au réveil âme légère,
appétit pour lire les premiers billets, et épaules frissonnantes -
premier tour sur twitter, laine olive sur carcasse, faire café,
ouvrir les volets bleus, sentir que le ciel est morne et gris.
En m'habillant, en me
préparant à sortir, écouter Nora, et d'autres, visiter la galerie
de l'histoire de France de Versailles, parler de Louis Philippe - et
mon crâne fait tout d'un coup un petit calcul qui relativise le
sentiment d'une histoire qui s'accélère, l'impression, souvent,
d'être un vestige des temps ancien, grandie au temps des voitures
presque rares, des lignes téléphoniques si précieuses qu'elles
étaient un argument mis en avant par les bailleurs, des toilettes
sur le palier... en faisant ce calcul : née en 1782 je serais
maintenant en 1853 et j'aurais connu trois révolutions, un
bouleversement et une modification incessante de la société...
Sortir, voir la bataille
placide entre gris et bleu, sentir la relative tiédeur de l'air (qui
tient peut-être au chandail de laine fine et veston de velours)
et m'en aller à la
rencontre de Sourmoute, en m'arrêtant au passage devant la Mémoire
du monde pour quelques mots, trois sourires, et l'achat d'Ormuz de
Jean Rolin et l'incident
de Gailly.
Seule, dans un couloir du
Conservatoire de Musique, me pencher sur des vitrines, cueillir avec
mon appareil quelques images des montages, collages et récolter avec
eux des bouts de la rue, oeuvres de Sylvie Durbec, qui là ne donne
pas ses poèmes, mais crée images, accompagnant les mots que je
déchiffre plus ou moins facilement (oublié mes lunettes) de
Nathalie Guen.
J'avais lu, sur le
catalogue avant de partir
de Sylvie Durbec : Depuis
l'enfance, je suis partagée entre voir et entendre, dessiner et
coller ce qui est là, à portée du regard. Nathalie Guen a ouvert
une porte : Smouroute est entré et je les suivis... Bien commun au
poète et à l'artiste, le silence leur permet d'entendre mille
conversations minuscules.
De
Nathalie Guen : … Ma bibliothèque est un bibliobus
conduit par ma grand-mère ; on prendrait en stop Georges Perros. On
ne lui dirait pas d'éteindre sa cigarette.
On dirait : Il fait
beau allons au cimetière, et après on ira voir la mer. D'accord.
Le chat Smouroute a
réellement existé, c'était le chat de mes grands-parents polonais.
Ma grand-mère s'obstinait à lui dire Smouroute
va à la cuisine quand lui voulait regarder le match à la
télé.
Il miaulait en polonais
on ne comprenait rien à ce qu'il disait....
Et
mes photos ne rendent pas le côté extrêmement sympathique de cet
assemblage de brimborions, de dessins, de mots, de poésie et de
malice qu'elles ont nommé Smouroute va à la cuisine.
Un
coup d'oeil à ce qui reste de la structure de l'ancien séminaire, à
la belle restauration, aux petites voutes transversales en brique qui
me plaisent tant (à deviner dans le couloir) et m'en suis allée.
J'avais essayé de
recopier sur des fragments de papier trouvés dans ma pagaille nommée
sac un peu de ce qui figurait sur les coquilles dessinées ou sur des
petits bouts de papier, mais j'ai trouvé dans l'après midi le lien
vers le texte de Nathalie Guen
http://boitedecraies.blogspot.fr/2012/03/smouroute-le-chat.html
J'ai retrouvé aussi
Smouroute, chez Sylvie Durbec (tant pis je garde mes photos où
Avignon s'invite)
http://terreaciel.free.fr/paysages/sdurbecnguen.htm.
Sur le chemin du retour,
ou, auparavant, de Carrefour, suis passée devant le Centre Européen
de Poésie, malheureusement fermé. Ai collé mon nez aux vitres,
pour tenter de voir le travail de Nathalie Laemlé, curieuse de voir
si elle expose ses reliefs
http://www.laemle-art.fr/portfolio/sculptures/oiseau
mais j'ai dû me contenter des quelques dessins présentés en biais
en bas des vitrines http://www.laemle-art.fr/portfolio/dessins
Et puis j'ai vécu.
13 commentaires:
Chat polonais en craint pas les vitrines.
grand merci ô le fidélissime
Très beau comme toujours ... PS je ne peux pas encore réagir sur Twitter
et twitter s'en lamente à la suite de Dominique Hasselmann
Une très jolie invitation de plus à la balade à la découverte à la rêverie . "Alors" Merci . @allearome
Une très jolie invitation de plus à la balade, à la découverte , à la rêverie. "Alors" merci . @allearome
Brimborions....magnifique!
En hiver, les chats prennent fourrure et ronronnent près du feu. Un billet qui éclaire la journée.
Merci à vous de nous avoir visités...Smouroute est tout joyeux!
Smouroute donne le sourire
Beau programme avant...d'avoir vécu.
Tu vis bien.... quant à miauler en polonais !! Stanley en est très jaloux
Retard du soir face à un coquetèle des Amis du Musée et retrouvailles chaleureuses
Un faible pour les dessins de fin d'article
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