puisque
j'avais passé un moment avec les flamands de l'école d'Avignon,
puisque j'aime assez les silhouettes de Stefan Szczesny sur ma place,
place Pie, aux Corps Saints, ou en leur version dorée dans le jardin
de Benoit XII, puisque les toiles en cours d'accrochage lors de ma
visite d'Altarosa m'avaient attirée, parce que j'aime certaines de
ses oeuvres (pour d'autres, surtout les dernières, leur trouve une
séduction un tantinet réduite au pur décoratif), ai monté les
marches – en rêvant aux nuits à venir, peut-être – du palais.
Longé
la scène, souri de la voir sortie de son abandon, et, par dessous
les gradins, monter vers le cloître vieux
et
le bel arbre de vie conçu tout spécialement pour lui
au
milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y
avait un arbre de vie produisant douze fois des fruits, rendant son
fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des
nations (citation du Livre de la
Révation 22 2 relevée sur le catalogue)
Déboucher
sur la galerie haute du cloître, face à la plus ancienne oeuvre
exposée, hommage à Picasso de 1969, avant l'abstraction, et avant
qu'en accord avec le mouvement général de retour à la figuration
et sous l'influence de Delacroix au moins partiellement semble-t-il,
il devienne l'un des principaux nouveaux fauves.
+
+
+
Et
comme j'ai pris trop de photos (me limitant pourtant passablement,
l'exposition est riche) sans tenter d'analyser, je vais me borner à
marquer d'un + celles avec lesquelles j'étais en résonance ou qui
m'ont séduite, sauf mention spéciale ...
continuant
ici avec des oeuvres de jeunesse, sur le mur de la galerie dominant
le cloître
d'où
l'on pénètre dans le grand tinel qui regroupe, au dessus des
touristes en troupeau ou non, les oeuvres (que j'aime - donc + sous-entendus) des années 80
sous le signe des métamorphoses,
mon
oeuvre pourrait être interprétée comme une série de variations
sur le thème de la Méditerranée. En plus, je joue avec ce que veut
dire la métamorphose chez Ovide. Là, il y a des changements
radicaux d'apparence extérieure ; par exemple, Lycaon est
métamorphosé en un loup. Bien sûr, les changements dans mes
oeuvres ne sont pas aussi radicaux ; ils existent quand même. Ce que
je trouve important, c'est que chez Ovide ces changements extérieurs
soulignent souvent ses continuités au niveau de l'essence de la
personne qui est transformée. Il en est de même chez moi : les
changements dans mon oeuvre n'ont pas altéré son essence
primordiale ; la célébration de la vie et de la vitalité
comme
les suivantes cette citation provient d'un entretien entre Fabien
Meinel et Stefan Szczesny, à Saint-Tropez, le jour de la bravade,
cette année, reproduit dans le catalogue.
traverser
les chambres aux beaux carreaux anciens et fresques interdites de
photographie, s'acheminer vers
vie au bord de la mer 1997 +
danse dans la nuit 2013 +
+
la
grande chapelle, peintures que j'aime, ou moins, les beaux vases
montrant de belles fesses,
la
Méditerranée c'est bien sûr pour moi le sud et tout ce qu'on
associe à ce terme, comme le soleil, la végétation et la lumière
brillante qui a déjà attiré tant d'artistes (j'adore d'ailleurs la
lumière qui tombe sur le palais au crépuscule et plonge sa façade
dans un orange doux, c'est sublime) ; mais c'est aussi son contenu
historique qui prend naissance à l'antiquité gréco-romaine et sera
marqué de nombreuses métamorphoses européennes (incise,
mais je sais il n'y est pour rien, il serait bien que la dite Europe
vénère avec moins de rudesse les pays qu'ils disent du Club
Méditerranée)
une
incursion dans la sacristie avec à la plage de
1995 +, tendre force sourde en correspondance avec la lumière
filtrée et les tombeaux des cardinaux
+
Eva dans un fauteuil 1996 +
+
vénus 2014 +
revenir
dans la grande chapelle
En
fait c'est parce que je sympathise beaucoup avec le matriarcat que la
figure féminine est omniprésente chez moi. Ce n'est pas vraiment
une référence à la figure féminine que l'on trouve chez les grecs
(même si la fameuse Aphrodite de Cnide se trouve dans mon exposition
du Palais des Papes fortement
mise en couleur, remarque brigetounienne) mais plutôt un
hommage à la magna mater et la place centrale dans certaines
religions dites primitives... Si le désir est présent dans mon
oeuvre, il serait selon ma propre interprétation le désir de la vie
qui prend la forme du désir de la femme.
Sur
le mur du fond, la grande
vieille bastide de 1997, et en retour près de la porte de la
chambre des camériers des nus en sépia de
2007 qui sont sans doute ce que je préfère (oui ma Méditerranée
ne rime pas forcément avec couleurs) avec les oeuvres des années 80
exposées dans le grand tinel,
et
les quatre flamenco de
2002 qui ferment l'exposition chez les camériers, avant la descente vers la tribune donnant sur la cour d'honneur.
Prière
muette devant les mises en place sur la scène, et puis, arrêtée sur la première volée du grand escalier, avant le très grand fuego
y agua que n'aime guère, j'ai
cru comprendre une phrase saisie au vol qui m'a - peut-être à raison
qui sait - fait l'âme sereine quand à l'avenir, et accrochée à
cette idée, illusion ou non,
ai suivi en ronchonnant, comme toujours, le chemin vers la sortie qui oblige à passer par la boutellerie et
le magasin, où, désarmée par ce moment d'euphorie, j'ai acheté le petit catalogue d'où j'ai
tiré quelques phrases - je choisi d'oublier l'article du commissaire de l'exposition après m'être agacée,
trouvant un rien sotte l'idée que ce palais n'avait, avant la joie,
l'hédonisme de ce peintre, renfermé que contrainte, douleur,
pierres nues et grises... curieuse et limitée vision de ce que
devait être la cour papale, de ce qu'est le christianisme (même si
l'ai quitté depuis mon adolescence) -
Et,
avec ce trop de photos dans mon appareil, un peu honteuse de ne pas
m'être limitée, je suis rentrée vers l'antre, en en ajoutant
d'autres, jusqu'à
retrouver mon Szczesny familier sur ma place.
10 commentaires:
Trop de photos ?
Pourtant, j'aurais aimé qu'elles soient encore plus nombreuses.
Quel plaisir de vous suivre ainsi !
Un grand merci !
Pendant qu'il en est encore temps, flânerie pré-festivalière tout en couleurs. Une lumières festive.
Un véritable festival... avant la lettre !
puai enfin j'espère que le festival me fera plus m'éjouir
me forçais un peu là (sauf son dessin des fesses qui est très réunssi.. et quelques autres choses tout de même, bien entendu - mais pas vraiment convaincue)
pas vu le temps passer avec tes photos de peintures, presqu'un accord parfait avec tes +
merci
Je reviens sur ce beau billet aperçu hier et savoure ta prestation et tes commentaires
Merci Mille fois
Magnifiques (elles sont superbes ces photos) (mais je vais revenir avec un autre navigateur que chrome car il y en a quatre qui ne veulent pas s'afficher) et la lumière et ce que tu dis aussi, comme j'aime !
(super, j'ai vu la femme sur fond rouge, merci Mozilla :-))
oh bonjour à toi !
plaisir qui sauve un peu le jour
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