Cour humide aux petites
heures, cour qui sèche, qui reçoit petite pluie, qui recommence à
sécher
et départ dans les rues grises et désertes, frissonnant un
rien dans manteau d'été et pantalon et pull de coton, sous ciel
gris, parapluie noué à l'anse du sac, vers l'hôtel, attendre amis
et madame taxi (efficace, charmante, mais quel métier !)
pour aller à Lourmarin,
chercher en voiture (mais pour respecter la tranquillité des petites
rues et permettre aux artisans et marchands d'attirer acheteurs,
seules les voitures locales sont admises) puis à pied – ai vu des
oreillettes et des fougasses qui sentaient bon leur vérité et une
jolie petite veste d'indienne surpiquée qu'aurais bien aimé pour
les nuits de la cour d'honneur, mais que j'ai vertueusement dédaignée
(devait être trop grande) – la place de la fontaine lieu prévu
pour le regroupement de trois couples plus une Brigetoun,
conciliabule, reprendre les voitures,
et aller au cimetière,
près, mais juste un peu trop loin, errer entre les tombes
à la recherche de celle
de Camus (et de celle, voisine, de sa femme) dont l'abandon apparent
navre certains, que j'aime, pour la présence de ce laurier, bientôt
fleuri, planté sur l'écrivain, et des plantes juste un peu folles
conversations, souvenirs,
et pendant ce temps, recherche de la tombe de Bosco, ses coquillages,
sa jolie simplicité un peu fantaisiste
errer un peu, dire adieu
au couple russe (ou d'origine russe) qui continue vers Paris, et,
après avoir tenté un bonne et renommée auberge dans la nature où
n'avaient pas de place pour nous, regagner Lourmarin, la place de la
fontaine, un restaurant à la terrasse accueillante, à l'ambiance
feutrée à l'intérieur– en
passant devant de superbes miches de pain dorées dans un panier -, pour manger trop (pour moi des supions dégustés
avec l'appétit que méritait leur parfaite cuisson, l'harmonie de la
sauce, et le plaisir grand de n'avoir pas eu à les préparer) dans
une ambiance rieuse (nous et personnel)
en tirer sensation de
complétude et donc partir pendant le dessert à la recherche de
petits cigares (trouvé pour constater que l'idée n'était pas
absolument judicieuse, pas insisté)
et retour vers Avignon, en
tournant le long des canaux extérieurs de l'Isle sur Sorgue pour
profiter de l'ambiance du marché de brocanteurs sous un soleil qui
perçait.
Avignon, convenir de
sauter le diner commun, petit recueillement et rendez vous au coin de
l'opéra en début de soirée,
sous un ciel qui jouait
l'éclaircie, dans un air attiédi, et s'installer pour un peu de
fromage, un peu de vin, des échanges, et une petite visite de la ville en mots
et par les yeux, à la terrasse au coin de la place du palais.
Le mistral se levait
gentiment, juste le nécessaire pour chasser les derniers filaments
de nuages... il soufflera sur notre petit saut au Mucem demain
matin..
les trois vieux sont
contents mais las...
rentrer avant le
crépuscule, et pour Brigetoun lavage de cheveux, petit souper morue
à minuit, et dormir.. Ai rencontré de bien belles et bonnes personnes.
13 commentaires:
On trouve des Justes dans certains cimetières.
Anecdote sans aucun intérêt: c'est le père de la chanteuse Mireille Mathieu, tailleur de pierres de son état, qui grava la tombe d'Albert Camus.
Sans intérêt vous dis-je.
un tailleur de pierre m'intéresse toujours
merci de ce nouveau partage d'une journée où tout semble avoir été imaginé et préparé pour d'autres belles rencontres
toujours ce nomadisme qui en dit si long sur l'attention au monde et à l'humain – merci pour Bosco
je n'étais qu'accompagnatrice - chançarde
Lourmarin, des rires, un bon repas, des échanges, une virée... Quel beau dimanche!
Une accompagnatrice lettrée parmi les ombres et les lauriers.
Ne connais pas Lourmarin !! curieusement à chaque proposition de promenade , je n'étais pas libre
Merci pour cet aperçu
ah non ! sans doute la moins lettrée de la bande
Belle balade Brigitte, jouer les touristes dans sa propre région, un luxe parfois !
Merci pour la promenade, brige.
ne sais pourquoi, trouve un charme particulier à ce billet, apprécie la discrétion de certains dos et je conteste fermement pour la lettre: vous êtes certainement une des plus sinon la plus lettrée de la bande (tiens, vous vouvoie de nouveau...) espère que la résille du MUCEM fut douce à vos regards sur la mer...
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