Vent qui a des sursauts,
ne veut pas se résoudre à nous quitter,...
charrier papiers et bocaux
vers les remparts, face à une douceur de layette, les traînes de
nuages qui s'enfuient vers le confluent,
chercher tonus, envie de
ce jour, dans ce lent chambardement, remonter dans le creux du coude
l'anse du sac de linges,
et m'en aller vers la
ville sur mes pieds qui, ce jour encore, avaient décidé d'être
presque cylindriques, en m'appliquant à ne pas ressembler par trop à
un culbuto,
sourire, croiser têtes
familières, avancer face à la masse des nuages attaqués, rêver un
peu, ne sais plus à quoi, yeux flottant avec distraction sur les
murs et toits familiers, arrêtés seulement,
telle était l'humeur du
jour, par les traces de travaux,
l'évocation des
activités, juste pour me sentir libre et humble...
le poids presque léger du
sac rejeté sur mon dos, pour me croire leste et jeune, au retour,
les dernières rafales faisant semblant de me bousculer
et la grande plage de bleu
sur la place de l'horloge.
Et puis me rencogner dans l'antre...
Repasser, monter sur une
étagère, bien au dessus de mon crâne, à bout de bras, jambes
tremblantes sur une chaise, une housse contenant les derniers
pantalons de toile - deuil fait de l'été - gagner la lutte avec un fil et une aiguille pour faire ourlet, ramasser les quelques
feuilles qui gisent dans la cour
et m'amuser du minuscule
miracle têtu du petit rosier considéré comme mort depuis deux ans.
Préparer un petit sac
pour notre incursion éclair – nous les deux aînées – en
Lozère, y mettre petit carnet dans ce sac pour tenter d'ébaucher,
dans l'ennui de la chambre d'hôtel, le vase de décembre... et
avoir grande flemme le soir, en pensant à nourrir Paumée.
10 commentaires:
Décidément les bruits de la rue ont cédé leur routine aux travaux publics. Bouleversements et irritations pour piétons.
("libre et humble", ils sont beaux ces deux mots là côte à côte, je trouve)(et bonne incursion éclair, Brigitte !)
Lozère : une nouvelle destination, un autre horizon...
J'aime ces petites choses de la vie, cette belle humilité.
merci
Je te suis avec bonheur et...sourire ( en m'appliquant à ne pas ressembler par trop à un culbuto,)
Bonne incursion en Lozère.
grand merci à tous
Bonne Lozère, l'air y sera peut-être plus respirable...
...labeur sur la ville !
On lève les yeux, on respire, on les baisse, et il y a au sol la fragilité obstinée de la vie.
Des retrouvailles toujours émouvantes de quelques heures pour grandes péripéties voyageuses
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