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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, juin 08, 2013

Le vendredi des vases communicants

Le vendredi des vases communicants, nous lisons, je lis, faisons quelques autres choses, comme gagner sa vie s'il le faut, sourire, parler, faire cuisine ou non, aimer, gueuler... mais nous lisons
J'ai lu, avant d'aller écouter musique à l'orée de la nuit, j'ai tenté d'être digne de lire ce qui s'était coulé dans et hors des vases.. comme pouvais et c'était, entre :

(écrire à partir de photos, chacune se rapportant à une couleur primaire)
trois chapitres (un jaune, un rouge, un bleu) de l'histoire de Benji qui rit, qui peint, qui n'a plus d'âge
Aujourd’hui, B. transporte des tôles d’un bout à l’autre de l’Atlantique. Pourtant on ne s’y méprend pas, il n’est pas transporteur de tôles ; il est un éclat de rire jaune, un froisseur de liberté, un arracheur d’étoffes, un chatouilleur d’étoiles, la deuxième lettre de l’alphabet, et c’est très bien comme ça.
et
sur trois (belles) photos, rouge, bleu, jaunes, trois paragraphes, trois ambiances, avec une écriture en parfaite adéquation
Jaune foin ne se dit pas. Il faudrait pouvoir marcher, monter dans l’étendue. Mes prés sont de bocage et de passé: ici du marcher vers et d’horizon à découvrir. Monter: rêche de l’herbe sèche qui gratte aux mollets (sandales), craquelures sèches de l’herbe rase qu’on écrase (brodequins). Soleil, odeur de presque feu et la sueur.

partager un titre, échanger des images
une histoire de toile
sur photos de Dominique Hasselmann
rendez-vous avec Dominique Hasselmann, une invitation assortie de photos qui rendent voyage désirable pour voir une exposition Marie Laurencin, et puis Caillebotte, en attendant projet de visite au Louvre (on ne visite pas le Louvre, sauf en une vie) avec Isabelle
Marie Laurencin ? Je ne la connais pas. L’affiche est très belle : un portrait japonisant, la jeune fille ressemble tant à Marie V, ma copine de CP, pas si belle mais les hommes, électrisés, se retournaient sur elle quand elle se sentait l’envie de séduire. La même moue, le même long cou. Et quel beau rouge sur les lèvres. Paris, j’arrive !
et
une histoire de toile 2/2
sur un pastel de Claude Sales – le récit d'une visite à une exposition, déjà emporté par l'image figurant sur l'invitation, la découverte des tableaux, de l'artiste, l'offre de la toile …
Les vagues m’entraînent maintenant loin au large de l’embouchure. Il me manque une bouteille de Bordeaux pour être complètement dans l’ambiance, le bois d’ébène de la barque est sûrement une référence historique. La houle me berce et m’enivre, j’aimerais flotter ainsi toute la vie.

vieillesse, mère
vieillesse
un vieux dans une ville, petits gestes, attitudes – avec l'infinitif qui permet de dire ce que l'on dit difficilement, et puis un présent descriptif quand, sortant du vieillard, on le voit... deux strophes pour plonger dans ses pensées... une pour que vienne sa plainte égarée dans le temps etc...
Seul. Se découvrir seul dans ce monde étranger où les repères ont fichu le camp, fichu à carreaux dont Grand-mère nouait les pans autour de son goûter et l’accrochait sur un bâton les jours de vendanges…
Il s’endort brusquement sur cette image, tandis que le tourbillon de ses brèves pensées s’abat sur le coussin veuf du chat roux.
et
tiens moi la main
deux femmes, une femme, sa mère, grand-enfant (curieux n'arrive pas à mettre au féminin, l'enfant est neutre, ne reste que la fragilité) dans une petite foule et l'injonction «tiens moi la main» - un texte attentif
Dans le regard de celle qui veille avec anxiété sur l’autre, il y a ces lueurs de tristesse, ces lueurs de compassion, d’abattement, de résolution à la fatalité. 

- Maman, c’est moi. Tiens-moi la main. Je te ramène bientôt.

