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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, juin 28, 2014

Métamorphoses méditerranéennes au palais, encore trop d'images

puisque j'avais passé un moment avec les flamands de l'école d'Avignon, puisque j'aime assez les silhouettes de Stefan Szczesny sur ma place, place Pie, aux Corps Saints, ou en leur version dorée dans le jardin de Benoit XII, puisque les toiles en cours d'accrochage lors de ma visite d'Altarosa m'avaient attirée, parce que j'aime certaines de ses oeuvres (pour d'autres, surtout les dernières, leur trouve une séduction un tantinet réduite au pur décoratif), ai monté les marches – en rêvant aux nuits à venir, peut-être – du palais.
Longé la scène, souri de la voir sortie de son abandon, et, par dessous les gradins, monter vers le cloître vieux
et le bel arbre de vie conçu tout spécialement pour lui
au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations (citation du Livre de la Révation 22 2 relevée sur le catalogue)
Déboucher sur la galerie haute du cloître, face à la plus ancienne oeuvre exposée, hommage à Picasso de 1969, avant l'abstraction, et avant qu'en accord avec le mouvement général de retour à la figuration et sous l'influence de Delacroix au moins partiellement semble-t-il, il devienne l'un des principaux nouveaux fauves.

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Et comme j'ai pris trop de photos (me limitant pourtant passablement, l'exposition est riche) sans tenter d'analyser, je vais me borner à marquer d'un + celles avec lesquelles j'étais en résonance ou qui m'ont séduite, sauf mention spéciale ...
continuant ici avec des oeuvres de jeunesse, sur le mur de la galerie dominant le cloître
d'où l'on pénètre dans le grand tinel qui regroupe, au dessus des touristes en troupeau ou non, les oeuvres (que j'aime - donc + sous-entendus) des années 80 sous le signe des métamorphoses,
mon oeuvre pourrait être interprétée comme une série de variations sur le thème de la Méditerranée. En plus, je joue avec ce que veut dire la métamorphose chez Ovide. Là, il y a des changements radicaux d'apparence extérieure ; par exemple, Lycaon est métamorphosé en un loup. Bien sûr, les changements dans mes oeuvres ne sont pas aussi radicaux ; ils existent quand même. Ce que je trouve important, c'est que chez Ovide ces changements extérieurs soulignent souvent ses continuités au niveau de l'essence de la personne qui est transformée. Il en est de même chez moi : les changements dans mon oeuvre n'ont pas altéré son essence primordiale ; la célébration de la vie et de la vitalité
comme les suivantes cette citation provient d'un entretien entre Fabien Meinel et Stefan Szczesny, à Saint-Tropez, le jour de la bravade, cette année, reproduit dans le catalogue.
traverser les chambres aux beaux carreaux anciens et fresques interdites de photographie, s'acheminer vers 
vie au bord de la mer 1997 +
danse dans la nuit 2013 +

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la grande chapelle, peintures que j'aime, ou moins, les beaux vases montrant de belles fesses,


la Méditerranée c'est bien sûr pour moi le sud et tout ce qu'on associe à ce terme, comme le soleil, la végétation et la lumière brillante qui a déjà attiré tant d'artistes (j'adore d'ailleurs la lumière qui tombe sur le palais au crépuscule et plonge sa façade dans un orange doux, c'est sublime) ; mais c'est aussi son contenu historique qui prend naissance à l'antiquité gréco-romaine et sera marqué de nombreuses métamorphoses européennes (incise, mais je sais il n'y est pour rien, il serait bien que la dite Europe vénère avec moins de rudesse les pays qu'ils disent du Club Méditerranée)
une incursion dans la sacristie avec à la plage de 1995 +, tendre force sourde en correspondance avec la lumière filtrée et les tombeaux des cardinaux
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Eva dans un fauteuil 1996 +
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vénus 2014 +
revenir dans la grande chapelle
En fait c'est parce que je sympathise beaucoup avec le matriarcat que la figure féminine est omniprésente chez moi. Ce n'est pas vraiment une référence à la figure féminine que l'on trouve chez les grecs (même si la fameuse Aphrodite de Cnide se trouve dans mon exposition du Palais des Papes fortement mise en couleur, remarque brigetounienne) mais plutôt un hommage à la magna mater et la place centrale dans certaines religions dites primitives... Si le désir est présent dans mon oeuvre, il serait selon ma propre interprétation le désir de la vie qui prend la forme du désir de la femme. 
Sur le mur du fond, la grande vieille bastide de 1997, et en retour près de la porte de la chambre des camériers des nus en sépia de 2007 qui sont sans doute ce que je préfère (oui ma Méditerranée ne rime pas forcément avec couleurs) avec les oeuvres des années 80 exposées dans le grand tinel,
et les quatre flamenco de 2002 qui ferment l'exposition chez les camériers, avant la descente vers la tribune donnant sur la cour d'honneur.
Prière muette devant les mises en place sur la scène, et puis, arrêtée sur la première volée du grand escalier, avant le très grand fuego y agua que n'aime guère, j'ai cru comprendre une phrase saisie au vol qui m'a - peut-être à raison qui sait - fait l'âme sereine quand à l'avenir, et accrochée à cette idée, illusion ou non, 

ai suivi en ronchonnant, comme toujours, le chemin vers la sortie qui oblige à passer par la boutellerie et le magasin, où, désarmée par ce moment d'euphorie, j'ai acheté le petit catalogue d'où j'ai tiré quelques phrases - je choisi d'oublier l'article du commissaire de l'exposition après m'être agacée, trouvant un rien sotte l'idée que ce palais n'avait, avant la joie, l'hédonisme de ce peintre, renfermé que contrainte, douleur, pierres nues et grises... curieuse et limitée vision de ce que devait être la cour papale, de ce qu'est le christianisme (même si l'ai quitté depuis mon adolescence) -
Et, avec ce trop de photos dans mon appareil, un peu honteuse de ne pas m'être limitée, je suis rentrée vers l'antre, en en ajoutant d'autres, jusqu'à retrouver mon Szczesny familier sur ma place.

10 commentaires:

Marie-christine Grimard a dit…

Trop de photos ?
Pourtant, j'aurais aimé qu'elles soient encore plus nombreuses.
Quel plaisir de vous suivre ainsi !
Un grand merci !

jeandler a dit…

Pendant qu'il en est encore temps, flânerie pré-festivalière tout en couleurs. Une lumières festive.

Dominique Hasselmm a dit…

Un véritable festival... avant la lettre !

Brigetoun a dit…

puai enfin j'espère que le festival me fera plus m'éjouir
me forçais un peu là (sauf son dessin des fesses qui est très réunssi.. et quelques autres choses tout de même, bien entendu - mais pas vraiment convaincue)

Gérard a dit…

pas vu le temps passer avec tes photos de peintures, presqu'un accord parfait avec tes +

Brigetoun a dit…

merci

arlette a dit…

Je reviens sur ce beau billet aperçu hier et savoure ta prestation et tes commentaires
Merci Mille fois

cjeanney a dit…

Magnifiques (elles sont superbes ces photos) (mais je vais revenir avec un autre navigateur que chrome car il y en a quatre qui ne veulent pas s'afficher) et la lumière et ce que tu dis aussi, comme j'aime !

cjeanney a dit…

(super, j'ai vu la femme sur fond rouge, merci Mozilla :-))

Brigetoun a dit…

oh bonjour à toi !
plaisir qui sauve un peu le jour