Lasse si lasse, mais ne
pouvais dormir en attendant huit heures et le dépannage du modem...
tourner en rond, lentement, languissamment, rendre visite aux
promesses, leur présenter dévotieusement mes voeux d'éclosion
superbe..
et après mise en ligne de
mon périple de vendredi, me laver cheveux, entreprendre ménage en
grand, puisqu'il était trop tard pour aller aux Halles.. décider
d'aller à quatorze heures à la gare pour soutenir la manifestation
des intermittents, et puis toute la fatigue de ces jours (la nuit aux
Célestins avait été plaisir mais sur carcasse en grande révolte)
m'est tombée dessus... abandon, retenu deux places dans le off pour
les jours à venir (mais les lectures vont commencer et, honte à
moi, je leur donne priorité), grosse assiette débordante de pâtes
avec tout plein d'ajouts et sieste...
Départ en milieu
d'après midi, mistralounet, ciel en gloire
et rues qui se peuplent,
vers la place des Carmes
pour voir les têtes de
Martine Belay-Benoit par amitié et parce que j'aime ce qu'elle fait,
mais j'avais mal choisi mon jour...
gagner lentement le Lycée Saint
Joseph en me demandant si les sujets à vif se joueraient
trouver porte close bien
entendu puisqu'il était beaucoup trop tôt mais rencontré une jeune
femme de l'accueil qui m'a dit qu'elle avait reçu consigne d'être
présente et que les spectacles auraient sans doute lieu... me suis
assise dans le petit jardin mitoyen de celui du théâtre des Carmes,
sur un banc, sous une ombre toute relative pour rêvasser..
et j'ai regagné le hall
un peu avant que l'accès au jardin de la vierge nous soit donné
pour le premier spectacle
tapis rouge,
exceptionnellement, nous étions invités à prendre des photos et à
les diffuser, décision prise pour marquer le soutien aux
revendications des intermittents et à la grève du jour, et je ne
m'en suis pas privée (la plupart étaient mauvaises, des danseurs ça
bouge de façon inopinée) mais voyez, suis désolée, je vous
déverse ce que j'ai gardé de ma moisson, et peut être
trouverez-vous pourquoi ils tenaient à fixer leur image
il
faut imaginer, pour avoir une idée de ce que j'ai vu, entendu et aimé, la
musique que produisent les danseurs, jouant de façon peu orthodoxe
de la guitare, mordant des micros, s'embrassant par micro interposé,
les frottant sur la peau etc...
Du clergé antique à
la star actuelle, le tapis est rouge, la piste sacrée. Il est
l'isolant qui interdit au puissant d'être en contact avec le sol....
Nadia Beugré parle du dessus et du dessous. Dessous, l'Afrique. Une
humanité exploitée et précarisée pour le bon fonctionnement de
l'extraction des richesses du pays avec la bénédiction des
gouvernements locaux. Des corps pliés, cassés pour rendre
accueillant leur propre terre aux nouvelles infrastructures. Une
hospitalité, à quel prix ? La chorégraphe pose la question de
l'hospitalité inconditionnelle définie par Derrida et soutient
l'idée qu'une hospitalité devrait exiger des règles comme des
devoirs... pour éviter toutes les complicités destructrices depuis
trop longtemps en marche.
et
pour ce spectacle elle fait équipe avec Sébastien Martel,
guitariste, improvisateur, compositeur..
Aimé
également la seconde pièce (la photo cette fois est de Christophe
Raynaud de Lage et provient du site du festival) R2JE
rencontre autour du jeu entre Clément
Dazin et Chinatsu Kosakatani qui questionnent
différents jeux qui peuvent nourrir la relation entre un homme et
une femme. Trois phases de jeu se sont dessinées ; ils l'expriment
au travers du corps, du regard et du rythme.
Jonglage,
jeu, affrontement, ironie et toujours grâce et tendresse.
Après
un salut des quatre artistes et du personnel du festival, invitant à
soutenir leur lutte,
retour
par les rues, hors des grands courants, en sentant l'épuisement
m'envahir... eu le tort de tenter trois bouffées de cigare
juste
avant d'arriver au Centre Européen de Poésie où je voulais
assister à une lecture du cahier d'un retour
au pays natal, d'où un flou tel de carcasse
que j'ai renoncé (partie remise) alors que j'étais pour une fois exactement à l'heure
et
suis rentrée, petite vieille en vertige...
un
thé, arroser, enregistrer photos, faire cuire patate et morue,
remplacer la chemise de coton par une robe épaisse because petit
mistral
et
repartir, retapée, vers Calvet
pour
une lecture sous les platanes (parce que j'aime le calme de
l'endroit) enregistrée pour France Culture.
Je
vais manquer la plupart de ces rendez-vous, mais j'ai de la chance
c'était
la découverte (ne l'ai jamais lu) du beau Michael
Kohlaas de Kleist qui m'a tenue captivée
malgré le frais plus pénétrant que l'avais prévu
et je
l'ai écouté en l'agréable compagnie d'une tweeteuse, ce qui me
permet de rendre hommage aux vrais festivaliers, ceux qui logent hors
les murs et viennent chaque jour sillonner les rues, de spectacle et
spectacle, sans avoir le confort des retraites dans un antre et de
billets du in... plaisir ensuite des quelques pas faits ensemble, et
des renseignements qu'elle pouvait me donner sur les spectacles...
et
puis, d'un bon pas, les dernières centaines de mètres avant de
refermer ma porte sur le jour.
12 commentaires:
c'est magnifique chere Brigitte,Quelle magnifique photos des danseurs pour montrer les gestes plein d'angoisse et le tapis rouge blessant.
merci aussi pour la ballade de les rues.je te suis en plein coeur.
je t'embrasse.
Tu as fait de très belles photos des danseurs. J'aime.
Je suis peu présente sur les blogs en ce moment mais...je n'ai pas oublié.. Bon anniversaire !
Bon dimanche aussi.
merci
Pour ce festival, il vaut mieux avoir bon pied bon œil qu'allant clopin-clopant.
Quand je pense que l'on entend des gens dire qu'il ne faut pas mélanger théâtre et politique !!!
o_O
Bon anniversaire et merci pour ce partage...
merci Christine mais c'est toujours un sale jour de solitude dans le silence des proches
merci de la moisson. J'ai l'impression d'y être un peu ! Avec vous et grâce à votre blog !
Un anniversaire marathon, quelle journée encore !! !
non ça c'était le 12 - je rentre juste du marathon de l'anniversaire
C'est drôle car j'avais écrit sur Twitter (si cela a atterri) : "Avignon = marathon" !
Bon anniversaire...
ah quelle chance la lecture de Michael Kohlaas de Kleist, on pourra peut être l'écouter plus tard sur FC - et puis bon anniversaire à vous avec plein de belles découvertes !
ana nb
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