À l'heure des petits
déjeuners (tardifs mais plus matinaux que le sont d'ordinaire les
miens, ou du moins leur fin – je pratique les épisodes) m'en suis
allée dans les rues qui s'ébrouaient encore dans la tiédeur
nocturne, se préparant au cagna
par les rues décorées
(bon le zoom accentue mais pas tant que ça), parce que l'avais
presque promis à Roselaine Bicep, la conteuse gaudeloupéenne
rencontrée au Centre européen de poésie autour de Césaire le 19
(avais manqué la première conférence de Daniel Maximim le 18 comme
j'ai manqué le 20 un débat au cloître Saint Louis à propos de
l'héritage de Césaire avec Christiane Taubira, Rosa Cruz e Silva,
Frederico Mayor Zaragoza etc.. et Niangouna)
un regard amoureux comme
chaque fois pour cette petite merveille de sagesse méditerranéenne
(suis chassée des théâtres off par ma paresse relative mais tout
autant par les climatisations qui ont sur moi l'effet inverse de
celui qui est cherché) au noeud de la plus grande animation (angle
rue des Teinturiers/rue des Lices) même si l'antre sait aussi garder
le frais
et suis arrivée à la
Chapelle du Verbe Incarné, contente de réparer mon abstention cette
année (les spectacles qui pourraient me tenter ont des horaires qui
ne me conviennent pas) et de passer dans un des endroits les plus
sympathiques parmi les classiques du off
http://www.verbeincarne.fr/fr/presentation-2
pour le début de la journée consacrée au corps musical, envol
et choralité sur les scènes contemporaines d'Afrique et des
diasporas par la Sorbonne
nouvelle en Avignon
http://www.univ-paris3.fr/la-sorbonne-en-avignon-universite-d-ete-des-theatres-d-outre-mer-225097.kjsp?RH=ACCUEIL
en liaison avec Africultures http://www.africultures.com/php/
discussions,
retrouvailles, petit déjeuner, amabilité réelle... me suis
réfugiée en marge (avec l'aimable compagnie d'un participant, jeune
au moins à mes yeux) dans l'angle vide du hall
installée dans la
fraîcheur (là, comme dans cinq ou six autres lieux de spectacle, la
climatisation est délicieusement confortable), écoutant,
intéressée... mais ne suis, honte, restée qu'un peu plus de la
moitié de cette matinée, et – il faut vraiment que je rétablisse
carcasse – ne me suis pas risquée l'après-midi pour la seconde
partie sous le chapiteau du off. (Tous ces liens, ces regrets... sont
le résultat de ma confusion an lisant billet de François Bon
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3614
parce que : c'est excessivement gentil, et que je sais justement tout
ce que j'ai manqué de cette présence africaine qui me réjouit tant
cette année, mais suivez les autres liens !)
Après une introduction,et la lecture par Roselaine Bicep
http://michelehirou.jimdo.com/roselaine-bicep/
d'un bel extrait de Léonora Mano
c'était la première
intervention, par Amélie Thérésine (rencontrée aussi le 19,
souriante et presque muette alors) : Shéda de Dieudonné
Niangouna, corps en chocs et en cris... et,
merci à elle, son exposé était intelligent sans que la langue
universitaire fasse de la force du texte et du spectacle un fagot de
petit bois sec (j'exagère largement, mais souvent ce qui m'arrive,
primaire que je suis, en écoutant certaines interventions)
…. nous étudierons
selon quelles modalités se manifeste le corps
musical et ses rapports avec une dramaturgie qui travaille
le frottement et sonde la faille pour fabriquer des avenirs
et
justement, le regret d'avoir manqué à Calvet (je n'étais pas
disponible) la lecture de le fond des choses de
Léonora Miano m'est venu malgré l'intervention suivante.
Bien
aimé la façon dont Agathe Bel parlait de P'tite souillure
de Koffi Kwahulé qui se donne à
17 heures au Verbe incarné, que je vais essayer d'aller voir (mais
plus beaucoup de temps et je m'impose modération)
http://www.avignonleoff.com/programme/2013/spectacles/P/p-tite-souillure-10191/lieu/chapelle-du-verbe-incarne-1156/
mais
comme carcasse tirait un poquito, comme il était onze heures et
demie et qu'il y avait encore une discussion générale et une
intervention (autre) sur P'tite souillure
avant
que soit évoqué et si je les tuais tous, Madame ? d'Aristide
Tarnagada dont j'avais aimé
http://brigetoun.blogspot.fr/2013/07/festival-jour-10-belle-forte-chaleur.html
façons d'aimer lu à Mons (je vais voir et si... le
dernier jour aux Pénitents blancs) et que Roselaine Bicep
intervienne (j'aurais aimé suivre ça) sur le corps du ka :
Des origines, chaque
île a reçu le son. L'âme du tambour a accompagné les corps
«fracassés», meurtris, niés, marchandisés dans la traversée..
