le vilain canard, toujours
élégant, encore impassible en apparence, ou inconscient, l'oeil
vide, le bec muet
ai hoché la tête, en
salut minimal, suis passée, colère au ventre
l'aimais pas, et même son
langage soigneusement un peu désuet, un peu décalé, faussement
élégant, ne m'amusais plus
mais pensais
que l'indignation quand
elle s'arrêtait sur les yeux dans les yeux m'étonnait... me suis toujours méfié des yeux affirmatifs et des franches
poignées de main
que
l'indignation quand elle portait sur le monde politique était un peu
courte... le canard et ses frères nous trahissent et sont
détestables, mais sont une partie, contaminée un peu par l'esprit
du temps, beaucoup par les corrupteurs
que
l'indignation quand elle portait sur le monde politique était
outrageusement étendue, et pensais à la rage et au désarroi de
tous les dévoués, simplement honnêtes, tous ces nombreux imbéciles
voués à leur vision d'un idéal
et
puis repensais à ces articles, à l'exploitation du disque dur et
des papiers d'identité, listings, courriers etc... dont on parle
tellement moins qu'on ne le devrait, parce que, comme je l'ai lu, il
n'y avait pas assez de noms marquants pour que cela en vaille la
peine, alors que c'était justement l'énormité des sommes résultant
de la triche de nombreux anonymes ou presque, de gens ordinaires
(avec tout de même des moyens)
qui est effarante
comme est effarante cette idée indéracinable, courant sous les
protestations vertueuses, que l'impôt est spoliation, que les ruses
malines pour diminuer sa part sont de bonne guerre, et – mais ça
on ne le dit pas, on le montre d'un sourire – amusantes, que
l'argent amène la prospérité générale (même placé et jouant)
et qu'il faut que l'état, les salaires, les biens communs
y soient sacrifiés.
Et
j'avançais me sentant coupable et impuissante, mais avec un petit
espoir.. je n'avais pas encore entendu que notre président
n'entendait pas assouplir l'effort/saignée qu'il impose au pays, sur
ordre..
Et
ne sais si c'est pour cela, ou par ma sottise naturelle, ou pour un
manque de fer ou de magnésium ou de... mais suis idiotement
susceptible, je laisse mon ego jouer l'imbécile... alors, sans
fierté, avec une lâche résignation, en reste à paumée, parce que
le pauvre cher m'est habitude, et ne me promènerai plus qu'en
silence sur les réseaux sociaux (éventuellement liens vers textes ou photos aimés sur Facebook média froid)
Seulement,
comme citer ce que j'ai aimé me manque trop, m'offrirai le plaisir
de mettre ici trois ou quatre liens chaque jour, en variant un peu,
au risque d'injustice, pour ne pas me borner toujours aux cinq ou six
qui me sont indispensables... disons que laisserai une part au
hasard, (retenir le premier, le cinquième, le dixième dans l'ordre
de lecture à l'avenir ?) - donc, pour aujourd'hui, infime part des
richesses vues :
http://dreamlands-virtual-tour.blogspot.fr/2013/04/un-deux-trois-quatre-mille.html
la vidéo d'Olivier Hodasava pour le 1000e jour de son voyage sur
Google-street-view, en la bloquant de temps en temps pour savourer un
numéro
http://fonsbandusiae.over-blog.com/article-virgile-eneide-ii-v-228-249-la-machine-de-mort-avance-116971919.html
comme chaque jour (ou presque, quand elle le peut, disons) la
traduction, documentée, de l'Énéide par Danielle Carles et suivre,
cette fois, l'avancée du cheval de bois
http://www.lesmarges.net/files/0c77bdc383805667f0f1a5990a8deca0-2078.html
pour continuer le voyage à Naples, témoin ravie, à la suite des
yeux, de la pensée, des mots de Jean Prod'hom
http://christinejeanney.net/spip.php?article637
la livraison du jour du projet Ronchamp de Christine Jeanney, mais
là ce sont uniquement de délicates images, comme une invitation
faite à suivre les liens qui figurent au début pour découvrir les
textes (où chaque mot, précis, contribue à tisser la recherche,
comme ici les fragments d'images posés sur du vide, de l'effacé)
et je regrette déjà
ceux que je n'ai pas retenus.
15 commentaires:
passé lire le canard ! ! !
Au hasard des liens, l'eau (la pluie) glisse comme sur les ailes d'un canard.
Bonjour Brigitte
depuis une semaine, je commence à cerner assez bien qui sont les amis
Merci Brigitte. Difficile de tenir la publication quotidienne, pas tant une question d'énergie, mais je manque de souffle et traduire est un long travail de précision. J'admire l'inventivité de ceux qui ne faiblissent pas, publiant tous les jours et même plusieurs fois par jour. J'ai envie de citer Horace : "les dieux dans leur sagesse m'ont fait avec un petit esprit assez pauvre, qui ne sait s'exprimer que rarement et en peu de mots". Encore ces mots ne sont-ils pas les miens. Mais on continue, n'est-ce pas ?
Danielle vous m'avez fait rire...
J'ai entendu récemment que dans le Canard WC il n'y avait pas de canard !
Étonnant, non ?
Merci Brigitte de continuer du moins avec votre blog. Je ne connais beaucoup de choses et probablement personne ne me dira. Mais je voudrais connaître la raison de votre "retraite" (que je souhaite provisoire) de ce monde tout à fait spécial du Twitter francophone dont vous étiez au centre. Est-ce qu'il y a une hiérarchie, un cour de Louis XIV, des "préséances", comme disait hardiment F. Mauriac ?
Je me rends compte que vous étiez épuisée et parfois au bout des forces. Mais, vous pouvez bien réduire votre engagement, sans renoncer au rôle et à l'estime générale et spécifique, dont la mienne, que vous méritez et que personne ne pourrait exploiter comme vous. Pardonnez-moi ma façon directe de m'exprimer...
Merci pour cette photo de la rue...
mon très mauvais caractère que je cachais pus ou moins bien se fait jour en ce moment (passage au printemps ?) et j'en ai un tantinet assez des RT u pas RT, remerciements ou dédain, grandes déclarations et indifférence... - ne pense pas que 'étais au centre, suivez @francsroyo, l'ami (vrai) il est assez pointu pour les liens
comme ne sais pas si je suis du bon ou du mauvais côté de Twitter, me contenterai de dire, que sans vous je n'aurais certainement pas eu autant d'abonnements et liens. et que je vous en suis très reconnaissante.
prenez soin de vous
vous quitteriez twitter alors que je suis à deux doigts d'y entrer ? voilà qui me donne encore à réfléchir
Parfois de social Twitter n'en a cure. Twitter est un outil de faire valoir que j'ai quitté avec grand plaisir. Je suis peut-être comme vilain petit canard... moins enchaîné qu'on y pense.
twitter est un endroit formidable quand des conversations s'installent, et pour signaler ses plaisirs de lecture.. mais dans mon cas les liens devenaient une obligation (du coup il m'arrive d'être frustrée là parce que j'ai parfois vraiment très 'envie de signaler, mais je ne peux plus faire distinction
Pierre je crois que, heureusement, nous ne sommes pas de la même espèce de pauvre canard que celui auquel je pensais là, notre mauvais (vraiment) canard national qui a nom Cahuzac
moi qui suis bien plus limitée que vous, je comprends tout à fait votre décision et les cinq liens que vous citez en sont d'autant plus précieux... merci pour la continuation de Paumée
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