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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, avril 10, 2013

Tout doux


Jour de presque printemps – jour de pas grand chose – jour de petite bagarre carcasse sans virulence – jour où j'ai voulu m'attaquer au tas de lettres confié par l'assemblée des soeurs.
Ouvert des enveloppes, cherché quelques dates, attrapé des mots, ai tenté de pêcher en moi des souvenirs... et puis, toujours, ce petit recul, cette gêne qui me prend devant l'intimité de mes parents... cela plus un peu de flemme, peut-être, juste un peu, parce que j'aime bien mettre mon nez dans de vieux papiers...
ai entassé, en respectant à peu près la chronologie (pas toujours de date, et là il faut lire pour identifier l'époque, et constater qu'on ne le peut pas) un peu moins du quart dans une boite que j'ai refermée avec soin.

(toujours étonnée que ma mère ai réussi à garder, de port en port, de port en ville, de guerre en marmaille, tout ce passé)

Mis robe grise, manteau gris, relevé cheveux (mal, cela n'a pas tenu) et m'en suis allée, sous un ciel d'une douceur délicate, à l'opéra,

plaisir anticipé au coeur, persuadée qu'on ne peut totalement gommer la beauté, le charme, la gaité du Barbier (et puis se sont mis à plusieurs, pot commun avec l'opéra de Nantes et celui de Massy)
Et ce fut une salle pleine à craquer (bon pour une fois je ne critiquerai pas), une mise en scène de Frédéric Bélier-Garcia (avec le décor de Jacques Gabel) qui faisait vivre les chanteurs, avec malice, qui baignait dans un léger décalage farce, qui ne gênait jamais la musique et l'action – un décor de palaccio en construction avec des parpaings, une statue énorme pendue à une poulie, des fenêtres coulissantes, une table devenue table d'opération (mais curieusement l'officiant était Bartolo, avec scie à l'appui, et non le barbier comme cela aurait dû l'être) des perruques dignes du jardin anglais et des musiciens en frac, de ravissantes guirlandes de fleur que l'on accroche au dessus du clavecin.... sans que cela sorte du contrepoint, ajoutant une petite gaieté de même tonalité que la musique.
Une Rosine, Karine Deshayes, un peu ronde (plus jolie dans les deux premiers actes où elle porte une robe volante à la Watteau d'un jaune merveilleux) mais aussi bonne actrice que chanteuse, une distribution de belle qualité (ai spécialement aimé Franck Leguérinel en Bartolo), et l'orchestre jouant avec bonheur sous la direction de Roberto Fores-Veses – surtout bien entendu il y avait Rossini.

Suis partie toute contente, si contente que j'ai oublié le programme que j'avais abondamment griffonné pendant l'entracte – de façon un rien illisible heureusement.


J'avais trouvé, juste avant de partir, une vidéo de Karine Deshaye, la Rosine de ce soir, chantant una voce poco fa
et puis, immortelle, au moins, la version de l'ouverture par les quatre barbus
Faim et sommeil.

10 commentaires:

Brigetoun a dit…

leçon à retenir Brigitte TU DOIS fermer Paumée

tanette2 a dit…

FERMER PAUMEE , Pourquoi donc ? surtout pas...S'il te plaît..!

jeandler a dit…

Représentation à guichets fermés.
Un plaisir ce partage comme si nous étions. Merci.

Dominique Hasselmann a dit…

@ brigetoun : Oui, laissez ouvert, comme une séance d'opéra (pas forcément tous les jours)...

Brigetoun a dit…

non vais continuer Paumée, cahin-caha et tant pis pour sa réception, me suis trop habituée à lui - mais je déserte complètement pour un temps "les réseaux sociaux" suis trop de mauvais poil
Bonne journée à vous tous

Danielle a dit…

Heureuse de lire ici que vous continuez, le manque serait grand pour vos lecteurs. Bonne journée "hors réseau".

Pierre R. Chantelois a dit…

Et pourtant avec une fin de soirée en compagnie de Rossini, tout devrait être jubilatoire. Presqu'un opéra du printemps. Les airs fleurissent et le propos est parsemé de quiproquos. Le soleil devrait revenir, les arts devraient leur droit de cité à Avignon, les touristes devraient envahir la ville, et tout devrait revivre pour le plus grand bien de notre morale. Courage.

czottele a dit…

heureuse également de voir continuer Paumée vaille que vaille; et vive la barbe et les barbus (que je ne connaissais pas, ignare que je suis)

Brigetoun a dit…

une question d'âge, Christine

arlette a dit…

Belles et douces écritures des lettres aux rubans rouges comme tes mots et tes incertitudes
A ne pas abandonner au fond d'un coffre