(à partir d'une maison, au Mans)
a aimé les voyages d'Olivier Hodasava sur google street, ce qu'il montrait et disait, a choisi l'adresse, l'a proposée, est allée chercher cette maison sur google maps et a comparé avec ses anciens souvenirs de ce quartier, de cette rue, de cette maison...
trouve oui, des ressemblances, trouve non, des différences
Non, il n’y avait pas de mur et de grand portail. tout était ouvert… très facile comme cela de passer dans la maison d’à côté et surtout vers celle d’après qui n’existe plus… la maison des autres grands-parents.
et se souvient de la séparation d'avec elle, la maison
et
en charge de raconter une histoire, cherche renseignements et le raconte, tombe justement sur une personne qui peut lui raconter, dans une lettre, une aventure qui, lui est arrivée là, au sortir de l'enfance... et je vous laisse la revivre
Je ne suis pas particulièrement fier de ce que j’ai fait ce jour-là. Seulement, c’est arrivé. Comme je te le raconte exactement. Dans cette maison précisément sur laquelle tu dois écrire.
Peut-être ne vas-tu pas me croire – mais pourquoi inventerai-je pareille histoire ? Et puis, tu dois commencer à me connaître, ce n’est pas vraiment mon genre

l'enfermement – deux poèmes


un beau poème qui avance, entêté... je reprends ce qu'en dit Jean-Marc Undriener «Écriture torturée, dans le fond toujours comme dans la forme parfois. Intime aussi, et nécessaire..»
Mon regard, avaleur de sabre, profond jusqu’à la gorge, à la trachée des mots. Tous les tunnels sont mes enfants, forage optique vers l’infini intérieur. C’est là dedans que je vis, dans les zones érogènes de cette lumière, excitée, instable, nerveuse incontrôlée.
et
frac
un poème qui pense et se heurte à l'enfermement dans corps, dans murs, comme dans un frac
l'épaisseur de ce frac : peau
dure armée qui contraint
contient tient le corps là
sans bouger.. beau

(écrire sur une photo de l'autre)
regarde la photo, avec attention, la regarde, y cherche une ressemblance avec sa grand-mère, et décrit avec un soin savoureux chacune des trois vieilles dames (euh je devrais peut-être éviter savoureux par solidarité de vieille)
Ce visage où saillent les os du crâne comme une prémonition de la Blême, ce regard de biais, méfiant, scrutateur, cette bouche pincée, droite comme la ligne du pouls d’un mort sur un électrocardiogramme, ces traits anguleux qui jamais n’empruntent l’oblique tendresse d’une courbe féminine, n’ont absolument rien à voir avec elle.
Seulement, en fait, perce l'hommage et finalement elle est reconnue plutôt dans un quatrième personnage, différent, à l'arrière plan..
et
j'ai
une photo d'une pas vraiment vieille, sans âge, et sans grande féminité, large, forte, méfiante, sans doute.. mais son monologue nous laisse une tendresse
J’ai. Moi. J’ai. Le savoir de chez moi. Ce qui est bien, ce qui est mal. J’ai toujours un « putain » pour finir mes phrases. L’injure aimable et le cœur fragile. J’ai. Le passant comme ami, a priori. Mais méfie !

jardins
on aurait le temps
avec une photo de Philippe Aigrain
aime beaucoup, on imaginerait, on créerait un jardin, avec banderoles et puis tenacement.. on le regarderait vivre et grandir
On serait tenaces comme la ronce. On chérirait l’épine qu’elle nous aurait plantée dans le tendre de la paume, pour la légère inflammation qu’elle produirait, pour le souvenir durci qu’elle imprimerait à toutes nos caresses, les empêchant d’être mièvres (parfois se chuchoter des mots par le creux des sureaux).
et
jardinière
sous une photo que ne pouvais rapter
un très joli texte qui joue sur les deux sens du mot, parle d'une jardinière qui crée un jardin contre une vitre
Vous savez, dirait-elle, le chemin de la vie, celui qui change de direction chaque fois qu’il me vient une nouvelle idée, une curiosité. Aimerait-t-elle, comme lui enfant, placer ces feuilles entre des lames pour regarder leurs cellules au microscope.

