metéo
matin
que je croyais blanc, qui s'est révélé d'un bleu d'une délicatesse
infinie, avec des soupçons de nuages s'effilochant
petite
incursion dans la ville, comme pouvais, en équilibre flottant et
crispation presque tétanique... accalmie bienheureuse que saluait, à
ma sortie de Carrefour, l'envol d'une barre en travers du bleu dur,
comme un symbole offert par un avion en allé
et
puis un plafond qui s'élevait, crevait, se reformait, comme mon
humeur et ma forme, jusqu'au sourire du soir.
Lecture
dans
la nuit, après les quelques pages des Veilleuses
de
Gwen Català, sur Publie.net
http://www.publie.net/fr/ebook/9782814597549/les-veilleuses,
touchante histoire ouessantine illustrée de beaux dessins à la
plume, pour aller vers autre mer, relecture du début de l'édition
papier (Publie.papier) de où
s'arrête la mer de
Michèle Dujardin, fermée sur
respirez la fille, ne
respirez plus, sur l’eau se referment les portes, du trottoir on
les voit monter, on se tait la fille, on dort, on cesse d’être,
c’est fatigant, on ne te regarde plus.
alphabet
k donc puisqu'il vient, avec
kaki
– sourire du jour, parce que
prononcer le i force la bouche à le dessiner, parce que l'idée,
l'image qui se forme en moi, de ces boules oranges, absurdes, sur
leur bois nu, au coeur de l'hiver comme une petite fête de la nature
m'a, à l'instant, mise en joie.
kaolin
– parce que c'est le premier
mot qui m'est venu à l'esprit... parce qu'il me permet de revenir
sur mon remords – petit le remords, disons agacement - d'avoir
oublié la céramique, parce que je l'aime, elle, même si la
porcelaine est loin d'être ma préférée... et qu'il m'arrive
fréquemment de me tromper, en béotienne amoureuse que suis, puisque
je la préfère monochrome.
Plaisir,
justement, des poteries où la couverte, un peu inégale, se
retrousse en grosse virgule, sur le pied, laissant apparaître la
céramique, ce qui prouve, justement, que ce bol, cette coupe, ce
plat, au beige, au vert, ou au bleu délicats, luisant doucement
comme un coquillage dans la lumière frisante, n'est pas de la
porcelaine, et ne comporte pas de kaolin... zut.
ketch
– pour penser mer, un instant,
pour penser gréement un peu démodé, pour imaginer qu'au bout de la
jetée, je l'admire... il est déjà un peu loin, et s'en va vers le
soleil, un peu assis sur l'eau, ses voiles hissées, rebondissant
d'artimon en grande voile.
képi
– parce qu'il a suivi
immédiatement le kaolin, avec l'imprévisibilité habituelle du
cerveau - et je renonce à trouver l'enchaînement sans doute
inexistant.
Il
est venu, peut-être, parce que j'avais devant moi la photo de mon
grand père, capote, dents, attentive tendresse, et képi, me chatouillant le
mollet pour obtenir un sourire, ou parce que, avec le petit retour
fin juillet, dans l'univers familial, j'en ai vu, de couleurs variées
ainsi qu'un casoar... mais l'idée qui a suivi tout de suite était
celle de képis qui ne se voient plus, depuis longtemps, que dans des
films ou les dessins de Tardy.. retour vers ma jeunesse, les agents à
capes et képis, les autobus à plate-forme, les tickets d'attente,
les vaguemestres, les facteurs et leur ennemis cordiaux, les chiens.
Et puis pour finir ce k peut-être un peu bâclé (j'ai
vaguement envie de m'arrêter, quelques jours, pour attendre
septembre, ce serait peut-être plus motivant, puisque, idiot ou non,
j'y ai pris goût), deux k se sont présentés, un peu trop agressifs pour
que me je trouve d'affinité avec eux, si ce n'est la mauvaise humeur
qui m'étais venue : le klaxon et le kriss (quoique...
une Brigetoun se glissant, sans bruit, parfois, un kriss dans une
main, et son fuseau délicatement niellé dans l'autre... )
et la découverte, le matin, sur mon trottoir, d'un vélo
dûment cadenassé, ce qui l'a assez peu protégé... est ce qu'un
kadenas ?
9 commentaires:
ce biKe : un ready-made étincelant !
Si le ciel se brouille, prendre un encas pour sortir.
Jean-Claude Darnal :
- "Dans le képi le képi le képi qu'il a coiffé
Il a mis de l'eau d'pluie de l'eau d'pluie et puis
Une grenouille une grenouille une grenouille de sa prairie
Et c'est comme ça qu'il est parti..."
merci, ne connaissais pas, c'est ravissant
Les kinésithérapeutes kabyles kidnappent les kamikazes avec leurs kangourous et kakatoès, c'est kafkaïen.
bravo !
Epatée des "k" que je vois là !!!
La grande trace dans ton ciel est peut-être un échappé de la Patrouille de France qui s'est manifestée hier sur les plages du Mourillon
Meilleurs vœux pour L demain...
(Au K où...)
:D)
La lettre K m'était peu familière. Je ne sais trop pourquoi mais je n'ai pas ressenti de passion pour la pôvre. Vous avez réussi à éveiller en moi une belle curiosité cette petite chose si délicate...
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