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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, octobre 26, 2013

Dans l'antre


Réveil tardif, yeux qui vrillent, tête en casque fer acéré, coeur en ascension-descension

ne sais si c'était réaction forcenée au vaccin ou coquilles achetées décoquillées au poissonnier habituellement dédaigné
étais très en carcasse et très à côté de moi
Ce qui était sans rapport, sauf, misérablement, que j'étais sans doute plus vacante, avec la tristesse, non pas du souvenir d'il y a un an (n'ai pas la mémoire des dates) mais du souvenir d'elle, Maryse Hache, revenu, un peu ravivé, en choc, via twitter,
en la trouvant, accompagnée, par Christine Jeanney http://christinejeanney.net/spip.php?article821 de sensations, petites taches terriennes et légendes
en lisant, savourant, m'arrêtant pour échos, le bel hommage de Pierre Ménard http://liminaire.fr/entre-les-lignes/article/ecrire-dit-vivre
en faisant petites incursions, quand j'étais à la surface, chez elle, au semenoir http://semenoir.typepad.fr/, pour me bercer poétiquement, sensuellement, joliment, cruellement

au hasard, dans la dernière (zut) série mesmoires

en promenade jardin, en promenade senteurs jardins ; au pied d'un noisetier avais planté une petite plante basse, feuilles bouclées, minuscules fleurs bleues pâles ; acheté chez pépiniériste ; nom latin oublié ; mais pas bonheur odeurs ; donc entre pouce et index, froisse quelques petites boucles feuilles et respire ; et soudain quelque chose surgit ; un corps subtil libéré d'une enveloppe vaporisant d'abord une brume ; je respire encore, ferme les yeux, respire ; dans la brume mémorielle subtil se love dans le mot noël ; respire encore, réclamant encore ; love love , et s'élevant de la brume le voilà : le bâtonnet lumière...

ou dans porte mangée
l'aile bleue gracile en son soulèvement
dans les phrases au-dessus du trou
et des ombres violettes
ou dans baleine paysage

ou dans baleine paysage
6:04 épaule éblouissante retirée sous épaissse pelisse / fenêtre ouverte sur tilleul en fraîche balance petit vent / ma foi sur l'avenir bien fou qui se fiera / mésange bleue à la rembarde / un instant il découvre son épaule soleil / quelqu'un demande si elle marche sur la terre langage / s'il y a des interstices faufilade aux plis des mots / lumière soleil soudain / pourtant bien un rideau tilleul par la fenêtre ouverte / et roucoule roucoule / poussée de nuages / et pinson fringote / et zinzinule / là-haut le bleu file / quelqu'un dit elle pose quelquechose d'elle au jardin / quelqu'un dit le jardin dépose quelquechose de lui en elle / quelqu'un dit en cet espace se brode de l'irréversible / quelqu'un demande si ça s'apprivoise / trois rosiers anglais patience / y'a-t-il un jardinier au jardin / héliotropes bientôt en terre pleine / fraises en route rouge / entrée de chat roux / vroum avionesque / porte là-bas près du noisetier poursuit sa vie détachée / on annonce lourde taxe / 6 juin 2012 certains disent qu'on pourrait à nouveau planter des ifs là-bas dans le bois / quelqu'un dit pétunias aussi du côté de la rue / baleine échouée en bord d'orage /

ou
qu'importe fatigue vlan ou couteaux
ça remontera l'estran de vie
jusqu'à l'aurore
dans la lumière tremblée
ou l'ombre fraîche
où sont miel de fleurs
robe des cétoines
et ferment de l'écrire
etc...

et la force plus grande, et la petite boule que c'est de la lire maintenant que suis moins ingénue, et que mieux je devine depuis qu'elle n'est plus là, moi qui ne la connaissais pas
et puis, au fil des heures
chez Anne Savelli http://fenetresopenspace.blogspot.fr/2013/10/hommages-maryse.html d'autres, qui avaient la chance d'être ses amis. 

Mais, ainsi donc, n'étais pas en état, moi, maintenant, ici, et j'ai un peu honte de le dire...
ainsi donc ai peu lu, attendant les moments où le froncement point douloureux entre les yeux se détendait – ainsi donc ai fait bamboche de musiques variées, en les privilégiant douces et méditatives
ainsi donc ne suis pas allée, comme prévu, voir, avant que cela ferme, l'installation des tables étranges de l'atelier Peau d'Âme à la chapelle Saint Michel (jetez un coup d'oeil chez Fardoise http://lesditsdefardoise.blogspot.fr/2013/10/parcours-de-lart-2013-atelier-peau-dame.html) – l'atelier Peau d'âme est un lieu de soins à méditation créatrice du Centre Hospitalier de Montfavet
ainsi donc suis restée, ai vaqué, pensé quand pouvais, dans l'antre,
mais ça aurait pu être (récupération sans vergogne d'un truc coupé hier)


cheminer longeant, admirant, camions et élévateurs,

m'amusant de l'unanimité avec laquelle la circulation ignorait un panneau (avec raison puisqu'il l'envoyait dans un sens interdit) – et je me demande si c'est regrettable.

9 commentaires:

tanette2 a dit…

Ainsi donc, carcasse n'était pas très coopérative ce jour... j'espère que tu vas mieux aujourd'hui.

arlette a dit…

Belle écriture Maryse Hache
Belle Personne
Merci d'en reparler

Dominique Hasselmann a dit…

Souvenirs de Maryse Hache, table renversée...

Danielle Carlès a dit…

Maryse nous manque.

Danielle Carlès a dit…

Maryse nous manque.

jeandler a dit…

Ne peux, ce jour, pas même rester assis devant la machine : une sévère sciatique me ronge.

Brigetoun a dit…

mon pauvre l'âge nous marque..

Danielle et Dominique, oui, mais j'ai commencé d'instinct ma cueillette et j'avais un peu honte, ne la connaissais qu'à travers des échanges tweeter et un échange vases - ignorais tout de sa maladie - ne connaissais le jardin que par ses mots - n'étais pas de ses amis

Pierre R Chantelois a dit…

Maryse Hache aura décidément marqué avec beaucoup d'élégance les esprits. Sa fréquentation ne se fait pas sans une certaine passion de lire. Beau rappel.

Gérard Méry a dit…

Réveil tardif ? je dirais photo de rêve ton premier cliché.