Pour mon investiture, ma
prise en charge, d'un bureau de vote les deux dimanches des
municipales, apprendre la leçon – enfin ça non – et remplir la
fiche, le rendez-vous était à la mairie annexe de Montfavet, ce
quartier d'Avignon qui est un village si affirmé que suis toujours
étonnée que ce ne soit pas une commune séparée – un endroit que
j'ai toujours eu envie de connaître, trop vaguement envie pour me
propulser, où n'ai jamais mis les pieds.
Ignorante comme je le suis
des moyens de transport et perplexe devant la carte des trajets des
autobus, m'en suis allée vers la grande poste, dans un vent qui se
levait, mais sous un ciel mort, couvert d'un voile translucide.
N'ai pas trouvé le bus
cherché,
ai pris un taxi qui m'a
déposé devant l'église, avec un petit quart d'heure d'avance,
comme je l'espérais,
mais, déçue, je me suis
bornée à tourner autour... elle était fermée...
Et puis ai rejoint, à
côté, la mairie annexe, la salle des fêtes pour une réunion entre
plaisanteries et sérieux... un peu longuette mais vivante
et la sortie dans un grand
beau vent, pour attendre, cramponnée à un poteau et en mangeant mes
cheveux, un autobus
qui, je l'ai découvert,
après une petite incursion en presque campagne, et la traversée
d'un quartier de dépôts, ateliers, grandes surfaces, tourne autour
des remparts pour traverser le Rhône et aller aux Angles et m'a
déposée à ma porte.
Le vent, qui ne nettoyait
pas le ciel comme le mistral, était un peu moins virulent que dans
la rue du Cardinal de Montfavet
mais encore de belle
force.... avait laissé des victimes jonchant la place.
M'avait tant secouée,
qu'ai sombré dans un petit sommeil pour dessouler de sa force, et
puis, tranquillement me suis tenue quiète, vaquant doucement, rêvant
sur une tasse de thé, alternant entre de petites incursions dans les
courtes nouvelles de Ventre vide d'Audrey
Gaillard, histoires de femmes, mères, filles, amies... chez
Publie.net http://librairie.publie.net/fr/list/bibliotheque,
et dans Je suis debout, recueil
de poèmes de Lucien
Suel, juste comme on teste un plaisir à venir, piochant un poème ou
un autre, souriant, passant au grave, savourant, en lisant, au hasard
ou presque chez Lucien Suel :
….
Dans le Parc, au détour d'une allée, face au contre-jour du soleil
couchant, j'entrevois une image fossile mouvante et sonore.
Une femme danse tenant
les pans de sa veste. Un merle salue le crépuscule. Impression de
déjà-vu. Douc douc, mon coeur cogne.
Le regard noyé de
larmes, je voudrais fixer l'image de la danseuse sur le baryté de ma
mémoire. J'essaie, j'essaie....
7 commentaires:
J'ai cru un moment que le bureau de vote était dans l'église...
Enfin, au moins ici, les élections ne seront pas truquées grâce à des scrutateurs sérieux !
Avignon (et Montfavet) est bien votre tasse de baryté...
on verra, si la ville n'est pas partie dans le vent d'ici là
Je te rejoins, je n'ai jamais pu considérer Montfavet comme faisant partie de la commune d'Avignon !
Il me semble pourtant que l'on m'a plusieurs fois expliqué que Montfavet n'a jamais été une commune.
Bref, je trouve qu'elle le mérite !
Alors, venant de toi mon avignonnais de référence, je me sens confortée
Tout à fait d'accord avec vous, Montfavet mérite bien d'être une commune séparée. J'ai fait la même expérience que toi avec les bus, ce n'est pas évident, et idem, l'église était fermée...
alors donc pour une commune "démunie si pâle" !!!
Un très proche à moi , habitant Montfavet allait en vélo à l'école à Avignon il y a qq années !!!
Idée de transport!!
Bon courage toutes voiles au vent
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