Le grand bleu nous a
quitté, et je me suis cassée le nez à la banque, me ferai riche un
autre jour.
Même si ce vendredi
aurait dû être voué à l'humble pénitence, me suis arrêtée sur
le chemin du retour pour acheter trois petites plantes fleuries
pour encourager l'effort
du calamondin, et persuader ses minuscules fleurs blanches de ne plus
tomber aussi vite qu'elles éclosent...
fait un peu plus
qu'effleurer des petites tâches que je néglige trop d'ordinaire -
sieste sans honte, promenade dans un livre pour lequel j'ai des
sentiments partagés au premier abord, et puis, un peu avant la nuit,
monter la
petite côte vers l'opéra, avec curiosité
pour découvrir, sous la
direction Michel Piquemal, la version de concert d'un opéra comique
créé à l'Opéra comique le 7 novembre 1829, joué une centaine de
fois, mais plus jamais depuis cette époque – un acte intitulé le
dilettante d'Avignon, sur un
livret resté inachevé de l'autre Hoffmann, le dramaturge
strasbourgeois, prénommé François Benoît, achevé par Léon
Halévy et proposé par ce dernier à son frère ainé
Jacques-Fromental. Petite bouffonnerie pour moquer le goût de
l'époque qui se portait uniquement vers la musique italienne, au
grand dam des compositeurs français dont JF Halévy.
Une
façon de se moquer de ces prétendus connaisseurs, qui
sans avoir fait aucune étude, décident en souverains du mérite des
auteurs, des acteurs, des ouvrages..
L'histoire
d'un directeur de théâtre à Avignon, qui ne parle pas un mot
d'italien, mais ne jure que par cette langue et se fait appeler
Casanova comme il a donné des noms italiens à sa fille, sa nièce,
son régisseur (lequel lui a fait embaucher pour le choeur des
chanteurs français sous le nom des italiens qu'il ne trouvait
pas)... l'histoire du ténor qu'il veut engager, qui bien entendu
s'appelle Dubreuil, et bien sûr est l'amoureux caché de sa fille.
Au final tout le monde tombe d'accord sur l'égale qualité des
langues, des styles...
Le
directeur est un rôle parlé, et nous a gentiment joué l'équivalent
(de qualité légèrement affaiblie) de Monsieur Jourdain aux prises
avec les maîtres... Le ténor était bon acteur et très honnête
chanteur, le régisseur, baryton, imitait si bien l'accent imité (le
seul à s'y essayer) que ma foi il en a peut être eu des traces, les
deux sopranos jouaient moyennement bien, mais de façon sympathique,
et chantaient agréablement.
La
musique n'est pas inoubliable, mais agréable et il y a un choeur
plein d'entrain pour louer l'Italie, un joli duo entre les deux
amoureux, et un air (plein du souvenir de la musique italienne mais
avec interposition de Malbrough s'en va-t-en-guerre) sur deux vers de
Malebranche gentiment farcesque.
applaudissements nourris pour ce qui tout de même ne méritait peut-être pas vraiment d'être exhumé. (pas frapper Monsieur Léon Halévy, pas frapper, vous demande pardon..)
4 commentaires:
Il paraît que "La Dilettante d'Avignon" (en cours de composition) devrait faire bientôt un tabac.
journée petite mais jolie critique et cette photo de chaises vides qui attendent le moment du spectacle, je la trouve très poétique. L'attente est un sentiment contrasté mais non dénué d'une grande poésie.
elle n' pas de thèse à essayer de soutenir et abandonner en route (un peu ce qui a lieu dans le dilettante à propos de la guerre des musiques)
Piquemal à Avignon. Il y avait un certain temps que je n'avais entendu son nom, habitué du festival du Vigan, en mes chères Cévennes.
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