une machine et une
Brigetoun bien usées ma foi
ménage, repassage, cire
un poco, fourbissage argenterie, petites interventions anarchiques
gros repas, gros sieston,
thé, lire un peu, bataille avec iMac vexé de l'abandon à venir
se vêtir de velours et
laine en camaïeu de roux, s'enfouir dans parka, s'en aller dans la
nuit,
par delà le palais,
vers le théâtre du Chêne
noir,
pour assister à une
représentation de «L'épidémie» d'Octave Mirbeau par la Petite
Troupe du Chêne Noir, constituée par Véronique Blay à partir des
élèves les plus motivés, et aux parents les plus disponibles, des
deux ateliers qu'elle dirige (enfants et adolescents), deux des sept
ateliers qui ont lieu dans ce théâtre sous la direction de
Véronique Blay (d'où sont sortis un certain nombre d'acteurs comme
Alice Belaïdi, la créatrice de «Confidences à Allah»)
critique de la classe
politique, créée en 1898 : une épidémie touche les soldats d'une
ville, ce que le conseil municipal déplore avec flegme... un
bourgeois est touché et la situation devient sérieuse
En cette saison
d’élection municipale, j’ai pensé qu’il pouvait être
revivifiant de confier les rôles du personnel politique à des
enfants ou à des adolescents…
Les décisions qui sont
prises dans tous les lieux où le pouvoir s’exerce fabriquent
beaucoup de grincheux chez les adultes qui ont remplacé
l’indignation par la résignation râleuse. A contrario, les fous
rires de la jeunesse ne changeront peut-être rien, mais nous diront
au moins que, comme dans la fable : le roi est nu ! Gérard
Gélas qui co-signe la mise en scène avec Véronique Blay.
(dirigeant pour la première fois des enfants et post-enfants, parce
qu'il admire ce que Véronique Blay obtient d'eux, et choisissant
cette pièce qu'il aime, parce qu'elle est trop courte – un peu
moins d'une heure - pour pouvoir être jouée, seule, par des
professionnels)
(les
deux photos (ci-dessous), de Manuel Pascual, proviennent du site du
théâtre.)
Spectacle
commencé, en retard pour permettre l'acheminement d'une partie du
public sur les routes battues par la pluie, après un petit speech de
Gélas.
Initiative
intéressante, et où ma foi j'ai trouvé plaisir, parce que la farce
de Mirbau est de qualité et parfois pas si forcée que ça (la fin
où pour enrayer l'épidémie, majorité et opposition, réunies pour
la défense cette grande cause commune : défendre les bourgeois –
deux écoles, toutes deux réjouissantes, dans les hommages rendus au
mort anonyme avant qu'on en vienne aux remèdes : au gras et souriant
bourgeois gracieusement obèse et repus, ou au petit rentier qui a
sacrifié toute sa vie à l'amassement de son magot, pour le plaisir
des aigrefins – la fin, donc, où on en vient à voter des
résolutions magnifiques pour l'assainissement et l'embellissement de
la ville, et les destructions nécessaires, sans trop se soucier des
crédits, ayant des accents de quasi vérité), et quand elle est
forcée c'est avec une salubre férocité.
Les
acteurs sont tous au moins fort honnêtes, bien mieux qu'attendrissants
(ils ont d'ailleurs travaillé deux ou trois fois par semaine depuis
septembre, et l'hommage rendu aux parents n'était sans doute pas
immérité) et les différences de taille passent sans problème par
la magie du théâtre, elles peuvent même donner naissance à de
jolies idées comme de faire (avec deux des meilleurs acteurs,
réellement bons) materner le plus jeune, l'enfant, qui joue le
maire, par la première adjointe, ou secrétaire je ne sais, incarnée
par une presque femme, au physique un peu lourd et autoritaire et qui
a dans son jeu toute l'assurance tranquille et la solidité non sans
finesse de ce physique.
Un
public, et pas uniquement de parents et d'amis, conquis.... et
nettement trop de fumigène juste, et pour la première fois, pour
marquer la fin et venir nous envahir au moment des applaudissements
que nous voulions chaleureux.
Retour
sous un ciel qui, pour ce moment, avait cessé ses effusions, dans
une ville ruisselante et gorgée d'humidité.
5 commentaires:
Il y avait "alerte orange" sur le Var, mais Gérard Gelas - un véritable chêne dans son genre ! - n'en a eu apparemment pas cure.
Belle idée que celle de faire jouer cette pièce par des enfants : parfois la politique est un jeu à leur portée.
Sympathique initiative.
J'adore la pluie qui ne gèle pas, merci d'avoir partagé la tienne avec moi, brige.
gorgée d'humidité ? comment est ce possible !
Ce retour a une dimension absolument onirique … c'est merveilleux.
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