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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, février 08, 2014

Puisque le premier vendredi du mois est le jour des vases



puisque un certain nombre de vaillants blogs ont communiqué,
puisque l'habitude est prise, puisque je ne vois pas une raison impérieuse d'y mettre fin, j'ai lu, j'espère avoir correctement lu, j'ai eu plaisir, plus ou moins grand, et curiosité inentamée, j'ai joué avec le bidule trouvé pour les photos..
Or doncques il y avait


l'horloge arrêtée
Tu me dis que ton nom est… Joyce
un poème, adressé à Joyce, qui vient de lui écrire en disant que tel est son nom, mais qui en porte d'autres, comme Tifen, et qui chaque fois est différent, selon son humeur
Un autre jour, souviens-toi

Je reçois un télégramme, signé

Arbol
Ton violon, que tu surnommes «ta cathédrale» avait disparu.

Tu ne pouvais survivre à cette disparition

Me disais-tu

Mais ce n’était qu’une mauvaise blague de potache.
Heureusement, que je ne crois plus en rien....
ou d'autres noms, d'autres humeurs encore, et qu'elle choisit d'appeler violon, parce qu'ensorceleur.
et


le vieux et la vieille sur une peinture de Munch
beau - une alternance de dialogues entre vieux époux et de descriptions introduites par «et puis, lentement...» des mouvements, des déplacements difficiles du vieux, ses douleurs – puis ce qu'il pense : que la vieille perd la tête, l'abandonne, qu'il a faim, que l'aiguille de la pendule ne bouge pas, ou si lentement, qu'il a peur
Plus la force de tendre la main de l'autre côté de la table du salon. Plus la force d'aller caresser la main de la vieille. Parce qu'il le sait, le vieux. Sa main, elle la retirera, la vieille. Avec ce même regard qu'elle a eu le premier jour où elle s'est mise à oublier. Ce regard vide. Ce regard qu'il n'oubliera jamais, tellement il lui avait fait mal. Comme il n'a jamais oublié un autre regard. Ce premier regard qu'elle lui avait offert, le jour de leur rencontre. Ce regard profond qui promettait tant de choses, et qui lui avait fait tellement de bien.


Corps usés
hommage à Robert Notenboom
un beau poème à un qui est près de sa fin
Robert lui s’éteindra un demain proche
Tandis que nous nous poursuivrons nos jeux
Constellés par le poète de ses pensées
Les plus douces
et
Ces Je me souviens n’en ont pas la conscience.
Le corps, ce monde qu'on ne peut connaître complètement, que l'on accepte peu à peu jusqu'à n'en plus vouloir d'autre. Les soins qu'on lui donne ou non
C’est qu’on en gagne et qu’on en perd, de la matière, nous sommes pilotes à vie d’un véhicule quadrupède, aux révisions capricieuses. Il prend ses aises et se replie, cette carcasse se renouvelle, jamais assez. Il prend ses aises, transporte et dort, transpire et se regarde, d’année en année, ne plus être le même.
Et une jolie notation finale


la voie libre ou non
la voie est libre
belle présentation, par Christophe Grossi, de son invitée Virginie Gautier, laquelle s'adresse à un puissant ou une puissance, qui a libéré l'espace de la ville... et elle rappelle, en une liste détaillée, implacable, tout ce qui a été gommé, effacé, détruit pour cela
Les immeubles de sociétés multinationales afin qu’ils soient méthodiquement désossés. Que soit démonté chaque cloison, paroi de verre, séparation, paravent, comptoir, chaque miroir. Enlevé le mobilier, les chaises pivotantes, les armoires métalliques. Les salons d’attente, comptoirs, téléphones, écrans, imprimantes. Retiré les portes des étages, des garages, des couloirs. Abattu les murs extérieurs. Aux entrées, aux sorties, tu as laissé des ouvertures béantes, ne gardant, pour un temps, que l’éclairage nocturne, fastueux, à tous les étages. Cet air de théâtre ruiné, tu as dit.


