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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, juillet 04, 2014

Survol des vases de juillet, comme par abeille mauvaise ouvrière

Je bats ma coulpe – je lève des yeux suppliants – je ne me couvre pas la tête de cendre parce que je n'ai pas le temps de me laver les cheveux
Un grand besoin de sommeil dans la nuit de jeudi à vendredi, une journée un peu trop pleine pour lire avec attention les vases qui ont communiqué en juillet.
M'y suis essayée pourtant, mais peut-être, certainement, au prix d'un survol indignement rapide...
Alors juste pour marquer, pour inciter ceux qui passeront ici à aller lire, une liste, une ou deux phrases (et si mon choix est maladroit, j'en suis navrée), une image le cas échéant
Parce que, bien entendu, ces échanges méritaient mieux, échanges entre :
échange photos
sous la ramure
Goran Le Mut reçoit ou trouve une lettre
Ramure, frondaison, feuillage, rameau, branchure, ombrage… c’est cela Parc des Ombrages, le nouveau lieu ouvert tout récemment au public dans sa commune, dont il était devenu maire en mars dernier.
et
la disparition
un court régal que vous laisse découvrir, deviner
Matin, marchant. Plus tard : cadran dans soir naissant. In/Out. Ici-bas. La photo saisit tout mais… jamais dit tout. Nos instants ? Nous avions faim, nous avions soif d’un bain jovial. Draps blancs - du blanc amidon - transpirants. Nous fuyions alors chacun nos filiations. Lai dudit Villon accompagna nos pas. Avions connu puits de Râ, plus connu la soif : ra, fla, ra, fla

à partir d'un choix de mots à placer
Le chat d'Ambroise Paré pénètre dans la chambre 307
petite nouvelle douce amère
Du grand sac poubelle où gisait en vrac son passé il sort un écho ébréché, une douceur de peau humide, son vague à l’âme qu’elle couchait sur la grève papier, et leurs mains nouées dans la guerre, et leurs poings comprimés comme des armes,  les tournées famine qu’ils nourrissaient de rutabagas conservés dans une gamelle en fer-blanc, pas encore remplacée par le plastique du  tupperware des américains débarqués avec leur chewing-gum.
et
Eve m’a proposé de suivre une règle simple. Et il en tire de petites cellules de prose qui s'enchaînent plus ou moins...
Je n’ai pas souvent vu de teckel crevé sur le bas-côté de la route. Il n’est pas exclu que cela arrive un jour, tout comme il n’est pas exclu que j’entende une fois quelqu’un me dire : « Je suis un avironnier aveyronnais. »
échange de cartes
trois cartes postales
sur des photos du web beaux textes
Tu attends n’est-ce pas… ? Tu attends que se lève la nuit comme on lève la poste, les relevailles de folie, celle que je t’écris chaque soir, chaque nuit, à doigts saignants puisqu’en dessous il y a peut-être la vie
et
les cartes postales
trois, en images et mots, japonaise, chinoise, marseillaise
C’est un morceau de ma ville. Au bout, tout au bout de Marseille. Tellement au bout qu’on se croirait hors de la ville. Callelongue ça s’appelle. Un quartier de pêcheurs bâti entre roche et mer. Callelongue est un voyage inédit à chaque fois et pourtant si souvent entrepris depuis l’enfance. Lieu de pèlerinage aussi car le regretté Jean-Claude Izzo y venait respirer les embruns, écouter le ressac et trinquer avec les gens d’ici. Dans ses livres, Callelongue vit sa belle vie. 
un poème
Point de Gazon fleuri qui se plût au jardin
La moiteur des matins seule sied au gravier
Nul besoin de rivière en ce coin de verdure....
et
Pour Y
ce qui reste de Y
Il reste aussi son goût, à lui (il s’appelait Y., qu’il ait été mahométan, pakistanais ou afghan, turkmène ou assyrien ne changerait rien à l’affaire, quoi qu’en puissent croire les imbéciles et les abrutis de tous poils qu’on voit, éructant et bavant, devant les cafés ces temps-ci, chantant des hymnes nationaux à la gloire de ceux qui éventrèrent et torturèrent, et saignèrent et démembrèrent, et qui rient et se congratulent, décorés tatoués suturés, devant les dépouilles de ceux qu’ils ont vaincus)
chercher, sans la trouver, sa maison
et si on refaisait le monde
début de chaque paragraphe, début de tant de nos rêves ou discussions...
Et si on refaisait le monde mais il y aurait tant, et tant à refaire, fiche tout par terre et en reconstruire un neuf mais on va habiter où pendant ce temps et en construire un autre à côté mais celui-là est-ce qu’on n’était pas né dedans est-ce que ce n’est pas nous qui le laissions comme ça celui qui jouait de la guitare électrique il y a trente ans tu voyais sa nuque et son dos et lui....
et
nocturne de Madame T
la belle Madame T et ses nuits d'étrange angoisse (mots très approximatifs et sommaires)
D’elle on ne savait presque rien. Elle est arrivée dans ce quartier à l’aube d’un matin d’octobre, pieds nus, les mains pleines de boue, le chemisier souillé d’herbes et de terre. Au début, la loueuse resta sur ses gardes, méfiante devant la saleté de son étrange beauté. D’une voix basse et timide, à peine audible, elle disait qu’elle aurait désiré ne rester que quelques mois... qu’elle n’était que de passage... qu’elle repartirait. Elle disait alors qu’elle ne travaillait pas mais qu’elle avait beaucoup d’argent et qu’elle pouvait même payer cinq mois de loyer dès aujourd’hui. Devant une telle somme, la loueuse ayant tant mal à remplir ses chambres accepta.
Une élégante voiture rouge avec image du vis à vis
l'effet miroir au volant
histoires des anciennes voitures et puis
Mais si vous apercevez un véhicule de couleur rouge, il se produit alors comme un effet miroir : vous vous mettez à la place de l’autre conducteur qui a oublié d’ailleurs, avant de vous repérer, que vous apparteniez exactement au même endroit que lui sur la palette du peintre.
et
le combat du rouge et du gris
parle du gris, du rouge et puis
Je vais maintenant vous raconter une photo. Une photo que M. Jemmapes, un de mes amis parisiens habitant dans les parages de l’Hôtel du Nord, m’avait envoyée dans l’esprit d’une espèce de chasse au trésor. Jemmapes et moi (M. Valmy), nous avons la chance d’habiter, tous les deux, dans le même 10e arrondissement, « terrible et bruyant », qui prend alternativement le nom des « deux gares » (du Nord et de l’Est) ou de « Magenta » (le boulevard qui coupe brutalement le quartier en deux, reliant la place de la République à Montmartre).et la suite
voyage
l'hydre revient de voyage
L’hydre s’assoit sur les marches de son entrée. Sa bouche tremble aux commissures, ses paupières palpitent, une larme petite luit au coin de son œil gauche. De grosses gouttes déferlent, de celles qui ploc-ploc au fur et à mesure qu’elles s’écrasent mollement dans la terre sombre. Sous ses joues dégoulinantes, des cercles sombres parsèment la terre sans qu’elle s’en rende compte.
et
car voici où ce chemin...
un rêve ?
L'angoisse avait disparu. Avec une agilité et une force qui le surprirent d'abord, il se mit en route, sans but établi. Il butina quelques baies, escalada des rochers, dévala les flancs de la montagne, grimpa dans les arbres puis s'arrêta, fourbu, près des gorges. Le soleil était haut dans le ciel, mais la voûte feuillue offrait une douceur agréable. Sa gorge était brûlante, son corps encore palpitant d'effort.
le printemps de Darius
un poème lamento colérique pour le gamin lynché
on dit que tu viens d'arriver en France on dit  que tu vis dans un petit bidonville  – comment dire – un baraquement une baraque une maison – une espèce de maison -  une maison dans - quelque part en France – peu importe Darius le nom de la ville le nom de la cité la forme de ta maison -  tu vis en France
et
Le vivant se roule dans la fange. Ça n’est pas si désagréable.
dit il mais le pense-t-il ?
Non. Moi non plus, je n’y crois pas. La mort, c’est les autres, jusqu’à la mienne lointaine. Je me roulerai dans l’herbe, évitant les déjections d’autres vivants ici. Ça n’est pas si désagréable.
La première fois que j'ai été vieille, je ne me rappelle plus
mais j'étais jeune, maintenant que j'ai dépassé les 70 ans …. (belle longue tirade savoureuse)
Maintenant la vieillesse s'invite un peu plus longtemps, mais entre temps j'ai appris des trucs pour que la jeunesse revienne, je l'aide un peu à revenir
C'est même devenu un jeu
Un terrain de jeu que ce passage à trouver
et
Frontière, quelque chose...
en six strophes inégales et belles
Frontière, s’aventurer 