le pont – les ponts (quel beau thème!)
écrire – construire
un très joli (et pas que.. ) jeu sur les deux mots, leur parenté, un cliché, ce qu'il contient de vrai etc... et finir par se dire
Qu’écrire, c’est enjamber du vide avec au ventre cette sensation massive de stabilité fragile ; sensation que tu as à chaque fois que tu traverses un pont
et
pont et don - Le pont relie deux territoires, le don deux êtres
le pont est passage – passage entre êtres – texte dédié à un petit gitan qui joue de son tambourin à côté de son père, au petit gitan affronté à la désapprobation ou recevant le plaisir qu'il donne aux passagers d'un train, au petit gitan qui dormira à la dure
cette occasion que nous n'avons pas prise. Celle de chanter, danser avec vous, de nous amuser, de rire, de nous aimer et d'être un peu fou le temps d'une chanson ou deux. Celle de transformer notre trajet en voyage, notre quotidien en aventure, de tourner nos petits tracas en dérision. Celle de nous abandonner à la vie avec l'insouciance nécessaire à toute félicité.

(sur quatre images de l'autre, en s'adressant à l'autre, un bel échange)
West side story
après une introduction détaillée, récit des échanges et réflexions entraînés par le choix du thème, la vue des photos fournies par François Bonneau... se lance dans le récit d'une arrivée dans une ville vide, une errance, une rumination, des souvenirs d'autres villages
Car je considère comme très improbable l’hypothèse que les gens soient partis en vacances. Oui, d’abord j’avais imaginé que les habitants d’ici eussent abandonné toutes occupations pour monter sur une arche de Noé et s’exiler dans une île avec tout le bien de Dieu qu’ils auraient égoïstement emprunté partout. J’ai abandonné cette piste quand je me suis souvenu d’un bruit gigantesque que j’avais entendu la nuit dernière, lorsqu’on se demandait si ce noir imprégné d’épais brouillard aurait duré encore un jour.
N'y a toujours qu'un tracteur, seul, alors, à côté du tracteur, il écrit à son correspondant qui lui a envoyé ces photos le propulsant dans un monde qui l'enchante et l'emprisonne...

et
arrêter la machine du temps
à partir de dessins légendés de Giovanni Merloni, s'adresse à lui, part des indications que lui donnent dessins et légendes, enchaîne joliment, fait de l'ensemble une longue coulée jusqu'à
mais son assiette, à lui sur la toile, est vide oh ce pauvre bougre, alors en voilà un, de souhait d’avant mariage, si l’on me pardonne la parenthèse autobiographique, un souhait d’avant mariage de ne pas, de ne jamais, faire subir cette cravate-qui-déborde-et-seulement-ça, sur-la-toile-dans-l’occiput, et jamais dans l’assiette, cette cravate que je ne porte quasi-jamais,

leçons sur l'escargot
De l'invention du temps ou de l'impensé de l'escargot
comme pour Zéo Zigzags une longue conférence, en fichier, que ne peux que recopier, dont ne peux capter photo, mais allez y voir c'est beau et savoureux
il est difficile de cerner un animal surtout s'il reste enfermé en sa maison
mesdames et messieurs escargots chagrinés escargots vignerons et tous les autres les hôtes de la lignée des gastéropodes bienvenue à vous...
et comme souvent avec Ana, comme de raison si on pense à la coquille, le texte progresse de retour en reprise...
et
texte à recopier, comme toujours (grrr) texte qui joue avec la langue comme toujours
un discours non dix cours...
Ah, pardon. Auparavant, faisons un léger détour vers le monde de l'art actuel ou contemporain. Ici, à même le paysage, l'empreinte humaine qui lui rend hommage, lui qui s'en rendra maître avec le temps, dans l'optique de Land Art...
lui l'escargot – bon c'est assez long, ne peux rien pour les images, allez voir