et
la voie n'est pas libre
il y a (faisant l'objet de développements poétiques) ce qui reste, ce qui reste devant, ce qui nous reste,
Le mensonge des sirènes. Nos souvenirs inventés plus vrais que nature : un héritage. Des rires à enregistrer. Une lecture de (la) nuit. Des villes à détourner. Un recommandé avec accusé de réception non retiré. Des connexions sans filet. Des peurs à faire mijoter à feu doux. Les autres sur qui s'appuyer. La clé de la corderie. Des corps qui se jettent sur la trappe. Du varech en infusion. Nos respirations...
et devant soi, la voie (n')est (pas) libre


un échange copieux et réjouissant -
une photo de Flo H, une phrase de Bénédicte Junger «Il fallait accepter la possibilité de tout perdre pour pouvoir se rencontrer.»
il fallait accepter la possibilité de tout perdre pour pouvoir se rencontrer..
après une juste et chaleureuse introduction par Giovanni Merloni -
un pâtre méditant : Existe-t-il un mot qui résiste plus de cinq minutes à sa répétition ? Un prénom, oui... et la pensée prend appui sur cette base, se développe, avec le mélange de fermeté et de souples variations qui sont la marque de Franck, avec les allusions déguisées ou pas, selon ses termes, à des auteurs aimés
Mais il existait d’autres mondes et un jardin aux sentiers qui bifurquaient. Vous étiez cet astéroïde, choqué. Votre direction avait été modifiée. Vous aviez retrouvé le sourire du pâtre. Le vent s’était levé et vous aviez réussi à vivre.
La mémoire était aussi ce jardin où l’on pouvait se retrouver.


et
Giovanni Merloni
mémoire et silence
La surprise de Giovanni, à Rome, voyant s'afficher un message d'un correspondant inconnu, qui lui propose un vase-communicant à partir de la phrase citée... sa fuite dans un bar, l'oubli dans l'alcool, et le lendemain, couché sous un arbre, sur la grève, après avoir peint, en rouvrant son Mac, voir à nouveau cette phrase et la proposition de s'aider d'une photo, ou plutôt du lieu qu'elle représente, et....
je ne vais pas essayer de résumer stupidement Giovanni quand il est lancé, en intelligente fantaisie... juste : c'est à savourer, il y a la recherche, d'autres mails, cela dure des mois, d'autres nuits (et l'éclairage de la photo varie parce qu'elle s'use), une grande curiosité pour sa correspondante, puisqu'il pense que c'est une, les rencontres, et certaines sont charmantes, la vente de tableaux pour se financer, Avignon en passant... et après d'autres aventures une lettre à moi envoyée qui explique..
Brigitte ferma l’ordinateur. Tout de suite après le ralluma. Comment leur rencontre dans la forteresse de Blaye s’était-elle passée ?
Le couple reconstitué (ou pour mieux dire le nouveau couple) s’était borné à publier une phrase assez décevante que Silence avait gardée dans une poche de son fourgon :
«L’art de la rencontre se développe normalement entre deux personnes qui se fréquentent déjà. Dans le couple, un des deux se charge d’alimenter leurs rencontres par une séquelle d’inventions de tout genre. Mais avant, il faut développer l’art du rendez-vous ou, pour être plus pratiques, l’art de l’embuscade».



voyage à Chicago, voyage en Islande
approaching a city
Après une présentation par l'hôte François Bon de son invitée et de son blog, et le récit de leurs échanges.. à partir de photos prises lors de l'arrivée de François Bon à Chicago, une vidéo, les images, la voix de Nick Cave, et sur les photos les mots de Candice Nguyen
quelque chose de la fuite
un désir assourdissant
on en vient à guetter le moindre signe
des détails insignifiants... ne manquez surtout pas la suite, et puis la fin, à propos du tableau de Hopper qui porte ce titre
et
fot now I am winter - de Mývatn à Námafjall Hverir
sur des images de Candice Nguyen, images de son voyage en Islande, belles et grandes photos de route dans la neige, portant le texte, le poème
et si c'était une fatigue
la sensation qu'elle ne finissait pas
la route et si
l'enfoncement dans ton crâne
était ton chemin même
qu'importait ce qu'ils voyaient de toi
tu marchais...
et
Parce qu'il est des rencontres qui ne s'initient que par le chemin des mots