Echafauder avec les cannes des bambous toujours plus hauts, plus flexibles, plus légers. 

Réfléchir — un temps. 

Enfiler les palmes, les échasses.
Prendre de la distance & rassembler le monde.
Sur (belles, très) photos de l'autre
les rescapés de la montagne bleue
et, sur deux tons, leur histoire
Chaque membre du groupe comptait sur lui pour assurer leur sécurité. Mais l’homme n’avait aucune idée de ce qu’il devait faire. Il n’avait jamais dirigé de groupe et était d’ordinaire quelqu’un de plutôt secret, taciturne et effacé. Voilà qu’un rêve l’avait propulsé Chef, ou pire encore « Chamane », comme il l’avait entendu murmurer dans son dos. Comment pouvait-il espérer garantir la sécurité de ses semblables ?
et
Leucosélophobie métaphorique
l'immensité du blanc
Les premières empreintes hésitantes de mon traineau à plume gravent des pleins et des déliés qui dessinent des lettres, puis bout à bout des mots et des syntagmes. Des phrases sans emphase se forment. Je prends un peu plus d’assurance après quelques lignes et me libère en complexité lexical
salutation aux ancètres
l'exode – l'horreur – et elle qui aujourd'hui console sa mère, l'ex petite fille
Les doigts dans la terre, à sa manière, et ces fleurettes bleues qui ont poussé hors saison, résisté, à sa manière, aux épreuves de l’hiver, et duré jusqu’au printemps, jusqu’à cette première bise d’été. Les voilà, aujourd’hui, comme demain, au rendez-vous de ce jardin sculpté par sa présence, depuis toujours. Cassis, centaurée, oeillets, groseilles rouges et maquereau, menthe et mélisse à froisser entre le pousse et l’index, chèvrefeuille, fraisiers, rhubarbes, bourraches, ciboulette, sauge, et thym laurier. Ses gestes instillés, à sa manière têtue.
et
d'où vient cette peur dans la nuit ?
Mes pieds rassurés par le lino froid de la cuisine, réchauffée par une tasse de thé. Parfois, il me faisait griller une tartine. Il disait : quand je serai fantôme, je viendrai veiller sur ton sommeil, de temps en temps, et comme je suis un peu farceur, je te chatouillerai peut-être les orteils.


Et, honte à moi, en fait aurais pu prendre plus de temps (quoique j'en ai plus profité que je ne le dis) et ce billet était prêt à 15 heures 40.

3 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

Merci pour le panorama !

Brigetoun a dit…

grand merci à vos fidélissime

Lise a dit…

Grace à votre article, me voici emballée, prête à suivre les prochains vases de juillet où qu'ils aillent et d'où venus. Merci.