Ce fut, mercredi, un
réveil calculant ce qui m'était possible, petits soucis éclairés
par la certitude que j'étais une privilégiée, que la petite gêne
actuelle était passagère, que cette nécessité de compter me
ramenait pour quelques jours à ma jeunesse, qu'elle était,
d'ailleurs, extrêmement relative, et que cette fin de mois n'était
pas tellement inférieure au mois complet des plus démunies,
nombreuses, de mes consoeurs retraitées.
Air doux où rode
l'automne - un ciel à grandes trouées de lumière
et froncements
cotonneux...
les bras nus mais dans une
veste de coton, les mollets un peu pincés, le visage qui s'éveillait
à chaque contact du soleil
et les yeux saisis avec
une évidence renouvelée par le scintillement des dalles, de la rue,
d'une flaque éblouissantes.
Ai fait provision de
patates terreuses à belle chair farineuse, par goût et pour leur
coût,
négligé les tomates
sophistiquées pour la belle maturité de tomates locales, nommées
platement tomates, ai regardé les superbes cèpes, les légumes
miniaturisés, les fleurs de courgette, acheté une tranche de
courge, des navets et un gros concombre - quant aux cocos, me suis
bornée à un salut, les aime modérément et me sont interdits -
et parmi les poissons de
plus ou moins nobles espèces, me suis contentée d'un filet de lieu
et de deux petits maquereaux – y ai ajouté un petit fromage de
chèvre frais sans pedigree, un quart de Langres, des cigares (ne
devrais pas) et le Canard
et m'en suis revenue.
Place de l'horloge, pour
le plaisir, une photo d'une terrasse, maintenant presque déserte, et
des fauteuils luisant sous les rayons filtrés du soleil, avant le
clin d'oeil soudain de la lecture de la Bribe du jour chez Francis
Royo http://analogos.org/2013/09/18/bribes-6-6/
le cri blanc du soleil
sous l’impeccable
lame de l’automne
et l’acier
éblouissant qui murmure.....
8 commentaires:
Les petites touches successives dans ce doux environnement accompagnent les pas lents au coeur de la cité.
Heureux que vous m'emmeniez avec vous en terrasse avignonnaise . Merci de ce bel instant.
Pavés aveuglants de soleil et peut-être glissants.
Dans le panier, de quoi subsister quelques jours. Belle provision d'écriture tout en marchant.
Bonne journée ainsi lestée.
Les patates, Mont Ventoux en réduction...
grand merci à vous
Ta philosophie de rebond est réjouissante en ce Mercredi
Douce saison...
comme moi le poisson souvent
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