petite
vieille d'humeur légèrement guillerette, et carcasse usée,
dans
rues frisquettes, pour courses utiles
contempler
le plafond en longue attente à la poste, idées voltigeant dans le
vide
plonger
dans les entrailles de Carrefour pour quelques petits achats et une
presque longue attente
marcher
avec les yeux bouffés par la froidure de l'air, sous un ciel absent
qu'injuriaient
les fortes têtes (et l'après-midi fut bleu, malgré quelques nuages
voyageurs)
et
penser,
en tournant au coin de l'opéra, à la nuit qui viendrait
à
la représentation de l'Italienne
à Alger, la
gaité bouffe et légère du jeune Rossini (une
folie organisée selon
Stendhal) dans une coproduction avec les opéras de Vichy et
Marseille (avec en commun la mise en scène et les costumes de Nicola
Berloffa, et le décor de Rifail Ajdarpasic,
les chefs et distributions variant d'un opéra à l'autre)
trouver,
dans l'a
près-midi, une photo de la version marseillaise qui montre
le décor, et, dans un compte-rendu du spectacle de Vichy : Nicola
Berloffa... a compris la problématique de l’œuvre, qui impose
d’en faire assez sans trop en faire, les vocalises et la
bouffonnerie des personnages suffisant largement à combler
l’attention. Il a su transposer l’ensemble habilement dans une
époque vaguement coloniale, avec un bey tourné vers l’occident et
ses charmes pointus, .... Cela sent bon le sable chaud, et le
loukoum. Ma
foi, pourquoi pas... même si on ne comprend pas très bien le
«colonial» s'appliquant au décor du bey (il est vrai qu'il est
ottoman en Algérie)
surprise
un peu désagréable au début, après le plaisir de l'ouverture -
les frappes sourdes, le chant du hautbois et les thèmes qui
s'enchaînent - de prendre dans les yeux et le nez des fumigènes,
puisqu'il situe le premier tableau dans ce qu'il nomme un hammam, où
la fumée est produite en fait par les eunuques qui repassent (avec
des fers à vapeur) autour du pouf central où sont assises Elvira et
Zulma, eunuques qui curieusement sont affublés de talons hauts, de
pantalons et chasubles bleues sur des chemises blanches, de cagoules
bleues et de grands mouchoirs de nez (comme des houris), petit trait
d'humour assez peu efficace – second tableau (après que les
eunuques qui sont par ailleurs de belle taille et belle force aient
fait tourner le plateau) le bureau de Mustafa, rouge, avec des
trophées têtes d'animaux énormes, et une légère déception, je
n'aimais pas beaucoup (avis personnel) le chanteur... et puis peu à
peu ça prend, Elvira, Clémence Tirquin, est fine, brune, et a une
très jolie voix de soprano, Lindoro, Julian Dran, est grand mince,
affublé au début d'un costume marin de garçonnet monté en graine,
mais beaucoup plus élégant par la suite, joue avec un certain
entrain, a une voix souple (sauf que c'est un ténor un peu
métallique, ce qui plaît, que je n'aime décidément pas), Taddéo,
Antonio Noguerra, joue les amoureux barbons, mais j'aimais sa voix,
l'esprit qu'il mettait dans son chant, sa façon d'y faire passer
toutes ses réactions , c'était le plus rosinien de la soirée... et
Isabella, Silvia Tro Santafe, est jeune, pulpeuse, et si elle n'est
pas encore une grande, joue avec un certain abatage et chante avec ce
qu'il faut de graves doux dans les moments sentimentaux, ce qu'il
faut d'éclat et de vocalises.
Peu
à peu suis rentrée, dedans, cela a pris, le rythme est venu, la
dernière scène était merveilleusement endiablée
après
le final du
premier acte et ses réjouissantes onomatopées, dans un
superbe accord des voix, cigare devant la nuit, quelques mots
échangés, lecture d'une partie du programme
et
le deuxième acte, l'action invraisemblable, le comique, la beauté
une fois de plus du choeur (chanteurs costumés en légionnaires avec
marcel, képi et voile sur la nuque, quand ils sont garde du bey, en
pantalon de cheval et chemise blanche avec un fez rouge quand ils
sont italiens libérés), Isabella se changeant derrière un paravent
inutile pendant que ses trois soupirants l'épient depuis une galerie
surplombante, sa jolie cavatine etc... et la musique de Rossini (mais
je préfèrerai toujours le
turc en Italie à
l'italienne à
Alger)
prendre
une foultitude de photos des saluts, en obtenir deux pas trop
ratées.. soyez indulgents
et
s'en retourner vers l'antre.
3 commentaires:
Les feux de la rampe... (on se croirait dans les "escaliers de la Butte" !) et Rossini : joli cocktail.
merci, même si je n'ai pas été totalement ravie
Un spectacle à rester bouche "bey "
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