commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, janvier 19, 2014

samedi de pluie

un ciel qui se déverse lentement et inexorablement
une machine et une Brigetoun bien usées ma foi
ménage, repassage, cire un poco, fourbissage argenterie, petites interventions anarchiques
gros repas, gros sieston, thé, lire un peu, bataille avec iMac vexé de l'abandon à venir
se vêtir de velours et laine en camaïeu de roux, s'enfouir dans parka, s'en aller dans la nuit, 

par delà le palais,

vers le théâtre du Chêne noir,

pour assister à une représentation de «L'épidémie» d'Octave Mirbeau par la Petite Troupe du Chêne Noir, constituée par Véronique Blay à partir des élèves les plus motivés, et aux parents les plus disponibles, des deux ateliers qu'elle dirige (enfants et adolescents), deux des sept ateliers qui ont lieu dans ce théâtre sous la direction de Véronique Blay (d'où sont sortis un certain nombre d'acteurs comme Alice Belaïdi, la créatrice de «Confidences à Allah»)

critique de la classe politique, créée en 1898 : une épidémie touche les soldats d'une ville, ce que le conseil municipal déplore avec flegme... un bourgeois est touché et la situation devient sérieuse
En cette saison d’élection municipale, j’ai pensé qu’il pouvait être revivifiant de confier les rôles du personnel politique à des enfants ou à des adolescents…

Les décisions qui sont prises dans tous les lieux où le pouvoir s’exerce fabriquent beaucoup de grincheux chez les adultes qui ont remplacé l’indignation par la résignation râleuse. A contrario, les fous rires de la jeunesse ne changeront peut-être rien, mais nous diront au moins que, comme dans la fable : le roi est nu ! Gérard Gélas qui co-signe la mise en scène avec Véronique Blay. (dirigeant pour la première fois des enfants et post-enfants, parce qu'il admire ce que Véronique Blay obtient d'eux, et choisissant cette pièce qu'il aime, parce qu'elle est trop courte – un peu moins d'une heure - pour pouvoir être jouée, seule, par des professionnels)
(les deux photos (ci-dessous), de Manuel Pascual, proviennent du site du théâtre.)

Spectacle commencé, en retard pour permettre l'acheminement d'une partie du public sur les routes battues par la pluie, après un petit speech de Gélas.
Initiative intéressante, et où ma foi j'ai trouvé plaisir, parce que la farce de Mirbau est de qualité et parfois pas si forcée que ça (la fin où pour enrayer l'épidémie, majorité et opposition, réunies pour la défense cette grande cause commune : défendre les bourgeois – deux écoles, toutes deux réjouissantes, dans les hommages rendus au mort anonyme avant qu'on en vienne aux remèdes : au gras et souriant bourgeois gracieusement obèse et repus, ou au petit rentier qui a sacrifié toute sa vie à l'amassement de son magot, pour le plaisir des aigrefins – la fin, donc, où on en vient à voter des résolutions magnifiques pour l'assainissement et l'embellissement de la ville, et les destructions nécessaires, sans trop se soucier des crédits, ayant des accents de quasi vérité), et quand elle est forcée c'est avec une salubre férocité.

Les acteurs sont tous au moins fort honnêtes, bien mieux qu'attendrissants (ils ont d'ailleurs travaillé deux ou trois fois par semaine depuis septembre, et l'hommage rendu aux parents n'était sans doute pas immérité) et les différences de taille passent sans problème par la magie du théâtre, elles peuvent même donner naissance à de jolies idées comme de faire (avec deux des meilleurs acteurs, réellement bons) materner le plus jeune, l'enfant, qui joue le maire, par la première adjointe, ou secrétaire je ne sais, incarnée par une presque femme, au physique un peu lourd et autoritaire et qui a dans son jeu toute l'assurance tranquille et la solidité non sans finesse de ce physique.
Un public, et pas uniquement de parents et d'amis, conquis.... et nettement trop de fumigène juste, et pour la première fois, pour marquer la fin et venir nous envahir au moment des applaudissements que nous voulions chaleureux.

Retour sous un ciel qui, pour ce moment, avait cessé ses effusions, dans une ville ruisselante et gorgée d'humidité.

5 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Il y avait "alerte orange" sur le Var, mais Gérard Gelas - un véritable chêne dans son genre ! - n'en a eu apparemment pas cure.

Belle idée que celle de faire jouer cette pièce par des enfants : parfois la politique est un jeu à leur portée.

jeandler a dit…

Sympathique initiative.

joye a dit…

J'adore la pluie qui ne gèle pas, merci d'avoir partagé la tienne avec moi, brige.

Gérard a dit…

gorgée d'humidité ? comment est ce possible !

Isabelle Pariente-Butterlin a dit…

Ce retour a une dimension absolument onirique … c'est merveilleux.