Vrai vase-communicant – écrire à partir des mots de l'autre
en lisant, en écrivant – bribes de «peut-être»
Nolwenn reprend des phrases de Julien Boutonnier,
Je les entends comme si leur acoustique était claire. J’ai eu une sensation proche dans le métro il y a quelques jours en passant devant un chanteur. Le grain de voix traversait en justesse les cercles de sa profondeur. J’étais étonnée par le contraste entre l’anonymat et la densité de sa présence. Cela produisait presque un malaise.
Et, comme ces phrases sont belles, comme le choix de Nolwenn Euzen est sensible... lire en attention ces phrases, et tout autant ce qu'elles déclenchent chez leur lectrice
et
Prolégomènes au Traité d’une "Vie dans les plis et couture de Nolwenn Euzen" par concaténations hasardeuses d’averses, d’organes et d’interlignes.
Reprend des passages de textes (beaux et poétiques) publiés par Nolwenn Euzen, et intercale ses réactions, ses mots, ses pensées, ses lectures, avec sa force habituelle.
Dans une seule interligne j’entends ces horizons après les autres. Comment rester sourd à leur discret labour ? Et cette caresse de la bruine tiède sur une paupière alourdie par tant de jouissances. Sardanapalesque assoupissement d’un sommeil diurne. S’érige la conscience vive d’un feu de songes.



la fin de la faim ou la faim de la fin
en fin
revenir de l'enterrement, tout prend fin et enfin, elle, n'en est pas revenue...
sans sombrer dans l'indulgence post-mortem, se souvenir..
un texte vengeur, jubilatoire, quoique mesuré.. et la petite surprise à la fin de comprendre quelle était cette elle dont on fêtait la fin
Du brasier où s’échappaient encore quelques souhaits d’un autre temps, des myriades de clin d’œil scintillant et des espoirs ténus mais ancrés en matrice, surgit un petit bonheur;
un tout petit bonheur, en colimaçon. Il enfla, s’étira, grandit, s’ébroua dans les cendres encore chaudes, explosa en soleil bleu.
Il cria Je nais! Je reprends le sablier!
et
l'affamée et la sans faim
l'espoir d'une qui tend la main sans succès pour apaiser sa faim en voyant venir une belle dame blanche.. espoir déçu : la dame a perdu faim et goût de la vie et ne voit plus rien, ou pas vraiment – texte rythmé, efficace, direct
Elle n'avait plus envie de rien. Cela durait depuis longtemps déjà. Il n'y avait pas eu de traumatisme, de drame, d'évènement déclencheur. Elle avait perdu l'appétit de vivre, peu à peu, insidieusement. Comme une maladie incurable qui envahirait tout l'organisme. Elle était devenue insensible à elle même et, pire que tout, insensible aux autres



Moondog
la loge sonore de Moondog
un poème, qui avance clair, l'enfant Thomas Hardin qui marche sur la voie de chemin de fer, dans le jour, la poussière, chante, rêve de Moondog
Moondog s‘assoit là avec le oo – avec le trimba – avec le tuji – avec le yukh – avec la voix d’un passant – avec la voix d’un autre enfant avec le battement des pas – avec le bruissement de la pluie – avec le vent sur la peau avec le moteur d’un taxi – avec la voix d’une femme – avec la voix d’un homme avec
et un fichier son qui chez moi n'a pas fonctionné, désolée..
et
tout pour la musique
ce type qui chantait au coin de la rue, Moondog l'aveugle, qu'il n'a pas connu... mais, le souvenir de Mouna (partagé - mais il chantait?).. il y aurait pu y avoir Moondog là aussi, devant la fac de Jussieu, dans d'autre coins du quartier et notre jeunesse.. et Piero Cohen-Hadria continue ; comme toujours, il éveille un pan du passé, une ambiance, des sentiments, qui auraient pu, un peu, presque, être nôtres, et tant pis si ce n'est pas le cas, on croit l'accompagner un moment
il y a toujours dans les rues qui descendent vers le centre, les faubourgs, les magasins, les humains, il y a toujours cette vague sensation de devenir ce qu’il fallait qu’on soit, on avait devant nous toute cette vie et devant nous tout cet espoir, alors qu’en est-il advenu, qu’en sera-t-il demain, on attendra, au centre coule la Seine, sur les collines bruisent et la musique et les parcs et les arbres, et la beauté du monde, on attendait de voir un peu comment allait se passer cette année-là, on choisissait nos options, la musique et le swing, la guitare et les sandwichs aux œufs brouillés de Villiers-le-Bel



