et s'en servir.
Me suis réveillée avec
l'âme au bleu.... ai rangé avec dédain le débardeur de soie
préparé, rependu la veste imperméable, fait liste de petites
courses de première urgence, et m'en suis allée dans la ville,
sous une lumière qui m'a semblé morne - le ciel ne menaçait pas de
nous tomber immédiatement sur la tête, mais l'était bien gris avec
seulement des effleurements de bleu très clair..
et je voulais croire
printemps, mais les côtes sous le chandail de coton rose et bleu me
grommelaient sourdement que j'aurais dû regarder, vraiment, ce que
disait notre pan de ciel au dessus de la cour...
leur répondais petites
fleurs jeunettes,
elles se relâchaient un
peu mais sans conviction...
et puis mes yeux enfin ouverts
ont glissé sur un rosier dans l'entrebâillement d'une boutique,
ont souri à un second
rosier..
ont transmis à mon
cerveau, Altarosa proche, en voyant le troisième, et mon pas s'est
fait projet de foule mais de parfum et somptuosité fragile enclos
entre vieilles pierres.
Plaisanteries légères
voletant dans la file attendant pour payer, sourires.. ne devais pas
être seule à ne pas avoir observé le ciel
pensé que le canard
jouait les anticipations pour cause de fête, et par la même
occasion du soutien à apporter à la Quinzaine littéraire (j'avoue
qu'il y a longtemps que, ne sais pourquoi, j'en ai perdu l'habitude)
http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article2003
et trouvé l'un des deux derniers exemplaires du marchand de
journaux le plus important.
Place de l'horloge il y
avait les touristes de rigueur (restez déjeuner mes chers nous avons
besoin de votre argent), la confirmation des fêtes à venir
la relève des
accordéonistes
et une sculpture
éphémère....
le reste de la journée
est encore moins intéressant... juste noter qu'à dix neuf heures
sur la rue c'était bleu éclatant de lumière et légers nuages d'un
blanc étincelant.
Juste aussi, insister,
même si c'est avec peu d'espoir d'être lue et suivie, sur le
plaisir des découvertes à faire sur nerval.fr http://nerval.fr/
les courts et beaux textes, et parmi les plus longs, une épidémie
de Fabien Clouette, lue avec le
plaisir de cet à-côté, cet étrange familier, ce ton qui rappelle
un peu celui d'un conteur de légendes, cette violence contenue,
distanciée, l'histoire d'une ville, d'une citadelle au bord de la
mer, ruinée par une épidémie, une quarantaine, du narrateur, de
ceux qu'il rencontre, d'un client un peu inquiétant, de R aimée et
malade
La mer n’est qu’un
bleu inconnu qui chante des complaintes rocailleuses par vagues de
six heures, le temps d’une marée. R. est allée se promener sur
les falaises de grès le jour où elle m’a envoyé sa lettre.
J’espère, maintenant que l’épidémie est terminée, que je
pourrai de nouveau la rencontrer sur ces chemins, entre les buissons
secs et agités des soirées chaudes d’un été installé sur
l’année.
il y a (pour me faire
rêver un moment)
Une affiche qui traîne
depuis des lustres dans les locaux de la vieille université propose
un travail d’écriture intéressant. Il s’agit d’écrire les
mémoires perdues d’un ambassadeur des mers du sud. Celles-ci sont
perdues depuis un naufrage autour des îles aux rochers percés, mais
on sait, puisque l’homme est revenu dans la cité du vent, qu’une
partie a été conservée. L’annonce dit que les rémunérations
sont importantes.
et puis la bibliothèque
dont les livres sont rongés par les souris bibliothécaires, la
police, les maisons fermées, la maladie qui touche R... et voilà on
suit et c'est très beau, triste peut-être, ou terrible, mais plein
de nature, de sensations,
Des feuilles rouges
font la course au-dehors, c’est l’automne sur la citadelle. Le
premier depuis que l’épidémie s’en est allée. Certains luttent
encore pour se détacher de l’arbre qui les tient comme un lépreux
pendu à ses doigts.
Là ce n'est que le début,
vous devriez aller y voir, ne pas leur en vouloir parce que j'ai été
aussi insupportablement longue avec si peu à dire.
7 commentaires:
"longue avec si peu à dire"
Il faudra quand même un jour que quelqu'un vous persuade que vous êtes la moins bonne critique de vous-même.
@ brigetoun : "ouvrir les yeux" est une bonne recommandation, et vous savez la mettre en pratique.
À chacun sa clé. Une porte pour s'ouvrir sur un ciel enfin clément. Tous ces rosiers mettant le nez dehors : il faut s'en réjouir. Promesse d'été festif.
Je n'écris pas beaucoup.
Je ne lis pas beaucoup.
C'est la faute aux photos. :D)
Un ciel lourd, mais les fleurs dans la ville compensent. J'adore la porte et ses serrures.
Fleurs et Fleurettes ,Rosier que je pensais te voir emporter
mais sculpture éphémère" Peaux de bananes" est le comble de ce que cela veut pouvoir dire
Toutes les fleurs s'étaient donné rendez-vous sur le pas de la porte pour faire revenir dans le ciel un bleu éclatant..Le premier rosier me plaît vraiment beaucoup.
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