Comme
n'est pas temps de cette recherche, virtuelle ou réelle, même si
carcasse se refuse à retrouver fonctionnement normal,
ai
pris mon sac, suis partie vers Calvet
-
le jardin calme et sans trop d'auditeurs errant à la recherche d'un
siège, le ciel hésitant, l'air hésitant au seuil de la canicule et
les cigales en fête -
pour
écouter (l'annonce faite la veille était chaleureuse) Coma bleu
texte inédit de Sylvie Dyclo-Pomos,lu
par elle-même, plantée drue et simple face à notre auditoire
(curieusement très majoritairement âgé)
monologue
d'une femme de soixante ans qui exprime son désarroi suite à des
explosions d'armes lourdes dans un camp militaire situé en plein
quartier populaire de sa ville natale (Brazzaville).
Il y a eu de nombreuses victimes et elle-même a failli
perdre la vie. Elle décide, au nom de toutes les victimes, de porter
plainte contre l'Etat pour assassinats et tentatives d'assassinats.
Un beau matin elle reçoit une convocation précisant : «Plainte
irrecevable. Trahison et offense à la République. L'État vous
traduira en justice.» Elle lance alors des appels aux généraux,
pour mettre fin à leurs pratiques macabres d'arrestations
arbitraires et aux cycles monstrueux des violences.
disait
mon petit programme, oui, et à la corruption et à leur paresse,
leur négligence... avoir pris pouvoir pour l'exercer en se
désintéressant du pays et du peuple.
Un
début qui fonctionne par slogans, proverbes, sentences, repris ou
inventés mis bout à bout. (sympathie mais me berçait en accord un
peu distrait malgré ce qui était dit)... et puis viennent des
adresses/invectives, des brides de récit, le texte s'ouvre sur une
réflexion sur le pouvoir, son usage.
Une
langue simple, directe, alternant constats et apostrophes. De beaux
sentiments mais chez moi rien de plus que de l'estime, de la sympathie et un tranquille accord, un peu
impatient..
suis
rentrée, eu une pensée pour tout ce qui était à voir dans la
ville, pour toutes les troupes qui ne recevaient sans doute pas
l'accueil mérité, toute l'intelligence (et la sottise) à l'oeuvre,
mais... non posso.
cuisine,
et très très lourde sieste. (au lieu d'aller écouter au Centre de
poésie Daniel Maximin rendre hommage à Césaire).. et le constat
que ma sacrée carcasse ne se décidait pas à émerger du mauvais
passage dans son cycle habituel (douleur sourde suite à blocage
fonctionnement – désolée -, petites poussées de tension) - ce
que je peux de rage impuissante, préparer tout de même souper,
ménage anarchique, découvrir le beau texte d'Arnaud Maïsetti sur
Shéda (mieux que mes notes sur le vif, mieux que ne l'aurait été
une mienne réflexion,
http://www.arnaudmaisetti.net/spip/spip.php?article1122),
se
mettre l'esprit en attente, se changer,
partir
pour l'opéra, à côté,
Et, en me reliant,
vendredi matin, je vois qu'un passage a sauté et le rétablis
.... pour voir étrangler le
temps de Boris Charmatz et Emmanuelle Huyn,
En hommage à Odile
Duboc, Boris Charmatz et Emmanuelle Huynh s'inspirent librement de la
chorégraphie du duo boléro 2 (du spectacle trois boléros créé en
1996 par Odile Duboc et Françoise Michel) pour livrer une autre
partition issue de leurs mémoires, qui prend appui sur la musique
ralentie de Maurice Ravel.
