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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, juillet 05, 2014

Avignon, orage d'ouverture


Me suis trop pressée pour les vases communicants, soucieuse de me garder un temps de somnolence (journée de petite douleur sournoise obsédante bien entendu) et me suis retrouvée vacante un peu avant dix heures, dans l'attente du dernier échange... et de l'orage annoncé, levant les yeux vers le ciel qui commençait en effet à se couvrir mais sans aspect menaçant, me demandant si l'orage ne serait pas comme le festival un bruit qui court.
Ai regardé un bouton de rose, l'ai prié de ne pas me faire faux bond, ai sorti robe neuve pour la cour d'honneur, lui ai fait une grimace navrée, mais on-ne-sait jamais...
ai écouté nouvelles, lu, entre autre, sur le Monde :
La mobilisation vise aussi à «faire le nettoyage dans le “Off”, avec ses tarifs opaques de location de salles, et ses loueurs de sommeil qui s'enrichissent sur le dos des compagnies», explique au Monde Paul-Marie Plaideau. Porte-parole de la CIP de Montpellier, ancien du «Off» d'Avignon (au Colibri, devenu le Théâtre des Lucioles), ….. Le 4 juillet, les compagnies du «Off» sont invitées à «afficher le prix de location des salles » où bon leur semble, dans les rues d'Avignon, ai applaudi intérieurement à l'idée.
ai espéré tout de même qu'il n'y aurait pas trop d'actions du genre libre-service en super marché pour ne pas monter les avignonnais contre les intermittents, ai souhaité que la tension entre intermittents ne dégénère pas....
ai déserté internet, me suis rencognée sur bobo, ai attendu 17 heures pour aller sur la place de l'horloge, les accompagner dans leur marche qui remplace la parade, ai cherché un bout de tissu rouge en solidarité ostentatoire, mais ne voulais pas découper une robe même pour eux... 
et puis, pendant que je commençais à détailler une courgette et que ma tomate fondait lentement sur la plaque, j'ai entendu que les deux premiers spectacles étaient annulés, téléphoné au cloître, eu confirmation que c'était à la Fnac que devais me faire rembourser, ai regardé mon calendrier, constaté que n'avais rien de prévu pour le 9 dans la nuit, enfilé en descendant l'escalier mon imperméable inutile, et m'en suis allée...
mais à la Fnac les places disponibles ne me plaisaient guère, ai oublié de me faire rembourser – partie remise -
et m'en suis allée vers le cloître, me suis arrêtée devant la table des intermittents, ai pris un carré rouge, discuté un moment, blagué, noté l'avenir à peu près certain des représentations...
et j'ai trouvé un strapontin au premier rang pour le 9 – regardé le ciel, pensé que faut pas le dire mais entre la menace qu'il faisait peser sur nous et la colère de carcasse je serai navrée mais aussi bien dans le calme de l'antre ce vendredi soir
et suis rentrée dans les bourrasques de vent qui venaient creuser et refermer la couverture de nuages, pour trouver ma tomate devenue caramel noir pendant que refroidissait la plaque électrique 
terminé cuisine, terminé billet des vases, ai fait quelques recherches, regardé les rayons de soleil qui tombaient sur la cour
et puis à seize heures trente, une demi heure avant le rendez-vous place de l'horloge, tonnerre, pluie drue
ai repris l'imper, suis montée vers la place
ai eu envie furtive et irréalisable d'offrir toit et thé chaud à ceux qui se pressaient là, 
la pluie s'est évanouie, le flottement dans l'organisation s'est effacé peu à peu
ai loupé le lancer de ballons qui a été accueilli par un «ces sacrés bisounours» du pirate à côté duquel m'avait amené mon errance (hésitais à rentrer... n'avais pas envie de quitter cette petite communauté fragile)
et la marche s'est ébranlée, les cameramen, preneurs de sons, photographes amateurs ou non ont commencé leur ballet, deux troupes qui tentaient une parade se sont jointes au cortège... sauf les coréens, je crois, qui ont fermé, avec un petit écart pour marquer le changement de style, le cortège.
J'ai publié mon truc sur les vases, refait un petit tour silencieux sur certains et me suis plongée dans la bible du off, en essayant de me souvenir des clims rédhibitoires

10 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Théâtre de rue imprévu...

Merci, Monsieur Gattaz ! On aimerait voir sa bibliothèque dans son sûrement somptueux appartement parisien.

jeandler a dit…

Une sorte de tristesse quoique que l'on fasse dans les rues sinon dans les cœurs.

arlette a dit…

Le ciel en colère aussi
Bravo pour ton reportage

mémoire du silence a dit…

Nous sommes entrés dans l'ère des orages... il y en aura d'autres, je crains la tornade car l'air est de plus en plus irrespirable ...
que l'ART et les artistes survivent et vivent encore pour nous donner du souffle ..
merci pour cette belle note

Michel Benoit a dit…

Merci pour toutes ces photos !

Brigetoun a dit…

merci
to day gris froid bobo mais espoir - je go

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Héroïque !

Anonyme a dit…

merci mais que le temps est lourd alors pour leurs luttes, pour leur dignité, et même si la culture est foulée aux pieds (voyez monsieur olivier poivre d'arvor qui censure l'émission du "jour sans lendemain") pour eux courage et on ne sera pas battus (ni eux non plus).
PdB

joye a dit…

C'est très cool de pouvoir vivre ça en direct grâce à toi, brige !

Et figure-toi que j'ai eu un e-mail d'un bloggueur que je connaissais dans le temps qui a annoncé qu'il allait participer aux Vases..et qu'il parlait de TOI dans son mail, comme celle qui fait tout le travail d'indexer tout ça !

Que le monde est petit !

crederae a dit…

bonjour chere Brigitte,je suis contente de suivre les pieces a travers ton blog magnifique encore cette annee.
c'est dommage que vos pieces sont decommande.mais la protestation est necessaire mais c'est dommage que la vie des artistes souffre.
je t'embrasse.
a la prochaine piece.