une même image et un surfer et un surfeur d'argent
surfer d'argent
science-fiction – la fin prochaine d'une planète menacée par une immense sphère-vaisseau – le jeune Norrin veut l'affronter – Galacus, le vaisseau, lui demande de trouver une autre planète à absorber s'il veut sauver la sienne, et lui confie un véhicule qui lui vaut le surnom de surfer d'argent.
Il ne trouve qu'une planète habitée, la terre... et je vous laisse lire la suite, ou plutôt les suites puisqu'il y a trois versions, insistant sur la culpabilité des uns ou des autres avant l'exil de surfer sur la terre
Les histoires narrant l'exil sur Terre du Surfer le dépeignent comme un demi-dieu, incommensurablement puissant mais naïf. Ce personnage totalement dépourvu de repères va développer de la compassion pour les «fourmis humaines» au contact d’Alicia Masters (amie des Quatre Fantastiques, sculptrice aveugle capable de percevoir la noblesse intérieure du Surfer) et, au cours de ses aventures.
Texte ponctué de liens vers les récits ou dessins de science-fiction dont il se nourrit.
et
surfeur d'argent
aller voir ce qu'est le personnage de la bande dessinée proposée, et penser à un personnage rencontré qui affichait en lettres de couleurs sa fierté sur les muscles du haut de son dos, ce qui l'amène au bleu, et donc à Klein
Ce super héros défini par sa couleur m’en a rappelé un autre que j’avais photographié dans la rue où il manifestait sa fierté.



l'insomnie épuisée
un long monologue (en fait non une longue rumination) d'un qui a perdu sa voix en une nuit d'insomnie, voix bousculée par le remord, le remord d'avoir parlé, de s'être moqué d'un bègue manchot... lisez donc ces mots qui se pressent, l'évocation de l'école, de la cruauté enfantine... la femme que l'on va quitter...ces phrases qui vous perdent dans un mélange d'idées, ces voix qui répondent..
Après tout, que faire d’autre en attendant le soleil, il ne reste plus que ça, s’ennuyer, avec la passion de rouler ses crottes de nez, de tomber au hasard de la pensée sur un peu de mémoire, quelques bribes, ici et là, d’un souvenir devenu avec le temps un charabia, alors comment désormais se souvenir sans ne pas perdre le fil, autant chercher l’aiguille de son horloge dans une botte de foin, n’est-ce pas ? Un souvenir, à présent, peu importe lequel, comment le justifier? Comment le situer dans le temps? C’était quand ? C’était où ? À quelle heure ?
Et cela continue.. Vous voyez bien que je m’essouffle pour rien, que je fatigue, que je baille et manque de m’étouffer sur le peu de nuit qu’il me reste..
et
expérience
arriver avec une demi-heure d'avance à la gare (oh je connais!) une bière dans une buvette aux courants d'air (ça non, bon j'arrête), s'asseoir, et trouver un sac, un sac sans surveillance - de toute façon, là ,personne, et surtout pas les serveurs, ne voit personne... céder à la tentation, l'ouvrir, prendre dedans l'ordi portable et le glisser dans son sac.... mais dans le train, sans wifi, ne rien trouver, aucun fichier pour sa curiosité.. vous laisse la suite (et cliquez sur les liens)
Ça sentait le coup tordu à plein nez. On m'avait piégé. Mais qui ? Pourquoi ? Peut-être en saurais-je un peu plus en cliquant sur le lien joint au statut. Un document Google Drive, d'après l'adresse. Le gars, pour conserver son anonymat, s'était inscrit sous le nom de Projet ligne. Se cachait quoi derrière ce pseudo ? Le document s'est ouvert. On n'y avait accès qu'en lecture seule. J'ai commencé à lire, et là enfin j'ai compris...