La fugacité d'une
soirée unique laisse la place au désir d'un temps arrêté : infini
d'une danse puissante et fragile dans laquelle les corps ne se
meuvent que dans l'empreinte et la mémoire de l'autre
Parce que c'est cela, en plus fort peut-être, d'une beauté totale. Ils dansent sur un podium carré devant la scène (ce qui me forçait à me tenir bien fermement droite pour ne pas les voir tronçonnés par la barre de cuivre, mais ce n'étaient pas plus mal). Les corps qui émergent lentement de la nuit, lumineux, eux seuls, corps avec des nids d'ombres mouvantes. Tension et maîtrise, lenteur extrême, les corps, l'espace entre eux, leurs jonctions entre désir et lutte parfois. J'avais noté des mots qui semblaient dire cela, et que je ne peux relire....
Et
puis, dans la salle éclairée que certains avaient quittée (pressés
ou n'ayant pas compris) ils reprennent la chorégraphie originale,
presque la même en fait et avec cette lenteur, mais sur une musique
jouée avec son tempo normal.
Sortie
sur la place... les groupes n'ont pas envie de sortir de ce plaisir
tout de suite, ou combinent la suite de leur programme.
Une
Brigetoun, mal-être apaisé et en désir de spectacle (mais
sans l'énorme programme du off)
petit
tour flânerie sur la place, se souvenir d'avoir vu que les
jumeaux vénitiens de Goldoni
(ou plutôt d'après, un d'après très d'après) se jouaient le soir
au Petit Louvre, près de chez moi, dans la salle des templiers dont
la climatisation à cette heure est tolérable.
Arrivée
une demie-heure avant, faire la queue avec des voisins agréables,
parqués pour ne pas gêner le service du restaurant dans la maison
sur rue et le jardin.
Voir
que la compagnie Viva la Commedia en résidence à Versailles, vient
chaque année (vu des affiches en effet) a été invitée d'honneur
en 2005, lire Une Haute Comédie qui évite les facilités
et les «déjà-vus» (rétrospectivement
sauf celles du vieux boulevard) qui n'a pas honte de
flirter avec le grotesque et la simplicité (bravo,
mais casse-cou) ce sont là nos «Jumeaux vénitiens»
S'installer
sous la voûte de la chapelle, au bout d'un rang, aimer assez le
décor fait d'une grande enseigne lumineuse (lettres servant de
portes et haut de l'enseigne de coulisses où s'installent les
acteurs qui ne sont pas en scène).
Faire vivre ces
situations explosives et hilarantes, animer ces personnages
extravagants et colorés, vous faire passer l'énergie et la
virtuosité de ce théâtre italien, c'est là le spectacle que nous
offrons.
Costumes
années 20, jeu qui se veut imitation du cinéma muet, jolie idée,
pourquoi pas (en y ajoutant un ton Feydeau joué en gommant tout ce
qui cache la vulgarité petite bourgeoise, j'aime moins). Quelques
combats réussis dans leur grotesque (les bons moments).
Et
puis une salle pleine, des rires, pas en masse mais des rires, un
public sage, donc captivé, une Brigetoun qui se répète la comedia
del arte c'est le grotesque (oui mais justement Goldoni), qui se dit
que les autres aiment ça, que c'est elle, qui tient une heure, qui
profite d'un passage au noir entre deux scènes et s'en va dans la
douceur du soir.
5 commentaires:
La danse : théâtre du corps. Avignon a toujours su "le" reconnaître.
Faites-vous aussi des entractes !
Quel plaisir de te retrouver chaque jour vaillante ou non en écho avec FC et le Monde ( Voir d'ailleurs un bel article ce matin sur Jérôme Bel )J'aime ton errance dans les rues au spectacle incroyable
Merci
...ton fidèle compact orange t'accompagne toujours
très peu, et là pas du tout, c'est le Sony soit disant mort que je préfère nettement, sauf quand il se coince
ah magnifique chère Brigitte, les rues encore j'aime voir ca et un gens relaxé en delivrant la publicité haha.
et j'aime comment tu décris la danse de tension comme toute la vie c'est une danse de tension parceque l'estrade est vide.
MERCI!
bele journée magique.
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