Me réveiller avec
sentiment d'urgence, voir ciel noir, me rendormir...
Me réveiller avec
sentiment d'urgence et nuit accrochée aux yeux, trébucher vers
cuisine, mettre eau dans la cafetière et ajouter café, m'étonner à
la quatrième cuillère, penser à un puits sans fond, me croire
vaguement Danaïde, me dire que non, pas digne en suis, voir que
j'ai oublié le filtre, trouver un juron et un rire qui viennent du
souvenir d'une vie d'humain conscient, jeter, recommencer....
M'installer devant
ordinateur, faire petit tour, un peu tendue pour ne rien manquer,
parce que suis inguérissable dans mon avidité, entendre la radio
s'ingénier à me donner le cafard, me lever brusquement pour passer
sur France Musique, m'étaler.
La troisième cuillère
débordante de confiture m'écoeure, goût de sucre aigre, sortir
dans la cour, voir le bleu clair et des nuages fins comme des petites
houppettes de poudre, les deux dernières roses ourler leurs pétales
et laisser apparaître le coeur beige qui se niche en elles... le
téléphone sonne, me précipiter, me prendre pieds dans rien, me
retrouver assise, récepteur en mains, riant au nez du correspondant,
avoir du mal à rétablir la froideur nécessaire pour raccrocher
sans grossièreté...
Retourner ronronner sur
internet. Deux petites sottises plus tard, décider d'agir. Vouloir
m'accrocher à mon aspirateur pour assurer stabilité et m'emmêler
dans le fil et le tuyau. Me dire qu'il ne me reste qu'à rester
immobile, en évitant de respirer, de penser, jusqu'au soir.....
Mais - j'en étais presque
déçue - quand, un peu plus tard, j'ai renoué avec les petites
activités indispensables, j'ai fonctionné normalement, platement,
presque correctement.
Petite station/lecture
dans la cour, dans la tiédeur qui commence à s'aigrir légèrement,
(surtout dans mon imagination).
Le soleil n'atteint plus
que quelques uns de mes cheveux, mais je m'en console en baignant mes
yeux dans la lumière qui transperce les petites plantes en rive du
dessus, transfigurant leur humilité.
Et, en fin de journée, ai
récolté trois photos inutilisées pour en faire un petit requiem pour la saison qui s'en va.
7 commentaires:
"ronronner sur internet" : oui, cela peut se dire... (ou twitter au lit ?)
pour le second je ne peux pas, n'ai que le mac et il est un peu grand, ne l'invite pas au lit - l'est pas loin
Photos ascendantes et lectures transcendantes.
Lucidité, douceur et poésie.
et courgerie
Pour un matin loufoque : espérer pour ne pas dire rêver d'un aspirateur sans fil. Téléguidé. Piloté depuis l'ordinateur qui ordonne.
Courgerie? tiens à retenir pour une éventuelle bévue
Les jours changent trop vite et le matin si nuit encore
Mais fer à repasser sans fil!!! cela à l'air bien en WI FI
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