
dérive des jours entiers, soumis aux vagues, aux clapotis, parfois un poisson clown sous les pavés frôlait, reniflait, un curieux qu'il fallait écarter, on n'avait pas le cœur à rire
un tronc d'arbre découpé en fauteuil des rues (il existait aussi des troncs fauteuils des bois, des troncs fauteuils de plages, des troncs fauteurs de troubles, des troncs fauteuils de feuilles d'automne à embarquer, des troncs fauteuils d'hélice et de réglisse, des troncs fauteuils de vatasseoir et tiens toi correctement)
sur son vélo elle passe d'un coup de sonnette, elle a l'habitude, les inventions extravagantes et les naufrages, ça la connaît
photo ©brigitte muairon

au fond, on distingue très nettement la coquille d'œuf de dinosaure
une mosaïque, elle s'insinue partout, galope, contagion débordante
des feuilles jaunes comme deux ailes de papillon tombé
tombé au champ d'honneur, combats lépidoptères, antennes entortillées, symétrie déchiquetée, archivés en vitrail, déposés sur des crânes, déployés en pianos, en avions, en magma de ficelles, papillons morts la nuit, papillons morts de faim, étendus sur des oreillers et lavés, relavés, délavés, leur encre sèche, papillons sel pris aux filets de danses polvtsiennes, disparus au zénith
photo ©pierre chantelois

7 commentaires:

Pierre Chantelois a dit…

Je suis très honoré d'avoir pu ainsi illustrer de si beaux mots... une poésie que j'aime lire et relire. Et toujours vous trouvez le temps de lire... et toujours vous partagez avec vos lectrices et lecteurs les fruits de ces lectures...

Dominique Hasselmann a dit…

Le géant aux yeux rouges donne le tournis...

Anonyme a dit…

De très belles photos et des mots magnifiques et consentants à les dire. @allerarom

arlette a dit…

Mais toi aussi tu fais des "todo listes à ta façon en visant une image et l'interprétant différemment
J'aime beaucoup cette idée de belle imagination

jeandler a dit…

J'avais cru tout d'abord à la Tour Eiffel !
Très belles photos en hommage.

Julien Boutonnier a dit…

Belle harpe pour doigts de vent...
Merci pour les todo listes, je découvre!

Fardoise a dit…

Belle évocation avec des mots et des images poétiques. Même si l'on connait ces fils tendus par devant le ciel, on ne peut qu'admirer ton art de les sublimer.