petit tour pied nu dans la
cour, cheveux en broussaille et les dernières forces des roses -
lassitude délicieuse
décommander voiture
gentiment proposée pour aller déjeuner à Villeneuve afin de
dorlotter carcasse (repas à ma mode, au calme), appeler un taxi en
tout début d'après midi,
se faire déposer devant
la collégiale, profiter un peu du charme de Villeneuve
jusqu'à la chartreuse,
mon but, puisque la seule raison de cette promenade était de venir
voir - comment s'en priver - Étant donnée, le résultat
partiel, mais quelle belle partie ! (essayé d'en parler dans files
d'attente spectacles) de ce travail suivi d'un peu trop loin pour mon
goût, passionnant (et puis les deux jeunes femmes Cécile Portier et
Juliette Mezenc sont belles, intelligentes et émouvantes –
amicales de surcroît, et le travail de Stéphane Gantelet aussi
réussi qu'intrigant pour l'ignorante que je suis)
http://www.kisskissbankbank.com/etant-donnee
Plaisir de l'atmosphère
calme, détendue. Pour attendre le début du spectacle (et zut un
moment de panique ridicule et sans suite) se promener dans trois
salles devant les installations de Alexandra Loewe et, si j'ai bien
compris, le collectif La Fracture numérique (n'ai pas tenté les
puzzles)
Ai rapté deux photos
(j'espère être pardonnée) sur
Etant donnée est une
interrogation poétique sur nos traces numériques, qui prend la
forme d’un projet artistique hybride : - c’est une énigme à
regarder jouer en performance scénique mêlant installations
plastiques et multimédia ; - c’est une fiction transmédia sous
forme de site web, où il sera possible de naviguer entre les textes,
les «traces» des performances et installations, et bien d’autres
dispositifs.
… Progressivement
s’est construit un personnage, qui s’est révélé être une
femme. Elle est née de l’exploration des bases de données de
l’INSEE et de l’INED, de tâtonnements dans diverses études
(marché, rendus de sondages, d’enquêtes), d’errances dans
d’innombrables sites web (proposant force diagrammes et lectures
critiques des statistiques). Cette femme, à qui un nom (lui-même
issu des statistiques) fut donné, on l’a vu vivre et évoluer
pendant quelques mois sur le net. Puis elle a disparu. Et c’est au
moment où on la retrouve, ignorant tout de son antériorité, que
commence Étant donnée.
ou s'appuyer sur Duchamp
pour partir du « contrat » suivant : « Étant donnée une femme
retrouvée nue, amnésique, à “rhabiller” de toute sa vie grâce
aux données numériques collectées sur elle à ce jour. »
bon, ça c'est un rien schématique,
mais il y a le site pour suivre recherche, avoir le synopsis du
spectacle (allez-y voir)... et puis il y a la beauté passionnante,
délicate de ce qui est montré, avec le soutien, l'apport, l'aide de
Stéphane Gantelet et, de plus loin, de ceux qui ont participé au
projet directement ou à d'autres parties de cette recherche
foisonnante... il y a la beauté délicate et passionnante du spectacle, à leur
image (et me souviens de l'accord de ceux qui avaient assisté cet
hiver à la préfiguration, et j'étais heureuse de l'accueil
qu'elles semblent avoir reçu en Russie).
Tout ceci je l'avais
préparé avant de partir – en fait j'ai été impressionnée par
la perfection de ce qui est, maintenant, toujours une recherche, mais
aussi un spectacle. Dès le début leur présence, debout, encadrant
l'écran (qui sera le support du complexe mais clair travail de
Stéphane Gantelet, avec inclusion d'une vidéo de Alexandra Loewe je
crois et de l'avancée dans les rues de Pierre Ménard avec Google
street view, entre autres éléments divers et évidents) leur
présence et leurs voix au moment de la découverte du corps de la
femme, le texte tranquille, neutre, créent une ambiance un peu
mystérieuse, accrochent l'attention..
Un spectacle, un texte
précis mais sensible, sans tapage (le très beau texte sur le sang,
entre autres)
Plaisir quand l'amitié
s'allie à un accord sincère.
Discussion avec le
public.... Les ai embrassés et suis sortie fumer trois bouffées
d'un cigare vite abandonné (regardez ce qui est autour de la bonne
femme)
Interviews pour
Radio-Campus.... et me suis laissée, avec joie, persuader de les
suivre autour d'une grande table, boire et discuter.... et de
profiter d'une des voitures (celle des Portier) qui gagnaient l'Isle
sur Sorgue pour se baigner avec les enfants (attendaient à Avignon).
Je savoure chaque minute de cette chance que j'ai.
Ne rien faire, jeter des
photos, pas assez, ne pas repasser, profiter de la fraîcheur
descendant dans la cour, écouter la retransmission de la lecture de Living de Nordey à partir d'extraits du journal de Julian Beck, attendre la nuit, et le feu d'artifice,
parce que j'aime ça, parce que surtout mon adresse me contraint à y
assister.
Mais comme ceci est
vraiment trop long, mettrai images éventuelles dans billet ci-dessous.
7 commentaires:
Je sens que vous retrouvez progressivement la forme. Et j'espère que ce débat avec Radio-Campus que j'écoute à l'occasion par la magie de l'Internet
On peut donc s'évader d'Avignon ?
Des noms que je connais...
J'ai écouté hier soir "Le Masque et la plume" sur France Inter : Peter Handke + Stanislas font toujours débat !
et Shéda autour de notre table dans le jardin à Villeneuve aussi, j'étais un peu seule avec Stéphane Gantelet à avoir aimé (3 contre 2) les autres y allaient le soir
Quelle chance d'avoir pu voir Etant donnée. J'ai suivi et soutenu le projet à distance, à la mesure de mes capacités.
des attestations écrites en portent les preuves : j'ai déjà été taxi pour l'un ou l'autre film
ce serait un honneur et un plaisir de rempiler, le temps d'un festival, en étant votre taxi discrètement officiel
(compteur exclu)
merci, mais je ne voudrais pas infliger cela à vos nerfs dans l'intra-muros !
trois bouffées ? au prix que çà coute !!!
Enregistrer un commentaire