météo
matin bleu mais frais
une réticence à y entrer
– un jour de tranquille besoin d'abandon au rien, à réprimer
dolce
petit vent presque frais,
soleil sur mes pas dans les rues matinales
une couverture passagère
s'est installée dans l'après-midi, un peu morne comme l'étais moi
aussi un trop peu (et sans grande envie de lectures sur le web,
pardon demandé)
lecture
J'ai
entrepris la lecture, attirée par les noms et sans doute par
l'élégance du livre carré, des caractères, du papier, de
l'édition (les presses du réel) des emails échangés en 2009 et
2010 à l'occasion du quatre vingt dixième anniversaire de Merce
Cunningham, dans le cadre du festival d'automne, entre Jérôme Bel
et Boris Charmatz, et me passionne de plus en plus pour leurs
échanges, leurs parentés, leur profonde dissemblance – me suis
arrêtée, pour entrer dans le sommeil, sur ce passage de Jérôme
Bel (me sens plus proche de Boris Chamatz pour lequel la recherche
des idées, la remise en cause du monde passe toujours par le
mouvement, la danse, une chorégraphie même si elle est très
éloignée de la danse classique et parfois de ce qu'on désigne sous
le nom de danse)
… je
pense que l'affaire est là. Quel corps travaillons nous ?
Le
corps que j'ai choisi de travailler est un corps culturel, socialisé,
historique. Le tien est moins «civilisé», il est traversé de
pulsions, il s'interroge de l'intérieur. Le mien est vide, il n'est
que codes et signes, il est discursif ; le tien est plein d'on ne
sait quoi, qui ne cesse d'exploser à sa surface. Le mien est là,
immobile, atterré par le monde, ayant rendu les armes face au
capitalisme dominant, n'ayant trouvé comme résistance que sa propre
inertie, que sa lenteur, n'ayant trouvé comme subversion possible
que quelques microévénements à opposer au géant. Le tien est
fougueux, il fait semblant de ne pas comprendre ce qu'il se passe
pour essayer de s'y soustraire, de ne pas y penser, tente d'autres
articulations, d'autres gestes, d'autres rapports. Il veut croire
qu'il existe une alternative...
J'attends de trouver la réponse, les nuances, de
Charmatz dans quelques pages (ce sont de très longs messages,
surtout ceux de Jérôme Bel)
alphabet
J'essaie,
sans succès de comprendre ce qui fait que certaines lettres sont
accueillies avec un ahurissant excès d'honneur et d'autres avec un
tranquille dédain.
Paresseuse
étais, ai pensé photos et peu ou pas de phrases pour P.
Pas
très pertinent : ai marché en pensant P et pris trop de photos
(plus celles des derniers jours), avais autres mots en tête, ai
cherché dans réserve et les P se multipliaient..... Pour plusieurs
jours ?
Donc
P comme photos, Provence
pour touristes (mais pas que), ci-dessus, et comme
palmiers
un peu envahissants maintenant, ici, à Toulon... images
de Côte d'Azur pour Train Bleu
parade
n'y pensais pas, mais elles tiennent telle place dans
notre année, ici, et souvent dans nos vies, alors...
parasol
et parapluie, paravent, pare ce qu'on veut
pas
ou pied
filant, glissant parfois, sur dalles, appliqués à ne
pas trébucher sur calades
passé
de la ville, du pays, des religions et sociétés,
étranger à nous et que ne devons regarder et juger qu'en tenant
compte de la masse des ans et des évolutions,
passé de nos os, de nos cheveux, de nos rides, de nos
amours, colères et souvenirs racontés, qui fait notre présent
peluches
et penser en voyant celles-ci à la différence entre
elles et celles des enfants fortunés
(souvenir des vitrines du Nain Bleu, est-ce que cette
merveilleuse boutique existe toujours ?)
penché
ces branches, vers nous passants et
le mur qu'elles habillent, un corps penché sur un landau, des
auditeurs penchés vers l'orchestre...
pensées
on peut négliger la fleur
fragile, image de fond de cour et de poussière, mais s'impose
à nous, que le voulions ou non, formulée ou non, ce dont elle porte
le nom
pentes
rudes
ou non, à grimper difficultueusement, à descendre
précautionneusement, et puis les pentes ou
penchants auxquels on
nous a appris qu'il fallait résister (ne pas en tenir compte,
examiner, se risquer souvent pour grandir)
perché
et le
pauvre homme était gêné par le vent, qui nous frôlait avec petite
vigueur, pour accomplir sa tâche, obéir aux conseils qui lui
étaient criés
perdus
ces
beaux souliers, bien trop petits, les ai laissés, imaginant un
enfant débarrassé et continuant pieds nus ? Pour paumée je
me passerai d'image.
perforé
cette
vitre et ainsi embellie, le sol de la ville par une escouade de
marteaux piqueurs rencontrés au long de mon chemin... et le mot seul
me fait mal
persiennes
avec
jalousies, ou avec un panneau inférieur mobile : la méditerranée
et le
dessin de la lumière sur le sol de la chambre où quelqu'un fait la
sieste, comme un petit signe discret, qu'il peut négliger, de la vie
qui l'entoure
Un peu
(ah oui ! un peu) honte de moi... mais tant pis continuerai
demain.
Simplement,
l'ordre alphabétique amenait là dans ma première liste photos
et pour lui je me bornerai à un lien vers les photos noires et
blanches, à bords dentelés, de notre enfance, le fabuleux matériel
de Zola et autres choses chez François Bon
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2428
13 commentaires:
Aime le duo des mots des corps qui dansent...
Ah!! le Nain Bleu et ses peluches
, même à Toulon je crois , une référence
Nain bleu , cours Lafayette , n'existe plus
Désolée d'envahir tes com
tu n'envahies pas, tu peuples
et tu as toute ma gratitude
Bonjour Brigitte, ne manque-t-il pas dans le texte le mot "persienne" à jalousies ? Oui, toute la méditerranée est dans la lumière de ces moments de sieste. Et c'est un mot que je chéris.
merci - oui - je n'avais pas vu qu'en copiant/collant il avait sauté
Il manquerait alors aussi "Persévérance"...
Des papes, des papes, oui mais des Pacelli !
:D)
zut j'ai oublié les papes (enfin pas complètement) et les papesses notre attraction majeure
Beaucoup de pas, beaucoup de P. Méritent un bis. Pour notre Plaisir.
Apollinaire :
- "Perdre
Mais perdre vraiment
Pour laisser place à la trouvaille..."
Le passé et le présent. Il devient de plus en plus difficile de les soustraire aux querelles du temps. Et nous pauvres Pierrots sommes au coeur de ces bouleversements. Notre corps devient un vaste champ de batailles.
pas si vaste.. et c'est peut-être pire
Je ne vais pas t'inonder de P, sachant qu'il n'y a que le P qui noit
Enregistrer un commentaire