La cour, dans la chaleur
bien condensée entre les murs qui l'enserrent, devient
difficilement vivable au mitan du jour. Mais je redécouvre le
plaisir des petits matins et de la lecture quand la nuit amène un
début de fraîcheur.
Comme mardi, quand j'ai
entamé, dans la douceur de la montée du soir, jusqu'à ce que
l'obscurité me chasse, la journée d'un scrutateur d'Italo
Calvino qu'assez inexplicablement je n'avais jamais lue. Avec le
plaisir de la construction du récit comme toujours et de ce jeu
entre auteur et héros, avec le sentiment de retrouver (grosse nuance
: n'ai pas eu le droit à un électorat aussi particulier) ce que
j'ai vécu, ce groupe qui se crée, à travers les antagonismes de
parti, entre les membres du bureau, ce renoncement parfois aux
règles, par résignation un peu, par souci d'en rester au principal,
cette humilité et la force de ce qui n'est pas qu'un rite, ce
détournement, ce questionnement sur la démocratie, ce
questionnement en fait sur ce qu'est l'humain, ce refus et ce besoin
de hiérarchiser, l'adhésion à un idéal, le lien détendu, le
poids de l'histoire et l'habitude des défaites et victoires qui n'en
sont pas, etc.. et cela, dès le début
D'un autre côté, il y
avait la loi morale qui veut qu'on continue à faire son possible,
jour après jour ; en politique aussi bien qu'ailleurs, si l'on n'est
pas un sot, ce sont ces deux principes là qui comptent : ne pas se
faire d'illusions et ne pas cesser de croire que tout ce qu'on fait
peut être utile.
Amérigo......... était
inscrit au Parti (pas le même, je
ne pouvais pas, suis plus jeune et le PCF, que j'ai connu avec un
décalage de plus de dix ans, n'avait toujours pas fait la mue,
l'examen de l'allégeance à Moscou, de son frère italien, du moins
pour ce que j'en savais – pas même donc mais ça ne change pas la
suite), pour cela oui, et bien qu'il ne pût se dire un
militant de choc (son caractère l'inclinait vers une vie plus
méditative), il ne reculait pas quand il y avait à faire quelque
chose qu'il jugeait efficace et de son ressort... et voici qu'on
l'avait désigné comme scrutateur : une tâche modeste, mais
nécessaire, où il fallait mettre du sien...
Aube
moite de mercredi, tourner en rond, petit tour internet, s'endormir
benoîtement au petit matin, à l'heure où la pluie nous est
venue....
Douceur
d'un réveil dans le petit frais et l'odeur de terre mouillée,
départ sous ciel mouvant
dans
les rues ragaillardies, pour petites courses...
Un peu
avant la pharmacie, tombée en bref arrêt devant ce qui aurait pu
être un charmant papeau (commandé billet pour mariage fin juillet avant de
partir)
après
achat chaussures à prix doux et confortables et petit sac (très
moche, qu'est-ce qui m'a pris ?) pour ledit mariage, traverser un
embouteillage inhabituel, comme dans une vraie fatigante ville
(pardon) et visite – on ne sait jamais - au Chapelier local (une
presque institution) pour trouver autre chose que mes grands trucs
habituels qui ne conviendraient pas à la robe petite dame – choisi
les deux plus beaux et chers qui point ne m'allaient, essayé de me
souvenir ton souhaitable, et trouvé au dernier moment une petite
chose qui me plaît
Retour
sous nuages battus par un petit vent - vent tombé, nuages venant et
repartant au cours de la journée qui est restée fraîche, assez
pour profiter de la cour entre petites averses (décidément manie
mal nouvel appareil)
vérification
que l'ensemble est ok, pas formidable, mais correct, juste pour ne
pas faire tâche
pêché
vieilles fleurs pour rendre chapeau un peu coco comme le veux
être
normalement satisfaite (et ça va faire quelques assiettes de plus)
même si, oh la mollesse de cette zone dont j'ignore le nom entre cou
et menton ! Se dire que les batraciens sont animaux charmants.
Intéressant
n'est-il pas.. ? Lire, vaquer, rêver.
12 commentaires:
Chapeau ma foi très printanier qui vous protégera contre les petites brises fraîches de l'été... comme un doux vent en été.
J'aime beaucoup faire les courses en votre compagnie, goût exquis.
Qui pourra expliquer les livres que nous n'avons pas lu à moins de détricoter sa vie ? Ils sont là, rangés sagement dans un carton à chaussures ou un carton à chapeau...
Que voici une belle cérémonie en préparation et dûment pensée.
Les grenouilles ne sont jamais coites :
ont-elles conscience qu'on les aime beaucoup...
à la persillade ?
je crains fort d'être une grenouille un peu coriace !
L'impression d'y être aussi... J'adore tes petits instants photographiques.
merci
OH j'adore la dernière photo et les phrases dessous (surtout la dernière !)
Et oui, vous avez ce don la de nous rendre tout cela interessant!
merci mais... dire cela voilà qui me semble bien imprudent
Chapeau !
J'aimais bien tes grandes capelines mais trop sophistiquées dis-tu?
qui n'iraient pas avec ton sac pique -nique très rigolo
Quant aux grenouilles? nenni!! elles sont tombées dans un bénitier à jamais
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