commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, décembre 18, 2012

Narcissisme ou anti.. et rencontre


C'était une Brigetoun (qui avait viré au noir et blanc, par humeur, et parce que caméra et éclairage faisaient de sa peau une étrange marqueterie de lie-de-vin et vert fané, qui, même avec regard sévère, malgré le charme de l'étrangeté, ne lui semblait pas authentique) – c'était une Brigetoun au repos, laissant vaguement roder en elle les drames du monde et son auto-dénigrement, projetant sans y croire des embryons d'action, scrutant, fixant son avancée dans la défaite de l'âge.

C'était la rencontre de deux joviaux personnages au mitan de la droite rue de la petite Fustrerie.
C'était les trouver par trop laids au premier regard – c'était remord, c'était sourire s'ébauchant, s'effaçant, c'était la trop grande bonhomie de cette femme, l'arrogance de sa simplicité confortable, l'artifice de ces tresses trop attendues pour être honnêtes, c'étaient des yeux écarquillés de sincérité affichée, c'était pommettes si rouges que sentaient le fard, c'était le sourire figé, l'ampleur drue et orgueilleuse, la robustesse en avant, c'était méfiance extrême, petit tremblement, recul.
Mais c'était lui, le sourire ouvert, la douce coulée de la moustache sur le plastron de barbe, la grâce broussailleuse des sourcils, l'idée qu'il devait en jouer pour amuser les enfants comme un solide marin de mon enfance, la tête un peu levée comme pour un salut, le désir de lui faire confiance et de se risquer à lui rendre un salut.

C'était une Brigetoun, un peu rêveuse, adoucie, trous et bosses légèrement gommés, s'en allant vivre le jour, prenant appui sur la femme, sur ce qu'elle pouvait offrir tout de même, pour y puiser désir de vaquer, tentant de s'y conformer – ne dirai si ce fut le cas.

5 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

C'était une Brigetoun qui a esquissé un sourire qui n'est pas passé inaperçu...

Dominique Hasselmann a dit…

Parfois, le noir et blanc repose (au 125e de seconde).

jeandler a dit…

Le monde comme ci, le monde comme ça, comme il va. Un jour sans couleurs, un jour avec. Mais au fait, les gris ne sont-ils pas couleurs ? Sourire.

DUSZKA a dit…

Retour du repas des anciens... non, ils avaient écrit "des aînés". Pas de photo, le noir et blanc n'aurait pas rendu à souhait le rubicond des visages satisfaits... Bof... Bises à toi amie du Sud.

Théorème a dit…

C'est.