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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, juillet 14, 2013

Festival – jour 8 – une vieille paresseuse et des lectures


Éveil tardif, dans le reste du plaisir de la naissance du jour dans la carrière, dans petite tension pour rattraper écrits en route, dans la joliesse de ce nouveau jour, dans la décision, oh si ferme (auto-ironie), de ne pas être en attente de signes fraternels

Salut aux roses secondes qui sont plus petites que leurs soeurs aînées, qui dans la chaleur de la cour vont avoir (presque défaillantes le samedi soir) réellement une vie qui dure ce que vivent les roses, ne pas leur parler de leur déchéance proche
Se mettre lentement dans le jour, avoir un message de petite soeur, commencer à se défaire (suis idiote, le reconnais, l'accepte presque jusqu'à le revendiquer) en attendant ce qui ne pouvait venir tout de suite, en rendant, même si m'en défendais, les autres responsables de ma solitude. On peut, je le prouve à ma courte honte, être à soixante et onze ans aussi stupidement égoïste qu'une gamine à l'âge ingrat. Cédé, téléphoné à une, compris, souri, aimé.

et suis partie tout doux, tout doux, vers le jardin de Mons dans la chaleur de la ville... en trouvant, dans notre niche à courrier, la jolie surprise d'un paquet, en blanc et rouge, déposé à mon nom (cendrier, broche fleur, fermés par papier collant avec des coeurs – et j'ai été incapable de découvrir de qui me venait cette gentille et touchante attention, qu'il ou elle soit remercié ici)... rencontré le clin d'oeil ironique d'affiches tombées,

cherché une place à l'ombre dans le jardin... 
suis arrivée juste pour le début de la lecture,


par cinq acteurs, de et les moustiques sont des fruits à pépins de Fiston Nasser Mwanza (RDC mais vit à Graz pour ses études, lauréat du grand prix de la francophonie de Beyrouth, collabore au Tarmac de La Villette)
le résumé sur le programme qui dit
L'histoire d'une famille qui met en scène un fils tiraillé entre son père marxiste.... et sa mère catholique toute pétrie de la Bible. Huit-clos familial dans un salon aux murs sales, où un transistor débite des nouvelles saugrenues et au moyen duquel un choeur antique énonce quelques vérités grinçantes est légèrement trompeur à force de concision parce que, dans les nouvelles saugrenues, il y a le récit d'une lutte pour faire reconnaître les droits d'anciens mineurs comme le père, et leur victoire, ce qui, passé un moment de joie, a des effets assez désastreux sur la famille.. et le choeur antique fait l'objet de tableaux alternant avec ceux de la famille, du salon etc... et oppose des victimes (enfant soldat, femme violée etc... et à la fin le fils) désignés comme les créatures du monde invisible ou les martyrs têtus et incorrects à des hommes politiques, des officiers des armées des pouvoirs nés des révolutions successives, l'administration..

La suite : une pièce satirique décapante elle est parfaitement juste. Un comique tendant au grotesque... mais mon écoute était perturbée par ma petite lutte contre ma mauvaise humeur habituelle des 13 juillet, et par les idées qui émergeaient dans mon souvenir de Shéda.

Ai passé un nez dans la cour de la maison de Jean Vilar pour voir si je trouvais le texte de Shéda, en vain... ai résisté à la tentation de m'arrêter à d'autres

et suis rentrée, vite, vers l'antre, la préparation du déjeuner, la recherche d'une conserve pas trop triste pour remplacer la morue que j'avais oublié de mettre à désaler pour le soir... eu un second appel enjoué... ai, pendant que les pâtes cuisaient, et refroidissaient tranquillement pour en faire salade, essayé de parler de Shéda, en attendant le billet d'Arnaud Maïsetti (sera bien autre chose que mon truc) – déjeuné, sombré dans une sieste bienheureuse dont suis sortie totalement allergique à toute action (et trop tard pour un spectacle dont j'avais le vague projet)
Ai arrosé les plantes qui se pâment dans la chaleur de la cour,


suis partie vers Calvet, dans la douceur du jour déclinant


ai cherché, pendant que les sons de l'émission précédente flottaient sur la cour et l'indifférence quasi générale, une place, ai choisi d'être sur un banc (ma préférence) face aux transats et gradins, et me suis déplacée dès que la lecture a commencé parce que leurs voix, pourtant proches, me parvenaient mal, pour poser mon cul sur le socle bien dur d'un gradin.

Lecture, mise en scène et en onde par Blandine Masson, de Tombé hors du temps de David Grossman, traduit par Emmanuel Moses, interprété par Didier Bezace, Marc Bodnar, Pit Goedert, Anne-Lise Heimburger, Jérôme Kircher (le père), Luce Mouchel, Nathalie Richard (remarquable dans le rôle de la mère, mon préféré) et André Wilms (non moins remarquable dans celui du centaure) – avec la discrète musique de Sylvain Cartigny et Stan Valette, diffusée en direct (je le découvre)
Un homme quitte soudain la table du dîner, fait ses adieux à sa femme, après avoir gardé pendant cinq ans le silence sur «cette nuit là». Il se met en route pour «là-bas» à la recherche de son fils mort... 

- C'est quoi là-bas
- Je ne sais pas...
..
- Personne n'en est encore revenu
- Parce que seuls les morts y sont allés
La vie est là où tu verses la soupe
. Nous sommes ici et lui là-bas
Ils sont deux face au public, le narrateur/secrétaire lui, sur le côté, plus bas (et ne le voyais pas)

Rejoignent les autres acteurs, les autres parents : la sage-femme et le cordonnier, le centaure-table-écrivain, le duc auquel le secrétaire (père orphelin lui-aussi mais cela n'apparaît que plus tard) rapporte ses visites dans la ville, son observation de ces deuils, tous différents, qui vont peu à peu se mettre à marcher avec le père, obstinés, et cette marche rapprochera la sage-femme et le cordonnier... et puis il y a la ravaudeuse de filets qui chante ces deuils avec les musiciens

Une polyphonie poétique, un accord des langages de la douleur (qui est mise en valeur par la belle mosaïque de voix – vous souhaite d'écouter le post-cast).
Pour David Grossman ce n'est ni une pièce, ni un scénario radiophonique, ni un livret d'opéra, mais ce qu'il appelle une «créature». Le soir tombant sur Calvet lui convenait merveilleusement (et m'en suis allée en accord avec la mère, qui ne marche pas mais accepte)

Rentrée avec la nuit qui venait s'installer.... et puis rien...
Je vais être encore plus paresseuse aujourd'hui, juste le plaisir d'un spectacle/rencontre à Villeneuve, avec voiture aimable pour m'y conduire.

5 commentaires:

JEA a dit…

pour paraphrasre Camus :
- "Rien ne vous ressemble. Et vous ressemblez à votre temps que vous ne cessez d'affronter..."

Dominique Hasselmann a dit…

David Grossman, comme orphelin de son fils...

Belle photo de la statue près de l'arbre.

arlette a dit…

AI suivi sur FC Me doutais que tu y serais de visu
Bonne nouvelle dizaine ? mais pas plus ou je me trompe
Cela m'arrive aussi !! pas facile de devenir "une dame" d'un âge ...certain

Brigetoun a dit…

mais si, mon enfant, j'ai dépassé la dizaine, d'une seule année, mais tout de même

Gérard Méry a dit…

71 roses ...festivalières