Mardi matin, m'en suis
allée, pour courses ménagères sans grand intérêt, dans les rues de
la ville, esprit mort, sans plaisir ni déplaisir.
Mardi matin, une petite
joie légère attendait en moi, s'est réveillée dans la rue de la
Petite Fustrerie - seule rue du quartier qui se refuse à la musique ces
jours ci, seule rue sans cônes-lumineux-faux-sapins - devant
cette tentative de géométrie bousculée d'un petit fouillis blanc,
la gentillesse légère de
ces fleurs candides qui ont envahi les bacs alignés, la candeur qui
contaminait le ciel.
Mardi matin, en charriant
les conserves achetées, contrairement à mes plans, pour le déjeuner
fraternel de jeudi (honte j'ai, et suis bien embêtée maintenant, ma
foi tant pis), avais toujours cette trace de petite liesse - ai
contourné le marché de Noël et suis allée admirer la très grande
crèche de l'Hôtel de ville, parce que la seule trace qui me reste des fêtes de fin d'année - la seule avec la chaleur des sourires et disputes familiales à
laquelle donnais importance -, ce sont les santons..
et là sont nombreux, et
de bonne facture (Carbonel), étagés dans un paysage qui se veut
provençal
en ai profité comme une
petite pause, un moment de semblant d'intérêt, même si,
curieusement, et contre toute tradition, je me moque totalement de
tout ce qui entoure les statuettes (sauf l'amusement des commentaires
des adultes expliquant les petites scènes aux enfants)
et, désolée, vous les
impose.
Cette année, il y a
aussi, à l'écart, un petit établi, avec le matériel d'un
santonnier, et deux très grandes statuettes.
un peu plus grandes, même,
que les anciens et beaux santons de cire de Saint Agricol, (il faudra
que je fasse un tour au Roure, à Saint Pierre, Saint Didier et Notre Dame)
Suis rentrée, ai salué
les quatre nouveaux de cette année, qui attendent leurs compagnons,
leur ai dit qu'ils ne devaient pas être vexés, qu'ils me suffisaient (et
heureusement pour les deux d'Isoline) tels qu'ils étaient.
Je pense tout de même que
je me sens plus d'affinité et de ressemblance avec la chèvre (enfin
en plus vieux) dans le groupe auquel voulais m'identifier.
Mais ne sais si la vieille
a voulu se venger, le reste de la journée a été plutôt pénible,
et suis restée d'une paresse très vaguement comateuse, à ma très
légère honte.
Intéressant n'est-il pas
?
7 commentaires:
Mais qui n'aurait pas le cœur léger en se promenant autour des Santons... Ils nous donnent tout un monde à découvrir ou à redécouvrir... Tout élan d'une chaleureuse humanité qui mène à des petits bonheurs est bienvenu en décembre ;-)
Santons sous le soleil...
Mais oui!! "jeune fille" très intéressant en ce proche Noël de se plonger dans ce petit monde des santons et leur vie en plan fixe
Suis allée hier à la cathédrale leur dire un petit bonjour et surtout en souvenir du bel ange qui remue la tête en recevant offrande
Ah oui, je ne l'ai pas encore visitée, elle a l'air de belle facture cette année, je veux dire encore plus que d'ordinaire.
Pour ce qui est des illuminations, la rue Banasterie y échappe aussi.
Arlette, la plus belle celle de la Cathédrale (et c'est vrai j'avais oublié l'ange)
Françoise ce qui me gène le plus (mais cette année le son a baissé et le choix est plutôt meilleur, moins convenu) c'est la sonorisation - la petite fustrerie donne dans l'illumination et le décor, mais un peu différents, plus raffiné - on est snob ou on ne l'est pas, et je le suis
C'est le temps des crèches.
Nous le sentons.
Les sonorisations sont épouvantables et font fuir les oiseaux. Et nous cassent ce qui nous reste d'ouie.
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