au risque du voyage
peur échouée
un paragraphe dense, un peu comme pressé par la hâte de la découverte, un peu comme haletant de la peur de la découverte, la rencontre, pour annoncer «maintenant je pars»
je pars maintenant, ces jours qui communiquent, le fil je tire, et ces destinations, éteintes ou allumées, les prendre et c’est partir aussi
mais il y a tout ce qui va être, la longue rive, les gens... tant pis si la douleur persiste, douleur tais-toi – c’est dans le ciel comme des apparitions de plantes, plantes de fer, plantes solides, et si petites quand on s’éloigne
bon vais pas copier/coller tout parce qu'il y a des mots qui me retiennent (et puis faut dire que partirais bien pour là bas – en souvenir de mes grands-parents, parents, et de mes amis qui en venaient, d'un presque frère avec lequel j'ai partagé (moyens réduits) boites de compas et de couleurs en des temps très anciens)
et
échouer ailleurs
aimé ce texte, un corps dans la mer (et on sent l'engloutissement, la lutte contre perdition)
Alors que j’avais déjà perdu connaissance, je fus propulsé par le flux d’un courant glacé hors de l’eau, dans l’air, dans le vide. Je laissais là un trou dans la mer, un trou sur le ciel, avant de retomber, inerte, comme un vulgaire bout de bois sur une plage déserte.
Échouer, chercher ses mots, ses mots, sa langue, qui ont traversé cette distance, pleins de peur et de sable... lisez suite

(l'écrivain dans la cité)
eu égard à notre humanité
quand le poète écrit une prose poétique, et dit ce qu'est à ses yeux l'écrivain, on lit, c'est beau
L’écrivain ou le poète à l’identité parfois floue doit constamment avoir pour alibi le langage. Il est le tensiomètre de la langue qu’il use pour créer des récits ou produire des poèmes. Dans la narration, son propos doit tendre vers l’universel, bien au-delà du particulier, de l’imaginaire ou de l’anecdotique. Dans la poésie, c’est aussi vrai , les images, les symboles, les sonorités, tout aspire à quelque chose d’autre, qui est notre dénominateur commun, eu égard à notre humanité.
et
Je suis un artiste de province
un cut-up de Balzac, en se promenant dans l'oeuvre, lue, relue, prélever des phrases, des fragments de phrases où figure le mot province, en faire discours ou poème
qui révèlent en province ces passions si difficiles à cacher
comme les gens de province calculent tout
tristes amours de la province....
et si en province l'horizon est borné, la litanie, elle, ne l'est pas, et on y trouve la rage, et l'esprit, de celui qui a décrit un grand homme de province 

à partir d'une photo de Matthieu Gauchet
son corps, à elle qui n'a rien retenu de lui – un texte qui avance en strophes/litanies, en poésie, philosophie, sensibilité
Son corps est un désert exposé à vue, impénétré et impénétrable, un sanctuaire pour les dieux, un horizon à dégager. Son corps n'est pas une opportunité offerte aux hasards nuiteux.
Son corps est une expédition sauvage et poétique qui s'ouvre aux lèvres et mots les plus précieux.
et
c'est une île – beau et délicat
strophes paragraphes commençant par ces mots, c'est une île, vision poétique de l'île – s'intercale, en italique, à droite, un contrepoint intériorisé
C’est une île posée là en instance à la surface du monde, allongée sur l’évènement qui court, accroupie au bord d’un inconnu qu’on ne peut ni chercher ni éviter ni obtenir ni.
Une île puisqu’excepté le temps et l’espace du temps ce qui existe à un contour.