beau, BREF, efficace : poèmes sur timbre poste
quatre timbre, quatre poèmes, ai choisi, au hasard (presque)
C'est
biné
bien
artiste pour la facilité de transcription, honte à moi
et
une enveloppe, un timbre collé, le détacher soigneusement, le poème est au verso, et comme il a fallu lui faire subir quelques coupures, il est reproduit intégralement ensuite
Le scribe aux mains minuscules
moins grand qu'une once
pondait des poèmes si fins
qu'on finissait par les prendre

pour des petits pois... allez lire la suite
peintures murales (avec échange de photos)
peintures murales à Belleville
phrases lancées, petit discours ou petit délire, un tagueur, ... un tagueur qui invite à le suivre, à être cool avec lui
Je ne veux pas, pif paf, taguer-passer tout’ma vie entre quat’ murs et y trépasser, pif paf, comme un damné !
J’me fais la belle à Belleville, la vie est belle, qui m’aime me suive, et hop, je t’emmène au soleil !
Je n'ai pas essayé (pas douée) de vérifier si ce tagueur ne serait pas un peu slameur
et
peintures murales together
évocation documentée, ancrée dans l'histoire, comme souvent chez Dominique Hasselmann,
rappeler le souvenir d'un voyage à Belfast en 1970 avec une amie prof d'anglais - description réaliste de la traversée, de la ville marquée par le conflit, des soldats, des murs et des grands portraits peints –
retrouver la ville, des années plus tard, mais sans l'amie perdue à un coin de ces années, dans un film, dans un livre
et puis recevoir une photo de Derry, et retrouver le même type de paysage...
Cette photo ressemble finalement à une peinture : celle de souvenirs approchants ou à l’approche desquels ralentit le moteur du navire avant l’accostage au port.



écrire (femmes en voyage) sur images de l'autre – bel échange comme je m'y attendais
le paysage qui défile, une femme dans un TGV, le froid des vitres sous la main qui s'appuie dessus, les pensées..
Elle sourit, heureuse finalement. Heureuse de l’entre deux et de l’air conditionné soufflant chaud contre sa nuque, heureuse du confort du TGV et de ces envoûtants paysages étrangement désolés défilant par à coups devant ses paupières mi-closes. Combien de villes traversées, presque irréelles, curieusement photogéniques sous l’amoncellement des nuages pâles tendus au dessus d’un jour qui n’en finit pas de se lever. Villes furtives, mystérieuses, empreintes de douceur, villes fascinantes que l’on ne perçoit ainsi que lorsqu’on les parcourt trop vite, sans vraiment s’arrêter.
Pour aller où ?
et
ne pas savoir quand finira ce voyage, quel sera le retard, et tant le vouloir, tant désirer être là avec le tu qui attend, là, au bout de ce qui n'est plus un fil...
Je voudrais tant, je voudrais dès à présent, si seulement c’était possible, je voudrais les pieds dans l’eau, et l’eau salée, et le sable collé sous la plante des pieds nus, je voudrais les myriades et les grains de sable, sans qu’il manque le crissement sous les pas, je voudrais, du sable, le crissement sous les pieds nus, et la course vers les vagues, et caresser l’écume de la main, et sentir la vague recouvrir, finissante, le dos de la main …
mais renoncer à arriver à temps... un autre jour, la mer sera là, qui se retire, sauf dans les rêves



faits divers
Fratrie
un homme mort, une femme partie... et nous devinons ce qui s'est passé à travers les réactions, les pensées, des témoins, des enfants l'un après l'autre
Nous avons fini par nous endormir serrés les uns contre les autres sur le canapé. Nous nous sommes réveillés à l’heure habituelle. Je pensais à ce qu’il allait devenir, avec une peur qui me mangeait le ventre. J’ai aidé E. à s’habiller. Petit déjeuner de céréales, celles qu’il nous demandait de manger tous les matins. Nous avons accompagné E. à son école maternelle et avons continué sans rien dire jusqu’à la nôtre.
et
patrons de café amers d'avoir servi à boire
sous un joli croquis de Guy Moll (licence CC-By), le récit d'une comparution, comparution de Stéphane «la terreur des terrasses» comme l'appellent les cafetiers, défendu par Maître Duvant, et comme dans un article, un peu plus développé que pour un fait divers ordinaire, tout est relaté, l'attitude de l'accusé, l'acte d'accusation, le plaidoyer qui se heurte àl'évidence de la signature laissée chaque fois sur la table, l'oursin
Son animal fétiche et référence directe à son site Internet desoursinsdanslespoches.com (fermé depuis la mise en examen de Stéphane) a causé sa perte : il recensait avec une extrême précision ses forfaits et expliquait ses multiples méthodes – comme d’autres vous apprennent la fabrication d’une bombe. Un site qui connaissait un succès important auprès d’un public d’initiés, en témoigne les quelques centaines de visites quotidiennes qu’il recevait..
le déroulement de l'audience, la mise en délibéré, le mot d'humour de la présidente.


