météo
petit
vent frais, pas encore frisquet mais frais, et lumière
les
boutiques rouvrent lentement, mais, aux halles, un stand sur trois
est sous bâches
petite
forme moralement, d'où grand sourire et petits plaisirs cueillis, et
carcasse en début de virulence
suis
allée remplir un couffin aux halles, buvant tout ce que je pouvais
du soleil, qui est doucement bienveillant maintenant, rappelée par
les terrasses en attente à ce sacré vase qui me tente mais auquel
je n'arrive pas à m'attaquer.
Et le
jour est passé avec plafond blanc passager, sa déchirure, la clarté
qui se meurt dans le soir, comme hier.
lecture
J'ai
presque fini les Emails 2009-2010 de
Jérôme Bel et Boris Charmatz, me suis endormie sur un des rares
passages qui m'intéresse modérément – je préfère revenir,
parmi les thèmes abordés, à ce qui fait suite à l'affirmation de
Jérôme Bel notée hier, avec cette partie d'un des messages de
Boris Charmatz, revenant sur le reproche voilé d'être élitiste
parce que dans les fins de deux spectacles qui présentent des
parentés, la musique devant laquelle s'effacent les danseurs est
chez lui celle de Lachenmam alors que chez Bel c'est Sting
Dès
que se nomme l'opposition haute culture/culture populaire on dit à
tous les intellectuels, les chercheurs, les artistes complexes ou
parfois illisibles dans l'immédiateté de leur exposition, qu'ils
sont disqualifiés à tout jamais par la masse proprement inoubliable
des marques et des gestes que personne ne peut éviter, sous peine
justement d'être frappé de ce sceau infamant de l'élitisme...
L'idée d'un art populaire, opposé à un art savant, suppose
généralement que nous partageons tous les mêmes modèles culturels
dominants, alors que pour moi, intimement, il n'en est rien.. et
quand plus loin Bel revient à la charge et dit en gros qu'il faut
utiliser uniquement Madona ou les chansons des émissions à large
diffusion parce que c'est la vie, Brigetoun se levait exaspérée en
lui répondant (seule dans la nuit de l'antre) que ceux qui aimaient
Lachenmam ou Griset ou... vivaient aussi et en avaient le droit sans
s'excuser et se contraindre à faire semblant d'avoir les goûts
qu'on leur veut...
pardon – passons
alphabet
J'espère
que l'envie vraie me reviendra, et je reprends, en trop de photos et
– du moins le décider - peu de mots, comme le voulais hier, la
suite des mots en p comme piles qui
en fait m'était venu en essayant d'empiler des draps que la
blanchisseuse avait pliés dans des formats qui n'avaient en commun
que leur différence (j'ai un peu élagué même si ça ne se voit
guère) – or donc
pigeon
les inévitables compagnons qui cheminent à mes côtés,
me croisent, pédestrement et lentement, eux seuls parmi les
oiseaux, pour que je sois assez preste pour voler leur image (et sans
craindre de les gêner, ils posent débonnairement)
Ne pas me souvenir de toutes les réunions de
copropriété consacrées si longuement à la lutte contre eux et aux
produits d'entretien qu'on avait à peine le temps pour le reste.
pin
pour mon enfance, ma jeunesse, toutes les épines
plantées dans la corne de mes pieds, dont j'étais si fière, à Hyères, Brégançon etc...
plaisir
ce qui permet de survivre (et, comme il peut venir de
partout, ne savait quelle image lui associer, alors pourquoi pas
prendre un ponton au soleil, déserté par les propriétaires de
bateaux-pour-faire-des-vagues, s'y asseoir, jambes pendantes, en
faire un oloé, poser un livre à côté de soi, rêver)
platanes
ne peux les éviter, et puisque ceux des Célestins ne
sont que de vagues silhouettes bruissantes dans des nuits d'été, en
choisir un de Calvet ou du cloître Saint Louis, de Calvet plutôt,
gentils soutiens pour mon dos et mes jambes fatigués, pendant les
lectures, quand la cour nous est ouverte –
que mon superbe voisin a coin de la place, près du rempart, me pardonne, avec ceux de
toutes les places de notre bout de monde, les tables de café, les
fontaines, les marchés...