En Guadeloupe, il est appelé Gwoka, joué avec le tambour ka...
j'ai
profité d'une pause et me suis glissée dehors, en ratant le sourire
d'adieu (pourtant posé) d'Amélie Thérésine...
retour
par les rues qui ont retrouvé leur animation, en hésitant (et puis,
non) à retenir une place pour un spectacle au théâtre des Halles.
L'antre
et rien... la sagesse me vient de mes petits moments de nuque
douloureuse, corps-fontaine, et jambes flottantes et de la nécessité
de préparer mes trois jours de vadrouille familiale (en fait le tas
de repassage qui était au programme pour cela est resté
parfaitement intact)... une sieste, un peu de re-lecture, aligner ces
mots un-peu-beaucoup ennuyeux, je le crains, l'envie de dormir qui
vient quand il ne faut pas, arrosage, robe blanche à vents coulis,
chignon bricolé et départ vers la rue des teinturiers
pour
Ce soir, à 20h, au Gymnase du lycée
Saint-Joseph, Olivier Cadiot, lecteur virtuose de sa propre prose,
nous plongera dans l'univers singulier qu'il construit au fil de ses
écrits, tel un Robinson des temps modernes. parce
que cela ne se manque pas... même si ce fut presque le cas, parce
que je suis sortie brusquement, par chance, de ma béatitude
rêveuse pour me rendre compte que je m'étais trompée d'une heure en regardant
ma montre et qu'il était plus que temps de partir.... trajet fait en
repoussant avec une délicatesse modérée ceux qui se trouvaient sur
mon chemin, en finissant de vider le brumisateur, en bloquant mon
appareil photo (dû recourir au plus récent que manie mal) en me
tenant aux murs quelques minutes pour que le monde redevienne stable.
en
riant de plaisir en pénétrant dans le jardin.... eu droit à toute
la considération des jeunes filles charmantes que j'appelle (avec
considération et gratitude) les tee-shirt rouges, à une très bonne
place réservée près de la porte pendant que récupérais un peu,
et à la lecture...
bon,
juste dire que c'était un régal, d'humour et d'intelligence, que
c'étaient les premières pages d'un brouillon
avancé, qu'il
avait perdu en route son personnage, peut-être parti, mage, avec les
cigales, qu'il ne savait comment prendre ce projet qu'il avait... en
passant que dans la tension littérature/théâtre de ses derniers
livres il écrit au présent (donc là c'est l'imparfait qui vient,
ce qui ne sera peut-être pas, dit-il, très satisfaisant pour une
voix off – quelle voix off ? c'est un monologue) d'où une série
de solutions possibles qu'il se soumettait comme en direct... que
dans Fairy Queen une
faute d'accord a brusquement féminisé son personnage, que donc le
roman à venir serait écrit au féminin.
Et
la lecture a commencée, ponctuée de petits commentaires (il est
excellent acteur), lecture dont ne dirai rien, j'écoutais... juste
il y a des vieilles dames buvant leur thé immobiles devant un
paysage, il y a le personnage, féminin donc, qui veut écrire.. il y
a la poésie contemporaine, il y a l'écriture, les mots etc...
Ce
satané appareil l'a transformé en mage évanescent sur ma photo
furtive...
et
suis rentrée, joyeuse et gaillarde, puis plus trop après trois
stupides bouffées de cigares... il se confirme que je dois me
limiter à essayer d'utiliser les billets qui me restent, en espérant
que ce sera toujours aussi jouissif, intellectuellement ou
visuellement.
Et
puisque Fairy Queen il
y a eu brièvement, le prend pour quelques pages en dînant, et là
l'ouvrant au hasard, ou presque je copie
Quand on redécouvre
une pensée qu'on avait seulement pensée mais pas vraiment
expérimentée, c'est comme rentrer dans un immeuble par l'arrière,
plus vite. Vais
y penser ou suivre ce qu'elle en pense.
5 commentaires:
coucou brige, heureuse de savoir que tu tiens encore le coup. J'imagine qu'Avignon sera bien déserte en quelques jours, relativement parlant.
Te suis avec retard mais fidèlement
Anniversairesss et fêtessss famille
un brin décalée
Tu as même droit au sourire de la jeune fille à l'ombrelle
oui elles posaient à la demande de la dame à lunettes et kimono noir, un pu comme si elles jouaient la patronne et les filles fleurs
Je crois me répéter (Bis repetita placent). Je suis sous le couop de l'envoûtement de voir ainsi les rues d'Avignon si bellement animées. Et le beau tri que fait l'auteure de ces photos ajoute une dimension presque surhumaine à l'espace consacré aux arts. Fascinante fusion
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