en trop longue tartine,
dans le vide
parce que c'était comme
ça ce matin - ai cherché sans trouver une petite offrande à faire,
ai pris un bidule jetable à vrai dire mais que n'ai toujours pas
jeté depuis deux ans, donc c'était presque une offrande... et m'en
suis allée un peu avant onze heures, au bout de ma rue, suis passée
sous le mur de soutènement du petit palais,
suis sortie de la ville,
suis passée sous la prison, au bord du Rhône,
j'ai passé la poterne, ai
retrouvé le mur des offrandes, déposé et essayé de fixer mon bout
de loupade (gardé comme un remords) dans ce mur qui est cité – en
note - dans le catalogue de l'exposition la disparition des
lucioles de la collection
Lambert exilée
oeuvre urbaine de Marq
Tardy dont les Avignonnais se sont emparés, il a fait l'objet d'un
débat public autour de sa conservation, à l'initiative de Michel
Benoît (gloire à lui, l'ami
http://avignon.midiblogs.com)
et
puis, longeant les pénitents noirs (nés de la scission, à
l'initiative de Pompée Catilina colonel de l'infanterie du pape, en
1586, des pénitents noirs florentins fondés en 1488 par des exilés
à la suite de la conjuration des Pazzi) pénitents noirs qui étaient
responsables de la première maison des fous, quelques cellules à
cet emplacement, et de l'accompagnement des suppliciés et des
condamnés à mort, longeant donc leur chapelle baroquissime, et le
mur de la prison
suis
allée voir, enfin, traversant la cour des femmes pour un raccourci,
prenant la visite à contre sens, les quelques salles du second étage
que j'avais manquées lors de l'inauguration – trop bousculés
étions, et sous le choc de la prison elle-même
http://brigetoun.blogspot.fr/2014/05/entrer-dans-la-prison.html
-
http://brigetoun.blogspot.fr/2014/05/la-disparition-des-lucioles-tome-1.html
et
http://brigetoun.blogspot.fr/2014/05/dans-le-gris-disparition-des-lucioles.html
section
intitulée des rumeurs derrière les murs au miracle de la
rose et qui regroupe Genet bien
entendu, une salle aussi faisant allusion à Foucault, et puis les
exclus, les luttes, le racisme
qui
a commencé pour moi, après les ballons argentés de Philippe
Parreno, par la dernière salle, et la courte et belle vidéo de
Yael Bartana, une barque au large de Tel Aviv dit le catalogue,
j'avais compris Gaza, un ilot avec un pavillon israélien, que
l'homme de la barque roule pour le remplacer par un arbre (avec des
racines qui ne prendront pas) – c'est sobre, assez court, lent, muet et donc plus fort que
ce petit résumé... et il y a à côté de l'écran, le dessin d'un
désir
Comme j'ai trop de photos – pourtant picorage – et que suis
trop longue, vais me borner à les poser ici, dans l'ordre de mon avancée, et de nommer les artistes, par exemple, ici, la
rose qui sort du mur de Jiri Kovanda, maintenant fanée malgré le
petit vase caché
la série de vidéos
fractionnant 24 hour flower August
de
Henrik Hàkansson
la
band
du collectif Claire Fontaine
les
cartes à jouer dessinées, la poupée à pendre, le pichet, oeuvres
de prisonniers anonymes
les
murs de dessins de Nedko Salakov fear
des
documents divers, le procès verbal d'une déclaration d'un mouton,
et dans une petite salle obscurcie par un rideau que deux jeunes
refixaient la beauté du film de Genet un
chant d'amour (vu environ la moitié je pense)
suivant
la courbe tendue du mur du fond, la longue série, que j'ai prise à
rebours, de portraits de Hans Peter Feldemann 100
years
le
mur animé par des projections des photos de François Xavier
Courrièges à Beyrouth anamnèse
– et
les carrelages presque coquets du muret d'isolation dans certaines
cellules
les
chaussures Holy
War de
Deimantas Narkevicius, et les collages de Martha Rosler
Aerei d'Alighieri Boetti
Cotton
under my feet de
Walid Raad
la
gueule cassée et le masque noir de KaderAttia – he
et
she
de
Pascale Martin Tayou sublimation des verroteries
Miror
H2 de
Glenn Ligon
les
dessins Anatomy
de
Basquiat, son portrait par Louis Jammes et, dans la même cellule,
des sabots gravés
les
élégants Klansmen
photographiés
par Serrano
la
lanterne de Mona Hatoum…
et
puis en redescendant, en repassant devant les cellules que j'avais
déjà vues, s'arrêter, un peu au hasard devant le dessin mural dans
la cellule du Saint Sébastien de Kendell Geers, le filet blanc de
Miroslaw Balka que n'avais pas regardée, attirée par les dures
photos de Roger Ballen dans la même cellule, Crystal
Landscape of inner body de
Chen Zhen, et les gravures de Piranèse.
regagner
le rez-de-chaussée, et par la cour des femmes sortir sous le rocher.
Petites
activités, lecture un peu, film de Minnelli, projets familiaux... et
toutes mes excuses à ceux qui, égarés sur Paumée, auront
persisté.
11 commentaires:
Merci pour cette rencontre esthétique.... et le mur des offrandes : une oeuvre d'art
Vous verrez que je l'ai visitée, cette expo impressionnante, lors d'un passage-éclair un matin pour la gare TGV et un détour, par hasard, près de la prison Sainte-Anne.
Je n'ai pu vous faire signe.
la prison était déjà un trop gros morceau ! à la seconde visite, et en plus avec la foule avignonnaise avide de voir l'intérieur, un peu plus regardé les oeuvres (peu résistent à ce voisinage)
Merci pour cette visite impressionnante et pour la découverte du mur des offrandes
Chaque image est un abîme de réflexion... l'esprit de l'homme est un élan de survie qui laisse perplexe
Merci d'y revenir
En toute liberté, un long périple, vers la prison.
S'égarer avec Paumée, vous ne pouviez faire plus beau cadeau, Brigitte
grand merci à vous tous
Je persiste. \(^o^)/
merci à toi, moi aussi chez toi - mais tu es nettement plus sélectif et bref !
de l'art insolite qui trouble
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