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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, juillet 19, 2013

Festival – jour 13 – lecture, Charmatz/Huynh/boléro très beau, un mauvais choix dans le off


Comme n'est pas temps de cette recherche, virtuelle ou réelle, même si carcasse se refuse à retrouver fonctionnement normal,

ai pris mon sac, suis partie vers Calvet

- le jardin calme et sans trop d'auditeurs errant à la recherche d'un siège, le ciel hésitant, l'air hésitant au seuil de la canicule et les cigales en fête -

pour écouter (l'annonce faite la veille était chaleureuse) Coma bleu texte inédit de Sylvie Dyclo-Pomos,lu par elle-même, plantée drue et simple face à notre auditoire (curieusement très majoritairement âgé)
monologue d'une femme de soixante ans qui exprime son désarroi suite à des explosions d'armes lourdes dans un camp militaire situé en plein quartier populaire de sa ville natale (Brazzaville). Il y a eu de nombreuses victimes et elle-même a failli perdre la vie. Elle décide, au nom de toutes les victimes, de porter plainte contre l'Etat pour assassinats et tentatives d'assassinats. Un beau matin elle reçoit une convocation précisant : «Plainte irrecevable. Trahison et offense à la République. L'État vous traduira en justice.» Elle lance alors des appels aux généraux, pour mettre fin à leurs pratiques macabres d'arrestations arbitraires et aux cycles monstrueux des violences.
disait mon petit programme, oui, et à la corruption et à leur paresse, leur négligence... avoir pris pouvoir pour l'exercer en se désintéressant du pays et du peuple.
Un début qui fonctionne par slogans, proverbes, sentences, repris ou inventés mis bout à bout. (sympathie mais me berçait en accord un peu distrait malgré ce qui était dit)... et puis viennent des adresses/invectives, des brides de récit, le texte s'ouvre sur une réflexion sur le pouvoir, son usage.
Une langue simple, directe, alternant constats et apostrophes. De beaux sentiments mais chez moi rien de plus que de l'estime, de la sympathie et un tranquille accord, un peu impatient..

suis rentrée, eu une pensée pour tout ce qui était à voir dans la ville, pour toutes les troupes qui ne recevaient sans doute pas l'accueil mérité, toute l'intelligence (et la sottise) à l'oeuvre, mais... non posso.
cuisine, et très très lourde sieste. (au lieu d'aller écouter au Centre de poésie Daniel Maximin rendre hommage à Césaire).. et le constat que ma sacrée carcasse ne se décidait pas à émerger du mauvais passage dans son cycle habituel (douleur sourde suite à blocage fonctionnement – désolée -, petites poussées de tension) - ce que je peux de rage impuissante, préparer tout de même souper, ménage anarchique, découvrir le beau texte d'Arnaud Maïsetti sur Shéda (mieux que mes notes sur le vif, mieux que ne l'aurait été une mienne réflexion, http://www.arnaudmaisetti.net/spip/spip.php?article1122),

se mettre l'esprit en attente, se changer,

partir pour l'opéra, à côté,

`

Et, en me reliant, vendredi matin, je vois qu'un passage a sauté et le rétablis
.... pour voir étrangler le temps de Boris Charmatz et Emmanuelle Huyn,
En hommage à Odile Duboc, Boris Charmatz et Emmanuelle Huynh s'inspirent librement de la chorégraphie du duo boléro 2 (du spectacle trois boléros créé en 1996 par Odile Duboc et Françoise Michel) pour livrer une autre partition issue de leurs mémoires, qui prend appui sur la musique ralentie de Maurice Ravel.

La fugacité d'une soirée unique laisse la place au désir d'un temps arrêté : infini d'une danse puissante et fragile dans laquelle les corps ne se meuvent que dans l'empreinte et la mémoire de l'autre

Parce que c'est cela, en plus fort peut-être, d'une beauté totale. Ils dansent sur un podium carré devant la scène (ce qui me forçait à me tenir bien fermement droite pour ne pas les voir tronçonnés par la barre de cuivre, mais ce n'étaient pas plus mal). Les corps qui émergent lentement de la nuit, lumineux, eux seuls, corps avec des nids d'ombres mouvantes. Tension et maîtrise, lenteur extrême, les corps, l'espace entre eux, leurs jonctions entre désir et lutte parfois. J'avais noté des mots qui semblaient dire cela, et que je ne peux relire....

Et puis, dans la salle éclairée que certains avaient quittée (pressés ou n'ayant pas compris) ils reprennent la chorégraphie originale, presque la même en fait et avec cette lenteur, mais sur une musique jouée avec son tempo normal.

Sortie sur la place... les groupes n'ont pas envie de sortir de ce plaisir tout de suite, ou combinent la suite de leur programme.
Une Brigetoun, mal-être apaisé et en désir de spectacle (mais sans l'énorme programme du off)

petit tour flânerie sur la place, se souvenir d'avoir vu que les jumeaux vénitiens de Goldoni (ou plutôt d'après, un d'après très d'après) se jouaient le soir au Petit Louvre, près de chez moi, dans la salle des templiers dont la climatisation à cette heure est tolérable.

Arrivée une demie-heure avant, faire la queue avec des voisins agréables, parqués pour ne pas gêner le service du restaurant dans la maison sur rue et le jardin.

Voir que la compagnie Viva la Commedia en résidence à Versailles, vient chaque année (vu des affiches en effet) a été invitée d'honneur en 2005, lire Une Haute Comédie qui évite les facilités et les «déjà-vus» (rétrospectivement sauf celles du vieux boulevard) qui n'a pas honte de flirter avec le grotesque et la simplicité (bravo, mais casse-cou) ce sont là nos «Jumeaux vénitiens»

S'installer sous la voûte de la chapelle, au bout d'un rang, aimer assez le décor fait d'une grande enseigne lumineuse (lettres servant de portes et haut de l'enseigne de coulisses où s'installent les acteurs qui ne sont pas en scène).
Faire vivre ces situations explosives et hilarantes, animer ces personnages extravagants et colorés, vous faire passer l'énergie et la virtuosité de ce théâtre italien, c'est là le spectacle que nous offrons.
Costumes années 20, jeu qui se veut imitation du cinéma muet, jolie idée, pourquoi pas (en y ajoutant un ton Feydeau joué en gommant tout ce qui cache la vulgarité petite bourgeoise, j'aime moins). Quelques combats réussis dans leur grotesque (les bons moments).
Et puis une salle pleine, des rires, pas en masse mais des rires, un public sage, donc captivé, une Brigetoun qui se répète la comedia del arte c'est le grotesque (oui mais justement Goldoni), qui se dit que les autres aiment ça, que c'est elle, qui tient une heure, qui profite d'un passage au noir entre deux scènes et s'en va dans la douceur du soir. 

5 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

La danse : théâtre du corps. Avignon a toujours su "le" reconnaître.

Faites-vous aussi des entractes !

arlette a dit…

Quel plaisir de te retrouver chaque jour vaillante ou non en écho avec FC et le Monde ( Voir d'ailleurs un bel article ce matin sur Jérôme Bel )J'aime ton errance dans les rues au spectacle incroyable
Merci

Gérard Méry a dit…

...ton fidèle compact orange t'accompagne toujours

Brigetoun a dit…

très peu, et là pas du tout, c'est le Sony soit disant mort que je préfère nettement, sauf quand il se coince

marie a dit…

ah magnifique chère Brigitte, les rues encore j'aime voir ca et un gens relaxé en delivrant la publicité haha.
et j'aime comment tu décris la danse de tension comme toute la vie c'est une danse de tension parceque l'estrade est vide.

MERCI!
bele journée magique.