Dimanche d'été, faire
tour rituel dans la cour, chatouiller fleurs baroques en leur
demandant de tenter la normalité, pour changer, comme une expérience
curieuse... fermer les volets, vaquer un chouya, me blottir dans
l'ombre plus tout à fait fraîche, écouter musique
m'installer, brumisateur
proche, devant l'écran, devant http://nerval.fr
et partir en quête, en tentant de ne pas trop se laisser influencer
par les tweets qu'ai vu passer
aller au bas de la carte
ou sommaire, vers ailleurs
lire
ce «pitch» Le débarquement d’un
masque africain dans un village improbable où ne vivent que des
vieux sans âme. Où il est question d’abandon, de renouveau et de
rire, de stagnation et de voyage.... me
dire, pour moi, continuer et lire Toumbo,
le masque de
Cécile Benoist
http://nerval.fr/spip.php?article67
Une vieille, voûtée,
scrute la rue vide. Les alentours étourdissent par leur silence
filandreux mais la femme reste impassible, statique, prête à se
craqueler..... me masser
vigoureusement visage et continuer... prendre instinctivement le
parti des vieux, tenter de plaider que non, ont pas perdu leurs âmes,
mais comprendre Toumbo (lui dire tout de même, ce serait pire,
Toumbo, s'ils se traînaient dans maison de retraite, leurs bulles ne
seraient pas contraintes à s'aider...) et puis penser : oublier
cela, ce n'est pas l'important - aimer la façon dont cette ambiance
d'un monde autre, mort, étrange de vide est créée – ce qui
compte c'est l'exil c'est Toumbo, et puis d'ailleurs ça y est le
contact est là et
Au bras de Toumbo,
Angéline, droite comme un I, vadrouille dans le village. Son
hilarité résonne au fil des rues. Revenu de son champ, Xénophane
s’esclaffe en les voyant, il manque même de choir mais retrouve
son équilibre. Il sent ses poumons s’élargir dans un mouvement
qu’ils n’avaient pas effectués depuis une éternité.....
Avoir
aimé cette fable express, être en appétit, alors remonter, trouver
noms connus, écritures appréciées, saluer achète
moi la télé d'Anh
Mat http://nerval.fr/spip.php?article69
relire cette tentative d'écrire l'histoire dont était le fantôme
l'homme très âgé, ignoré de tous, en retrait de la tombe de
madame Ly Khánh,
l'avoir déjà écouté dire
Funérailles
émouvantes, respectables, pour ne pas dire réussies. Les plus
obscènes se permettent même d’éclater en sanglot, à genoux, les
poings levés vers le ciel, comme si mourir à quatre-vingt-onze ans
était là une surprise, un deuil inattendu. Ceux sont les mêmes qui
pendant toutes ces années n’ont pas rendu visite à la défunte, à
peine un coup de téléphone pour présenter les vœux du Tết et
encore !
Si
vous vous abonnez à ce site, ce magazine de fictions, lirez la
suite, et tant, tant d'autres textes (61 aux dernières nouvelles,
avec le ralentissement estival) et, tiens, mais j'en ai déjà parlé
je pense, il y a, goûteux même pour gens aussi étrangers à cela
que moi, l'Abécédaire arbitraire du cyclisme de course
d'Hervé Jeanney
http://nerval.fr/spip.php?article61
– les très beaux (y revenir, ce fut l'un des premiers) 4
X 40 aphorismes d'Abdelmajid
Benjelloun http://nerval.fr/spip.php?article33
etc...
mais
là, je continue à piocher dans les dernières mises en ligne avec
«Ma» de
Sabine Huynh
http://nerval.fr/spip.php?article68
présentation
: «Ma», en japonais, c’est
l’espace entre deux objets. «Ma» c’est aussi la mère, l’espace
entre la mère et le père, entre une mère et son enfant, le vivant
et le mort, entre une mère et une mère.
Lire,
suivre cette femme qui doit rendre compte d'un spectacle qu'elle
vient de voir,
de
l'interview accordée par le chorégraphe,
Des danseurs, habillés
de tenues fluides et sombres évoquant des moines Shaolin, se
touchaient et se séparaient sur un fond blanc. Le décor sobre
consistait en une maison blanche toute simple, comme de celles que
dessinent les enfants : cinq traits qui se touchent pour former
des murs, un sol et un toit. Une maison qui avançait et reculait,
avec une porte qui béait ou se refermait parfois sans bruit sur un
monde auquel nul n’avait accès. Ils dansaient la tension du dedans
et du dehors, de l’ombre et de la lumière, du rapprochement et de
l’éloignement.
Penser
une seconde, vaguement, à Claude Régy, mais ce n'est pas cela
l'important, revenir à la femme qui marche à ses pensées pendant
qu'elle avance dans la rue, à ce que cela a réveillé en elle, à
la douleur du souvenir à... lisez donc, c'est beau et émouvant
(qualificatif auquel redonner toute sa force)
Pour
moi, en suis restée là pour ce jour, avec comme une promesse
préservée un temps, le désir de lire les deux premiers textes de
l'entrée la place avant
Ai vécu tout doux, dormi, écouté Dimitri El Murr et
Raphaël Enthoven parler de
l'impossible amitié et de Socrate (et
Platon) sur France Culture, dégusté un peu des Mille et une
nuits dans la traduction de J.C. Mardrus, que découvre – il
est temps ! - qu'aime bien pour son petit goût de conte oral et le
soulèvement des voiles qu'avait posé Galland, ai eu chaud avec la
venue du soir et l'idée de sortir de l'antre – douche, une autre
robe pour se faire neuve
se mettre en marche, vers le cloître des Carmes, à
nouveau, vers un duo parfaitement rodé, vers deux compères
italiens, Enrico Rava et Stefano Bollani, après avoir écouté et
regardé brièvement, pour me mettre en goût et en marche, leur
interprétation d'une superbe rengaine
et lu cette petite présentation du concert)
atmosphère toujours aussi agréable, salut aux
bénévoles
et les deux vieux routiers (vieux de leurs quasi 17 ans de compagnonnage) – une petite déception au
début (peut-être due à moi), et puis cela a pris
de très beaux moments, une réjouissante complicité,
un humour sympathique et de fort bon aloi quand il s'exprime en
musique,
et de belles envolées – un peu un retour sur ma
jeunesse
Suis rentrée vers l'antre par des rues devenues presque désertes, sauf devant quelques îlots glaciers.
4 commentaires:
Nerval et France Culture, deux beaux lieux pour les rencontres culturelles. Et j'ajouterais à ces deux lieux, Avignon.
dernière photo : "choix de parfums illimité..." ???
extra le morceau de Ramuncho revu à la sauce italienne, ainsi que la musique du film "le parrain" etc..humour et musique font bon ménage.
Ah!! la trompette et besame muncho encore des frissons des étés à Bandol et des illusions
Les rengaines duraient plusieurs années alors ...
et le "Ma" cet espace mystérieux qui contredit si fort le"comme les deux doigts de la main "
Merci Brigitte pour ces résonances
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