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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, février 05, 2014

Temps frais, ciel variable, nuit chantant gaité et pays chaud


petite vieille d'humeur légèrement guillerette, et carcasse usée,
dans rues frisquettes, pour courses utiles

contempler le plafond en longue attente à la poste, idées voltigeant dans le vide

plonger dans les entrailles de Carrefour pour quelques petits achats et une presque longue attente

marcher avec les yeux bouffés par la froidure de l'air, sous un ciel absent

qu'injuriaient les fortes têtes (et l'après-midi fut bleu, malgré quelques nuages voyageurs)

et penser, 
en tournant au coin de l'opéra, à la nuit qui viendrait

à la représentation de l'Italienne à Alger, la gaité bouffe et légère du jeune Rossini (une folie organisée selon Stendhal) dans une coproduction avec les opéras de Vichy et Marseille (avec en commun la mise en scène et les costumes de Nicola Berloffa, et le décor de Rifail Ajdarpasic, les chefs et distributions variant d'un opéra à l'autre)

trouver, dans l'a
près-midi, une photo de la version marseillaise qui montre le décor, et, dans un compte-rendu du spectacle de Vichy : Nicola Berloffa... a compris la problématique de l’œuvre, qui impose d’en faire assez sans trop en faire, les vocalises et la bouffonnerie des personnages suffisant largement à combler l’attention. Il a su transposer l’ensemble habilement dans une époque vaguement coloniale, avec un bey tourné vers l’occident et ses charmes pointus, .... Cela sent bon le sable chaud, et le loukoum. Ma foi, pourquoi pas... même si on ne comprend pas très bien le «colonial» s'appliquant au décor du bey (il est vrai qu'il est ottoman en Algérie)

surprise un peu désagréable au début, après le plaisir de l'ouverture - les frappes sourdes, le chant du hautbois et les thèmes qui s'enchaînent - de prendre dans les yeux et le nez des fumigènes, puisqu'il situe le premier tableau dans ce qu'il nomme un hammam, où la fumée est produite en fait par les eunuques qui repassent (avec des fers à vapeur) autour du pouf central où sont assises Elvira et Zulma, eunuques qui curieusement sont affublés de talons hauts, de pantalons et chasubles bleues sur des chemises blanches, de cagoules bleues et de grands mouchoirs de nez (comme des houris), petit trait d'humour assez peu efficace – second tableau (après que les eunuques qui sont par ailleurs de belle taille et belle force aient fait tourner le plateau) le bureau de Mustafa, rouge, avec des trophées têtes d'animaux énormes, et une légère déception, je n'aimais pas beaucoup (avis personnel) le chanteur... et puis peu à peu ça prend, Elvira, Clémence Tirquin, est fine, brune, et a une très jolie voix de soprano, Lindoro, Julian Dran, est grand mince, affublé au début d'un costume marin de garçonnet monté en graine, mais beaucoup plus élégant par la suite, joue avec un certain entrain, a une voix souple (sauf que c'est un ténor un peu métallique, ce qui plaît, que je n'aime décidément pas), Taddéo, Antonio Noguerra, joue les amoureux barbons, mais j'aimais sa voix, l'esprit qu'il mettait dans son chant, sa façon d'y faire passer toutes ses réactions , c'était le plus rosinien de la soirée... et Isabella, Silvia Tro Santafe, est jeune, pulpeuse, et si elle n'est pas encore une grande, joue avec un certain abatage et chante avec ce qu'il faut de graves doux dans les moments sentimentaux, ce qu'il faut d'éclat et de vocalises.
Peu à peu suis rentrée, dedans, cela a pris, le rythme est venu, la dernière scène était merveilleusement endiablée

après le final du
 premier acte et ses réjouissantes onomatopées, dans un superbe accord des voix, cigare devant la nuit, quelques mots échangés, lecture d'une partie du programme
et le deuxième acte, l'action invraisemblable, le comique, la beauté une fois de plus du choeur (chanteurs costumés en légionnaires avec marcel, képi et voile sur la nuque, quand ils sont garde du bey, en pantalon de cheval et chemise blanche avec un fez rouge quand ils sont italiens libérés), Isabella se changeant derrière un paravent inutile pendant que ses trois soupirants l'épient depuis une galerie surplombante, sa jolie cavatine etc... et la musique de Rossini (mais je préfèrerai toujours le turc en Italie à l'italienne à Alger)

prendre une foultitude de photos des saluts, en obtenir deux pas trop ratées.. soyez indulgents


et s'en retourner vers l'antre.

3 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Les feux de la rampe... (on se croirait dans les "escaliers de la Butte" !) et Rossini : joli cocktail.

Brigetoun a dit…

merci, même si je n'ai pas été totalement ravie

Gérard a dit…

Un spectacle à rester bouche "bey "