Mercredi, chaleur sans
accablement – ou presque – matin à la recherche d'une marque de
gratitude amicale... intimidée par libraires d'anciens.... ne rien
trouver chez bouquiniste, continuer par libraire et juste de quoi
faire petit signe un peu naïf,
constater (jurer doucement)
que le marché du livre n'est pas fermé contrairement à ce que
pensais, y flâner, résister, discuter
s'asseoir au grand soleil
en la présence illusoire d'un symbole de fraîcheur, griffonner
quelques mots, rester un peu, se gorger de soleil, et aller retrouver la
fraîcheur de la poste..
en fin d'après-midi s'en
aller parmi les touristes
et les quelques traces des
dernières heures du festival
jusqu'à la rue des
teinturiers.... marche aisée, jolie ambiance de lassitude, mais
encore un peu, encore...
prendre un billet au stand
de l'Albatros, et par la venelle, où se décomposent les dernières
affiches, gagner le petit jardin
attendre dans la
fraîcheur, en écoutant les acteurs qui viennent se faire leurs
adieux, en regardant les jeux d'ombre des arbres, des pigeons sur un
toit..
de voir l'Oreste
d'Euripide dans la nouvelle version (déjà monté en 2012) du
théâtre Vivi et de son directeur-metteur-en-scène Tilemachos
Moudatsakis, en grec moderne (avec un surtitrage efficace), texte
passant tout autant par un assez extraordinaire travail du corps...
par une fille et cinq garçons – danse, comme du hip-hop violent et
rapide (ce n'est pas cela mais c'est ce qui fait peut-être le plus
immédiatement image), expressionnisme exacerbé, souvenir de la
sculpture hellénistique en ses outrances, théâtralité extrême,
une assez superbe façon d'être autre part, avec les dieux et la
tragédie – et les voix, très fortes, modulent le cri ou la
confidence (celle d'Electre parcourt toute la gamme)
Terre des Pélasges, je
commence mes lamentations, en déchirant de mes mains mon visage
ensanglanté, en meurtrissant ma tête de coups redoublés, hommage
bien connu de la jeune et belle déesse qui règne aux enfers sur les
morts. Que la terre des Cyclopes pousse des hurlements, que le fer
rase votre chevelure, pour déplorer les malheurs de la maison des
Atrides. Cette pitié, oui cette pitié vous convient pour
l'extinction de la famille qui commanda jadis les armées de la
Grèce.
.. avec,
puisque l'on est chez Euripide, face au destin, aux dieux (et c'est
Appolon qui vient résoudre la situation après que les deux soeurs
Clytemnestre et Hélène, elle qui a causé la mort de la jeunesse
grecque, aient été tuées par Oreste), face au destin la conscience
de la responsabilité humaine.
et chez nous, public, je
pense, conscience de la difficulté, sans doute peut-être plus
grande encore que pour d'autres, et dieu sait..., de la survie de cette
troupe.... signé leur livre avec un merci (suis sans présence
d'esprit)
ressortie en voyant
masques partout,.. constaté que j'avais trop de temps libre pour le
trajet vers l'autre spectacle que voulais voir pour clore le festival
(la langue d'Anna –
Magnani – de Bernard Noël, dont ne savais rien, juste une envie),
que je n'avais, dans mon sac, ni carnet ni livre et aucune envie de
m'asseoir à une table de café,
et
suis repartie, en forçant un peu l'allure, dans les rues qui ne sont
plus encombrées, le long des terrasses où l'on dînait déjà, dans
le plaisir de quelques jeux du soleil déclinant, jusqu'à ma place
le
café-restaurant la scène qui
était encore pour quelques heures le
théâtre de l'Oulle et
le spectacle rituel de la Compagnie Flamenco Vivo de Luis de la
Carrasca, aimé des avignonnais – et autres – (l'ambiance est en
partie dans la salle)
un
bon spectacle, un peu déçue cette année, parce que j'ai aimé le
chant de Luis de la Carrasca, la guitare de José Luis Dominguez et
les percussions de Kadù Gomez (nous a donné un très jubilatoire
solo à la fin)
mais
j'ai trouvé que les deux jeunes danseurs étaient remarquablement
virtuoses, heureux de danser, de montrer toutes leurs possibilités,
de charmer, mais passablement dénués de la petite raideur nerveuse
que j'ai tendance à associer à ces danses – ai surtout aimé le
fandango final, mais tout était un peu sur le même ton – le
flamenco est fête, mais pas que... je crois, et l'ai vu autre
d'autres années.
Un
très agréable moment, et quelques pas devenus un peu raides à
faire pour retrouver, tôt, avant dix heures, l'antre et penser
basta.
Jeudi
matin, pleine de bonnes résolutions.... cour presque impeccable...
suis allée jeter cartons
et
m'offrir la plus petite plante fleurie qu'ai trouvée pour
m'encourager à la suite – aspirateur, serpillière avec soin, un
début de dépoussiérage et.... fleurs ou non, vitamines ou non, fatigue
trop grande... en suis restée à la cuisine, à une lourde sieste, à
une longue bagarre pour créer une vidéo avec mes photos du mois,
qui était trop lourde et a déjoué toutes mes tentatives, un peu de
musique, une incapacité encore à lire profondément, et un tout
petit embryon de repassage.
Demain
les vases communiqueront, me ferai une joie de les lire avant d'aller
aux Carmes écouter le groupe de Roberto Fonseca, et voir si
l'ambiance de notre petit festival de jazz est toujours aussi
agréable.
P.S.
Finalement suis arrivée à mettre le diaporama de mes photos (trop
long) sur
https://picasaweb.google.com/lh/view?q=films&uname=109310816693636632516&psc=S#5907171834300257586 (sans pourvoir le récupérer pour Paumée)
billet encore bien trop long, mais comme je doute qu'il soit très lu en ces jours... petite pierre pour moi
6 commentaires:
Mais commencer par un...
réverbère !
;)
bzn quoi sont beaux, non ?
bonjour chère Brigitte- ah un autre jour au festival!
encore j'ai adoré tes photos magnifiques la pierre enflammé encore comme la torche du festival et les personnages des rues- nous sommes la merci et l'eau qui coule comme nos mémoirs et notre vie et la photo du festival de Oreste, très déchirant comme ces mots ..en déchirant de mes mains de mon visage ensanglanté merci pour ces mots sur le vent du festival et tes mots magnifique-..théa tralité extreme une assez superbe facon d'etre autrepart avec les dieux et la tragédie ( et j'ajoute sans etre fou ha ha maintenant je sais pourquoi j'ecris.
merci Brigitte je vais continuer plus tard.
je t'embrasse.♥
Mais non !!lecture bienfaisante jusqu'au bout en ces temps un peu vide pour moi ( trop de verdure
Chaque jour, une mini-Odyssée... pour notre plaisir de suivre la voie qui se dessine.
Que ces masques sont beaux. La voix amplifiée. Le verbe toujours limpide.
bonjour encore Brigitte
sur la scène ah magnifique photo et tes mots poignants sur le vent de festival**** mais j'ai trouvé que les deux jeunes danseurs étaient virtuoses, heureux de danser de montrer toute leur possibilités-que j'adore cela c'est une belle danse du festival et sans doute de la vie.
MERCI BRIGITTE pour ce cadeau.
je serai la avec toi au prochain OFF de 2014!
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