et pour clore, en beauté c'est évident,
un échange de lettres entre
Jean Doets, ci-dessous
qui fait une déclaration presque d'amour au français, à travers des chanteurs, et raconte l'origine de ce goût
Pourtant, mon vrai ‘tic’ français viens de la chanson française, des années 1950-1960. Malgré l’énorme vague de musique américaine qui nous engloutissait, la chanson française est restée très populaire dans mon pays pendant quelque vingt années après-guerre, jusqu'à ce que les Beatles et Stones l’oblitérent aussi effectivement que le jazz.
et
Brigetoun, Brigitte Célérier, moi, bien empêchée de parler de sa langue, moi qui suis analphabète, irrécupérablement, pour tout ce qui n'est pas le français (si tant est que...) je lui exposais l'étendue de mon ignorance, je faisais briller mes minuscules lueurs et je réveillais des bribes de souvenirs d'une très ancienne visite, avec, pour finir
la confrontation éblouie, qu'aucune reproduction ne pouvait préparer avec la profondeur, la lumière sourde, le trait de la Ronde de nuit de Rembrandt et
surtout, à côté, découvrir et rester figée devant «la fiancée juive», les deux visages sages aux sourires à peine esquissés, sortant doucement de l'ombre, un peu chiffonnés sous la lumière qui les sculpte en les effleurant, la tendresse retenue des gestes, la richesse des étoffes qui sortent de la nuit vague du fond, les reflets dorés sur les manches, et surtout ce rouge, profond et sourd, riche et mat, de la robe, où mes yeux se sont enfoncés, pris dans la pâte, et qu'ils n'ont jamais oubliés.
Et comme c'est mon plus mauvais billet depuis très très longtemps,  ou plus exactement puisque mon ego malade, au lieu d'en rester au grand plaisir de l'échange, qui est réel, me gâche, quitte à être de mauvaise foi, le plaisir de ces vendredis, alors qu'il n'a rien à y faire, je décide une fois encore de ne plus participer sauf pour lire (sérieux ? Je devrais, me suis décommandée pour mars)

PS désolée pour les caractères qui, malgré des tentatives répétées, s'entêtaient à jouer avec leur taille

9 commentaires:

François le Niçois a dit…

Superbe travail comme chaque mois. Merci Brigitte

Zéo Zigzags a dit…

Merci pour ta grande patience, Brigitte, mais plus encore pour ta passion indéfectible des mots et de la littérature.

Zéo

Dominique Hasselmann a dit…

Merci pour le panorama... Je vois mieux tout ce qui me reste à lire !

Brigetoun a dit…

un très grand merci à vous

François Bonneau a dit…

Encore un bravo ! Toujours un plaisir de se promener dans les vases, avec ce point de repère aussi limpide qu'attachant.

Anonyme a dit…

Brigitte, je suis touché, ému. Je viens de lire en grave retard parce que ces derniers jour la nuit s'est substitué au jour et vice versa. Mais cela va changer, sinon je ne tiendrai pas le coup.
Merci de ton amitié.
Et merci de ton élégance, de ta façon de te caler dans les textes et aussi dans l'âme...
Je t'embrasse fort
Giovanni

Nolwenn a dit…

Merci pour ta lecture touchée touchante Brigitte. Tu n'en a pas un petit peu ras le bol de nous lire tous les mois ? :)

Brigetoun a dit…

non, mais j'en ai ras-le-bol de mon stupide entêtement à savoir si on me lit ou non, si on trouve ça minable ou non... alors je ne participerai plus

Gérard a dit…

Je me garderais bien de tout commentaire vaseux