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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, décembre 01, 2013

Ciel bleu frais, petite déroute finale


petit déjeuner, branches qui bougent lentement, ciel tout de douceur à travers la vitre, froid accueillant les premiers pas dans la cour, ramasser feuilles, laisser plantes vautrés, rentrer, ne pas avoir envie de bouger
Être dans le refus de l'hiver, rêver de pouvoir me mettre en sommeil, sans besoin ni pensée jusqu'à fin mars, ruminer ma banalité... me persuader que suis petite chose souffreteuse (avec tout de même vaguement honte en pensant aux autres) – recevoir une demande, penser après-midi, et puis, après le second café brûlant, endosser canadienne, mettre bottes, enfoncer bonnet,

marcher dans un vent qui prend de l'élan, sans trop grande virulence si ce ne sont les rafales, et dans la petite gaieté qui flotte sur la ville, croiser fronts presque levés, visages détendus et sourires...

acheter deux numéros de l'épais Libération daté de 2053 (ma foi puisque j'en avais un à prendre pourquoi ne pas le lire, bien longtemps que ne le fais plus), longer une allée entre les baraques, repérer mes envies, des mélanges de thé, des confitures, des broutilles

et, pour me rabattre vers l'antre, passer chez Isoline Fontanille, dire non, dire peut-être, être tentée par trois nouveaux santons, blaguer un moment avec Isoline et son vendeur, dire à bientôt.
Déjeuner, m'amuser plus ou moins à la lecture des articles, replonger un moment dans le livre en cours, vaquer, ne pas avoir très envie d'internet, attendre le soir, pendant que le vent s'endort, laissant la place à une pluie froide.

Partir dans la nuit, monter la petite côte, faire un tour par la civette, avant d'aller à l'opéra-théâtre,

assister, bien bourgeoisement, à ce qui fût, au temps de ma jeunesse, l'avant-garde (le roi se meurt de Ionesco) jouée, ce soir comme tant et tant de fois, par une gloire reconnue, Michel Bouquet, avec le désir d'y prendre plaisir, 

Photo Bernard Richebe
parce que j'ai lu et je crois relu la pièce, que je n'avais jamais vue jouer, parce que j'aime assez cette fable, avec ses poncifs, ses personnages-prétextes-silhouettes, parce que je pensais que j'aimerais voir jouer Michel Bouquet, parce que pourquoi je suis né si ce n'était pas pour toujours...
me suis assise en bonne humeur, avais des voisins immédiats sympathiques, avons attendu benoîtement
et puis, dix minutes après le début la jeune femme devant moi a commencé à jouer avec son mobile, , presque en même temps, un couple s'est installé de l'autre côté de l'allée et n'a plus cessé de remuer, froisser des papiers, froisser des tissus, chuchoter, pendant que je trouvais la mise en scène de plus en plus molle, que les mots s'effritaient, que je me disais que, vraiment, Marguerite, pour jouer l'autorité bougonne, avalait par trop son texte, que... etc... la mauvaise humeur, l'exaspération montante m'éloignait de plus en plus du spectacle. J'ai tenu une petite heure, sans avoir pu m'arracher plus d'un sourire, et j'ai abandonné, suis sortie, sans bruit, moi, mais furibonde.


10 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Les portables auraient remplacé les chaises ?

Brigetoun a dit…

et sont nettement plus inconfortables

arlette a dit…

Et retrouver Isoline Fontanille
quel joli nom
Même déconvenue!! mais jusqu'à la fin avec Feydeau tout en sachant n'avoir jamais aimé ce "fil à la patte" et toujours pas
"Encyclopédie du rire!!! dit le programme Ah!

Brigetoun a dit…

Pouvais-tu t"en prendre aussi à tes voisins ?

cjeanney a dit…

(oui, les programmes devraient être interdits dans les salles) (l'autre samedi un concert de David Violi, j'y vais - dėjà un exploit - et autour ça s'évente, ça compulse, ça joue du mambo avec les programmes) (les sièges devraient être munis de détecteurs à bruits, ils s'enfonceraient dans les sous-sols au moindre ffflluut) (la dame à côté de moi s'endormait aussi, avec de légers ronpschut, mais d'un geste leste du bras (et inopiné bien sûr) contre l'accoudoir, je mettais fin à la situation) :-)

jeandler a dit…

Si l'on refuse l'hiver, celui-ci finira malgré tout par nous rattraper.
Ah ! les merveilleux voisins, de droite comme de gauche. Savaient-ils seulement ce qu'ils étaient venus entendre ?

Michel Benoit a dit…

Mais ta manière de photographier la ville et ses temps a bien peu son pareil.

Pierre R Chantelois a dit…

Libération daté de 2053 - C'est de la prospective, ma foi ;-) Et Michel Bouquet immense commédien dont j'adore les rares prestations au cinéma.

arlette a dit…

Les voisins?... à rire et commenter à chaque réplique , se lever pour repartir et revenir !! pardon excusez- moi AH!AH! spectacle aussi dans la salle GRRRRRR

Gérard Méry a dit…

Michel Bouquet ...la fleur de la comédie