poésie
ce qui permet de survivre (je me répète) et qui est
partout, en recherche, alors... puisqu'elle se fixe souvent dans des livres, se
pencher vers ce panier près du sol...
poissons
non je ne vais pas dire ce qui me permet de survivre...
mais qui y contribue (suis incapable de manger de la viande ou de la charcuterie)... et pour le plaisir des formes, des goûts, et
des dialogues avec le poissonnier
le souvenir de la criée de Douardenez, brièvement, et
de la vente sur le quai au retour des pointus en fin d'après-midi à
Bandol
pont
ce projet, heureusement sans suite, mais dont j'aime la
maquette exposée dans une vitrine de la rue Joseph Vernet
et tous les ponts qui continuent à permettre de
franchir les fleuves, les routes, la distance entre les hommes ou les
idées
portes
qui s'ouvrent pour accueillir
qu'il est si merveilleux de fermer derrière soi après
une journée de travail (enlever bague, montre, chaussures...)
dont j'aime la diversité - les simples, les humbles,
les très belles – leurs bois, leurs ornements souplement sculptés
– qui ne s'ouvriront pas mais que j'ai envie de caresser en pensant
avec une gratitude amicale pour l'artisan auquel les devons
qui, les jours de très grande fatigue, de plus en plus
rares, me sont des jalons, et je me hisse derrière mes yeux qui
partent à la rencontre de la suivante.
portique
je me contente de l'image mentale des ombres que l'on
voit passer sous les portiques (un mantra personnel).
promenade
l'ennui des dimanches après-midi de l'adolescence,
quand je m'échappais dans les rues du 17ème arrondissement –
aurait-il été moins grand sur le chemin de la rive ? sans doute, me
dit le souvenir de ces autres après-midi parisiens, de l'aller et
retour, dans le plaisir de s'ennuyer un peu c'est vrai, mais là
c'était délicieusement délassant, le long des deux rives de la
Seine, de la recherche chez les quelques bouquinistes qui vendent
encore des livres, du détour par la rue de Buci pour des gâteaux
raffinés (j'ai oublié les noms des deux boutiques, un peu après le
carrefour avec la rue Mazarine) ou la rue Saint André des Arts pour
des zlabias (me contenter des petites roues minces que l'on trouve en
France, qui sont je crois la recette tunisienne, en refoulant le
souvenir des gros boudins parallèles, or bruni craquant sur le miel,
des algériens) et du trajet familier par les rues François Miron,
Saint Antoine et de la Roquette – pardon... c'était le profond
plaisir nostalgique de retrouver ces noms, de saluer mes pas par
milliers au long d'un peu plus de quarante ans...
Pardieu ! en voilà assez !... saluer la rareté des
mots à venir demain, et aller arroser... n'ai plus de thé.
10 commentaires:
Et dans cet Abécédaire, si le port d'Avignon m'était conté... je me suis évadé pour trouver quelques images des lieux. Et je suis revenu vers vous pour terminer ma promenade
J'ai toujours aimé que l'alphabet commence par un "a".
Pour le "p", les planches (du Festival), aussi...
Joël Kotek :
- "Avant de tourner une page, il faut d'abord l'écrire..."
merci pour ce complément une fois encore
Riche en P, Avignon...
Il n'y en a pas peu !
L'un d'eux bien honoré sans le nommer par une exergue photographique qui m'interpelle !
:D
merci de l'avoir repéré (ce que n'avais pas fait, au moins consciemment)
Je Passe Paisiblement lire ta Page jamais en Panne, Pour le Plaisir Partagé avec Paumée.
Jolis ces P - qui ne sont pas de nonnes - peu de choses ensuite, des lettres impossibles. Nul doute que notre hôtesse en fasse quelque chose, peu ou prou.
bravo et merci
Je ne sais le dire ni en P ni en Q
En Promenade ..."saluer mes Pas "!!!
belle image de mot
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