super-héros
Camille Philibert-Rossignol http://lesmainsdanslespoches.tumblr.com/
pourquoi Superman n’a pas de bouclier ?
Poème dédié à sa rotule, bouclier de la jambe... description, décorticage des gestes – remarquable, et fortement teinté d'humour
sur la rotule ronde et lessivé
prendre position, tenir
pour l’extra-terrestre exilé
de Krypton
mais demande le passant, quelle est donc la technique rotulaire ?
est-ce articulation mécanique, de forme sphérique
est-elle instable, luxation en prime
ou ouille, québlo
et
c'est la vie qui veut ça
poème, non moins teinté d'humour, pour nous autres les anti-super-héros qui le sommes donc peut-être, nous qui affrontons tout ce que veut la vie
C’est la vie qui veut ça
Qu’on tremble
Pour tout pour rien
Pour les arbres que l’on rase
Et pour les draps
Froissés

duel
un «poème aux yeux révolvers» dit l'hôte Barbara Albeck
refuser de grandir et lire des histoires de cow-boy (serais-je atteinte ?, moi je les regarde)
il n’a plus tellement envie de grandir
surtout depuis qu’il a découvert

que même un type

fort comme son père
pouvait se faire plomber
par un adversaire

aussi fuyard que

le quotidien
et
Barbara Albeck http://monnuage.free.fr/
météo, poil au dos
Bien entendu ce n'est pas original, mais c'est si bien dit que nous pouvons nous y reconnaître et le prendre à notre compte – protestation tranquille, sous forme de constat, contre ce sacré printemps qui a mis si longtemps à amorcer sa venue
Le pays entier est en larmes, à peine s’essuie t-il que surviennent de nouveaux hoquets, la crise, entend-on dire, est généralisée. Dépressions atmosphériques, zones de turbulences, grands airs tourmentés. Mai ne se découvre pas d’avril, avril a fait le grand écart avec janvier, février mars en ont pleuré. 

bibliothèques
BPI Beaubourg veille
les nuits et les week-end à la BPI, les cabines de langues, ceux qui travaillent, ceux qui viennent s'abriter là.. une ambiance que j'ai assez aimé (mais pas dans les cabines) pendant les dimanches où ce n'était pas flânerie bouquinistes, et des débuts de nuit,.. elle est là dans ces mots
Des bavardages en début de soirée puis silence à écouter les langues. Extérieures, puis peu à peu elles s’approchaient de nous, inconnues, nous guettaient à leur tour. L’Indien qui veillait là depuis des années, je suis en petits morceaux à l’intérieur, quelle langue rêvait-il, ou bien veillait-il lui aussi seulement. D’autres qui comme moi ou plutôt comme toi devenu inconnu ne resteraient qu’un temps à veiller dans la bibliothèque, jeunes encore et pas sûrs de savoir écouter.
et
souvenirs de ma bibliothèque du futur
un vieillard se souvient, après la grande fragmentation de 2030 quand toutes les données s'étaient évaporées il allait aider ses jeunes collègues
Je faisais de l’archéologie de données, poursuivant la moindre trace, la plus infime bribe, le plus petit fragment. Émotion quand je retrouvais un antique blog, la première forme de libération de la parole qui avait finalement conduit à la grande fragmentation. On aurait bien ri à l’époque en osant le penser ou même l’écrire. On n’y croyait pas. Nous étions devenus cyniques, ironiques, revenus de tout. On était un peu mort
mais...


Une place pour un échange que j'avais désir, sans certitude, de voir paraître, laissée en attente (pour éviter bousculade d'après concert)

(le sacre du printemps)
avec une vidéo de la version de Béjart – un texte qui se déploie, un peu heurté, comme le veut Stravinsky et comme le sang qui pulse, pour la vie, l'élan – avec cet élan, comme chez Bajart, moins heurté, freiné, empêché et conquis brutalement que dans la vision primitive
Élan, et par les muscles et les tendons, impulsions électriques, en outre, il en faudra, l’on passe, on bascule, élan, d’un seul pas, d’un seul mouvement, élan, sans attendre, de toutes façons, ça n’attend pas, ça commence, ça y est, ça commence, déjà, élan, on bascule, ça y est, on y est, le moment est venu,
et
Olivier Lavoisy http://www.auxbordsdesmondes.fr/spip.php?article1468 ou http://ecritol.lavoisy.eu/le-sacre-du-printemps/ (sur son blog, introduit par une présentation commune aux deux textes) – sous la pluie, campagne, la musique d'un auto-radio, un oncle, un neveu, Luc, Nils, Toy, Alice, allez lire
La vallée se coiffe de traits de lumière et de vents d’ombre : il fait chaud et froid, alors que le monde avait oublié que l’annonce de l’été pouvait avoir un autre parfum que le soleil de terrasse de café. Le garçonnet se balance en temps, Luc recherche le contre-champ. Les cours d’eau éclatent gonflant d’étages en étages, précipitant le bleu glacier plein d’écume. L’orchestre tremble. Les cordes tapent et les percussions chantent...


