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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, avril 25, 2013

C'était... mercredi


C'était un jour de douceur légère, familière, évidente, comme installée depuis longs jours. C'étaient les dalles de la place étincelantes, l'ombre née de la lumière brillante.

C'était mes pas encore un peu trébuchants (suis tombée du lit, pour la troisième fois, à une heure insensée, après m'être endormie dans le confort du café.. et la petite côte de la rue Saint Etienne avait surpris mes jambes) jouant avec les ombres.

C'était jouer à deviner la nationalité des groupes cornaqués (et là l'anglais – relativement rare - était nasillard)

C'était me repasser comme une litanie les courses indispensables (et n'oublie pas la banque...), sans trop me laisser distraire par les boutiques de la rue des Marchands – une tentation de penser chapeau, mariage, tout de même, par amusement, refroidie par l'offre

C'était constater que la boutique aux trésors de bouche avait changé de direction, que les boites à garnir de sablés, navettes etc.. avaient un charme plus austère, mais que le choix de bonbons pour le chauffeur et ses passagers était plus varié.

C'était repartir avec provisions vers banque, cigares, canard enchaîné, un chandail de coton neuf pour le plaisir... C'était rester plantée un moment devant le distributeur parce que la caresse du soleil sur le dos était merveilleuse, se retourner, regarder le vert sur le bleu.

c'était penser aux noms de coiffeurs collectionnés par le notulographe, c'étaient la floraison des glaciers se mettant en place
C'était la lumière glissant sur les pierres, caressant le bois des portes et leurs ornements..

C'était hésiter un instant à quitter le toucher du soleil sur ma face levée vers lui, la place, à tourner dans l'ombre de ma rue, à regagner l'antre, le déjeuner, le repassage, de menues occupations.
C'était se pencher sur les feuilles nouvelles nées, des boutons d'agrumes... c'était lire, un peu, de belles choses sur internet, comme les notes sur la création de Jean-Paul Michel, sur Poezibao http://poezibao.typepad.com/poezibao/2013/04/notes-sur-la-cr%C3%A9ation-jean-paul-michel.html
. Un poète, c'est une oreille, des poumons, un pas....
La régularité d'un pas, d'une respiration plus ou moins profonde, comme d'un cœur (je parle de l'organe thoracique concret) qui bat plus ou moins vite sous l'effet d'une émotion plus forte, d'une surprise, d'une précipitation de la course – jusqu'à ce que la respiration puisse, parfois, sembler venir comme à manquer – ou, au contraire, les inspirations profondes (je parle de l'acte physique de l'animal terrestre muni de poumons), ces longues goulées désirables de l'air frais des premières heures du jour, qui pourront nourrir des proférations soutenues, des vers de dix-huit, vingt, vingt-et-un pieds.
et la même idée, presque, en ouverture des belles notes d'écriture borderlines de Claude Favre sur Oeuvres ouvertes http://oeuvresouvertes.net/spip.php?article1975
. notes après avoir lu Bossuet
. un poème c’est un corps qui bouge
. action temps lieu mais pas d’unité
. disjonction entre la petite langue le monde le viandier....
mais il faut les lire toutes, ces notations.

10 commentaires:

joye a dit…

Merci de m'avoir emmenée avec toi, brige.

Pierre R Chantelois a dit…

Mêlées à ces boutique aux trésors de bouche les couleurs pastelles du jour, diffusées par l'objectif de l'auteure. Et le poète si présent à travers cette chronique : Un poète, c'est une oreille, des poumons, un pas..... Les petites chutes dans la rue brouillent cette belle lumière irisée.

tanette2 a dit…

C'était un mercredi plaisant. De beaux chapeaux, lequel choisirais-tu ? Le rouge me plaît beaucoup.

La passagère a dit…

Merci de me faire vivre chaque matin quelque précieuses et intelligentes minutes dans cette ville d'Avignon où j'aimerais tant vivre...

Dominique Hasselmann a dit…

Un petit tour et puis revient...

Là, le ciel bleu semble bien installé, enfin.

Michel Benoit a dit…

Le notulographe collectionne les noms de coiffeurs !
Réservé aux initiés, ça !

jeandler a dit…

C'était, à n'en pas douter, une belle journée, enfin printanière, où l'on muse, où l'on rêve, où l'on fait des projets, quelques uns, modestes, presque sûrs de les réaliser, pas trop de crainte de chagriner le ciel...

arlette a dit…

Tout ça en douce à petits pas comme une promesse d'indécision entre chapeau à choisir et "notulographe" ??

Brigetoun a dit…

les notules dominicales de Philippe Didion petit régal varié qui arrive dans boites des abonnés le dimanche vers midi - voir http://pdidion.free.fr/

jjd a dit…

AXO ERA Y NON ERA

"Tout ça existait et n'existait pas" : formule amorçant les contes majorquins

C'était Brigetoun et ce n'était pas Brigitte Célérier

C'était la place de l'Horloge et le cheval de Troie

C'était le chapeau des Beaux Jours et l'ombre de Godot dans les carrières d'ocre de Roussillon

C'était les portes du temps perdu et l'amour des citations :

" l'emploi du mot, non pas comme un miroir, mais comme une fenêtre, non pas comme le reflet en surface de ce qu'on y projette arbitrairement, mais comme une ouverture sur autre chose"

C'était Réelles Présences de George Steiner et c'était le papillon rêvant de Tchouang Tseu

C'était 3h50 de la nuit dans la clairière des ombres de la poésie