Ce ne fut pas, mais on
dirait que..
Ce serait descendre du
taxi, le trac enfoui dans un reste de sommeil, être en avance,
regarder panneau des départs, commander un café, se faire bousculer
pour acheter des pastilles vichy et des cigares, se décider à
monter (avec l'ascenseur nouvelle habitude) au niveau des rails,
attendre sur un quai qui n'est pas celui-là, mais ça ne fait rien -
et puis ce serait le jour, pas une fin de journée, et il y aurait,
comme il y a eu, un mistral de grosse moyenne force et de belle
froidure
Ce serait le kobo et des
coups d'oeil dehors, le dos qui n'aime pas la position du siège, un
voisin neutre, un enfant qui jouerait plus loin, de temps en temps,
dans l'allée et qui se ferait gronder.
Ce serait retrouver la
gare de mon quartier d'antan, sortir juste pour le plaisir du coup
d'oeil familier, descendre, prendre le RER A jusqu'à Auber et puis
la 3 jusqu'à 4 septembre.
Ce serait le bon café du
bureau de tabac. Ce serait l'hôtel rue Saint Anne près de ce qui
fut mon bureau. Ce serait défaire baluchon, regarder l'heure, penser
à ceux qui sont réunis, avant, qui sont les auteurs Publie.net.
Ce serait sortir, saluer
les ventres cuivrés des dames de la fontaine, descendre la rue de
Richelieu jusqu'à la rue des Petits Champs dans le plaisir de
retrouver mes pas anciens (qui étaient pleins d'indifférence
alors), regarder quelles boutiques ont changé d'enseignes, traverser
la place des Victoires avec regrets justement pour un magasin
disparu, saluer les casseroles, arriver rue Montorgueil, pas pour un
petit marché, ni pour les savarins de Stohrer mais pour le Centre
Cerise (jamais repéré en mon temps).
Prendre une inspiration,
rentrer en essayant de ne pas trébucher, plaider parce que je n'ai
pas réservé, m'installer au fond d'une salle, en essayant de me
réduire encore – être prise de panique, me demander pourquoi
diable je suis là – essayer de reconnaître, sans trop scruter,
parce que on m'a appris, je m'en souviens soudain, que ça ne se fait
pas, et puis pour ne pas être repérée – avoir envie de l'être...
Et écouter, entre
satisfaction, plaisir, et distractions stupides, parce que je suis
trop présente (lire ensuite, parce que, je l'espère, il y aura des
compte-rendus)...
Ce serait être allée, à
Paris, assister à la rencontre de remue.net «l'édition numérique,
comment ça marche» http://remue.net/spip.php?article5659
avec Publie.net – la présentation de d'Ici
là, l'intervention
d'Arnaud Maïsetti et de Roxane Lecomte, l'interview de François Bon
et de Jean-François Gayrard de NumerikLivres, et puis l'équipe, les
auteurs de Publie.net – mais qu'est ce que je fais là moi ?
Bon,
ce fut y penser, et leur souhaiter une très belle journée
Ce
fut un réveil en grande migraine, avec le mistral qui refusait que
la porte fenêtre reste close – ce furent de longs moments
d'échanges ou lectures internet, frissonnante dans une température
si douce par rapport à celles que subissent les gens du nord.
Ce
fut aller jeter bouteilles d'huile et bocaux divers dans le container des
remparts. Ce fut hésiter, parce que, vraiment, ce sacré mistral ne
me voulait aucun bien, à monter vers la place de l'horloge pour les
petits cigares Exotic... ce fut tenter de saisir, et ne le pouvoir,
mes gants ralentissant infiniment le maniement de mon appareil et du
zoom, un des envols en troupe des pigeons qui traversaient et
retraversaient le ciel de la rue du Limas, ce fut renoncer et me
contenter de cigares qu'aime modérément chez le buraliste à côté
de ma porte, rentrer...
Ce
fut une journée presque studieuse, en essayant de ronger un peu de
mon ignorance de l'histoire de l'Afrique.
10 commentaires:
Ton parcours minuté comme si tu y étais , mais y es-tu?
je le crois
Devant ce mal, corrupteur de toute une vie, il faut se rappeler de Vigny : « Dans l'angle du sourcil sont blottis cinq diablotins suspendus à l'extrémité d'une scie pour qu'elle s'enfonce plus avant dans la tête »
Ce fut grande envie de revoir des lieux connus et regrets de ne pas assister à la rencontre. Ce furent..mistral et migraine se liguant pour ralentir et empêcher déplacement sur place...pour toi.
Moi, j'aurais dû faire journée studieuse mon ignorance de l'histoire de l' Afrique est ...immense.
Ce serait y être moi aussi et vous voir là-bas, encore beaucoup plus paniquée.
L'histoire de l'Afrique, ce malheureux continent, reste à faire.
il y a quand même huit tomes très riches sus l'égide de l'Unesco depuis une vingtaine d'années à peu près - si grand espace, tant de siècles, tant de mouvements - nous avons un foutu retard
http://www.unesco.org/new/fr/culture/themes/dialogue/general-and-regional-histories/general-history-of-africa/volumes/complete-edition/volume-i-methodology-and-african-prehistory/#c181031
@brigetoun : votre voyage imaginaire est proche de la réalité (il y a sûrement plusieurs magasins qui ont disparu place des Victoires...).
Mais vous auriez eu froid dans la salle (dépourvue, paradoxalement, de toute connexion) et peut-être, en plus, du retard dans le train du retour !
Tiens, j'irais bien passer trois jours à Paris moi aussi...
...enlève tes gants pour zoomer
Qu'est-ce que tu y fichais ? Mais tu es notre envoi spécial pour nous faire vivre des moments comme si on y était, mais en plus classieuse (comme la brige !). Merci !
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