et puis, il y avait les roses

les roses du bouquet que Pierre Cohen-Hadria dans le beau texte ci-dessous (où les roses irradient) amène, à chaque visite, à celle qui est comme sa mère
je traverse le jardin, je lui dis bonjour, «viens que je t’embrasse» me dit-elle, elle se lève, elle porte cette chemise de nuit vert clair, ses cheveux sont pâles et son teint à peine émacié, ses cernes, ses rides, son sourire et son regard
et j'ai installé chez lui http://www.pendantleweekend.net/2013/06/vases-communicants-37/ (les photos retravaillées y prenant un petit air «pendant-le-week-end» et du relief)
un jardin, jardin avec un joueur de luth, des présences, des voix, des lambeaux de poèmes et
une petite vieille caressant les fleurs, prenant les plus grosses - celles, sophistiquées, qui sont nées dans un temps d'après ces voix - dans la coupe de sa main pour sentir leur poids, leur souriant, se penchant au risque de tomber dans leur parfum
Ai lu, ai regardé et puis m'en suis allée à l'opéra vers les tréteaux de Maître Pierre et Don Quichotte.
Avais noté que Delphine Renard et Angèle Casanova ont malheureusement été obligée de remettre leur échange à juillet (découvert par hasard note qui l'annonçait, suis pas assez attentive)

9 commentaires:

L' ÉTERNITÉ ROMAN a dit…

Pas assez attentive ???... :-)

Dominique Hasselmann a dit…

Plus que tout ça (ou presque) à lire...
Merci pour l'anthologie !

jeandler a dit…

Abondance ne nuit pas mais attendrais la nuit pour me plonger en ces lectures croisées : il fait si beau avant l'orage ce matin.

Anonyme a dit…

Brigitte, t'assures... Merci pour tout...! Bises
PdB

tanette2 a dit…

J'avoue : pas le courage de tout lire mais te félicite pour ton billet et apprécie tes photos.

Anonyme a dit…

Toujours bravo pour cette tâche que tu accomplis en si peu de temps, Brigitte!

Je te promets image s'il y en a et extraits à copier-coller pour le prochain, avec Julien Boutonnier.

Merci aussi pour ton texte, comme toujours à petits pas, en petites gorgées à boire tout en cheminant dans le temps de la journée, en petits bouts de tissu, cousus des fils blancs rarement noirs, de la vie, qui finit par faire un très beau vêtement dont tu te pares avec beaucoup d'humilité.

Zéo :)

ACC a dit…

Dis donc, il y en a beaucoup des échanges tout de même. Me suis lancée le défi de tout lire et commenter selon l'envie. Cela prend du temps. Je crois que je suis à peine au 3/4. Du coup prenant le pouls du temps et de l'énergie que cette tâche recouvre, je profite de cette occasion pour vous féliciter concrètement de votre capacité à mobiliser les liens, à lire et à faire synthèse subjectivement. C'est un sacré boulot.
Sachez qu'il m'est très utile car c'est ainsi que je lis à chaque fois, mon rituel à moi, comme je vous l'ai dit ailleurs.

Brigetoun a dit…

merci, mais je soupçonne ma lecture d'être, honte, un tantinet moins attentive que la votre (et puis je ne travaille pas ou plus)

ACC a dit…

Oh... Alors ça je ne sais pas. Concernant le travail, je n'occupe pas, proprement dit, de poste. En reconversion, je me consacre à la lecture, écriture, correction et réécriture. Je jouis donc d'un temps relativement important comme vous