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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, octobre 17, 2013

Jour sauvé par le ciel, les sourires fugaces des choses, et Smouroute et ses étranges compagnons


S'éveiller tard, assez, avec un sentiment d'urgence sans objet, s'agacer d'être freinée par la machine (et y remédier)

Après la confiture onctueuse (trop?) de cédrat, après la douche violente, trembler, trébucher, vaguement écoeurée

Prendre sac, sortir dans l'air redevenu tiède, sourire à l'union des régions de France au delà de la place, et continuer, pas presque allègre,



en charriant des manteaux pour un coup de fer - trouver chaussures plates et couvertes, à un prix honteux, mais qui tolèrent mes pieds - marcher dans les rues avec la petite révolution intérieure qui était à l'ordre du jour de ce mercredi et me rendait bancale... je me sentais feuille défraîchie, oh tant, et prête à la chute, mais je me tirais en regardant, derrière le flétrissement des platanes, la gloire du ciel qui avait chassé les houppettes blanches du petit matin.
Parmi toutes les belles ou moins belles choses lues sur internet en rentrant, au moment de me dire que, vraiment, il serait temps de se demander «qu'est ce que je mange», de le décider et le préparer, noter ce poème, chez Poezibao, de Durs Grünbein
(De la presse quotidienne)
J’ai mangé de la cendre au petit-déjeuner, la noire
Poussière qui tombe des journaux, des colonnes
fraîchement imprimée
Là où un putsch ne fait pas tache et l’ouragan est fixé.
Et il me sembla les entendre mastiquer, les Parques
discoureuses.
...
Et de Clio, comme d’habitude, pas un traître mot….Alors,
en les repliant,
j’eus, au froissement des pages, comme un frisson à fleur de peau.
Bon, pour moi c'est la radio, passer de France Inter à France Culture, et certains matins où les grincements, et pire, sont trop importants, pour éviter que le frisson dépasse la peau, j'ai la lâcheté de me relever, de tourner le bouton vers France Musique.
Mais comme suis peut-être un peu masochiste, ou parce que pour déplorer il faut savoir quoi, je reprends dans la journée, l'écoute, parfois distraite, des débats à l'Assemblée Nationale, une écoute qui est en fait dialogue avorté puisqu'ils n'entendent pas - et ne le daigneraient – mes apostrophes, ce qui est aussi bien puisque j'ai alors une furieuse tendance à leur infliger un tutoiement qui n'a rien d'amical.

Les ai écouté un instant d'ailleurs, abandonnant, aux deux tiers environ, la lente élaboration de mon piteux, bien sûr piteux, vase pour le 1er novembre, et j'ai admiré le ministre qui assiste, quasiment seul, à la succession des discours lus d'une voix forcément monocorde devant les gradins dégarnis que l'on nomme «discussion générale», le temps de boire un café froid, remettre chaussures, prendre veston, pour aller enfin, à côté, à l'espace Vaucluse, 

voir ce qui y est exposé dans le cadre du Parcours de l'art

et retrouver Smouroute, en gloire, sur un écran où son histoire, animée, est dite par la voix douce de Nathalie Guen (je suppose), lisant ses poèmes.

Smouroute, interprété par Sylvie Durbec, sur des panneaux, sur des tables, des reliefs,

sur des collages (et je l'ai rejoint au passage pour un désastre maritime), 

des dessins, des broderies..

Émilie Chaix
et j'ai aimé, leur trouvant, de plus, une petite parenté avec certaines manifestations de Smouroute, les créatures étranges, les chimères d'Emilie Chaix.


.. ce tissage précieux qui fait tenir ensemble les irréconciliables. Il est aussi l'expression silencieuse de l'écriture d'Emilie Chaix, écriture savante et constituée d'ornements, sculptée d'entrelacs minutieux et raffinés (Alice Massat, reprise sur le catalogue)

et puis suis redescendue vers l'antre, faire du thé, me battre avec les caprices de Blogger et laisser le jour se mourir doucement.

9 commentaires:

tanette2 a dit…

S'éveiller tard...une chance, moi c'est tôt beaucoup trop tôt...3 h..ce qui rend mes journées pas très...opérationnelles...

Brigetoun a dit…

moi aussi mais, tourner un peu, une cuillère de miel, se ralonger, fermer les yeux, attendre et c'est replonger dans sommeil

Dominique Hasselmann a dit…

L'expo Smouroute, c'est bien chat.

Fidèle lectrice a dit…

La confiture de cédrat corse est un produit addictif dangereux. Pour ma part je l'ai bannie de mon garde-manger, j'en étais arrivée à ne me nourrir presque que de ça...

jeandler a dit…

Se sentir feuille.
Attention au vent malfaisant :
il vous retourne comme un crêpe.

Brigetoun a dit…

je prends lentement mon poids d'hiver

arlette a dit…

Décidément ce bestiaire où le chat farfelu est roi me plaît beaucoup
Merci

Isabelle Pariente-Butterlin a dit…

J'aime beaucoup la liberté, de vos flâneries, de ces sculptures, de ton, de tout ! Toujours revigorant de passer par chez vous.

Gérard Méry a dit…

J'aime beaucoup les créatures de Émilie Chaix