beau temps, température
convenable, légèrement insuffisante pour mon désir
d'anéantissement, soleil encore présent un temps dans la cour,
surtout contre mur, en glissant avec les rayons jusqu'à ce qu'ils la
quittent un peu après seize heures
lavage cheveux, ménage
presqu'à fond jusqu'à fatigue trop grande, lire, rentrer, et en
écoutant France Musique, revenir sur voyages virtuels avec deux
livres picorés en juillet aux moments de pause dans l'antre et lu
dans le calme du jardin toulonnais entre deux conversations, deux
attendrissements, deux jeux de cache cache avec les tortues
Parce que le second me l'a
remis en mémoire, le plaisir de lire, et ce matin de rechercher sur
le site http://eclatsdamerique.blogspot.fr
les photos correspondant aux textes, Eclats d'Amérique (chez
Inculte) le voyage virtuel d'Olivier Hodasava à partir d'errance et
recherches sur google.street.views (voyage un peu décousu puisqu'il
suit l'ordre alphabétique des états, et qu'il comporte des petites
histoires, des trajets en compagnie d'un Tom réel ou non, des
énumérations assez jouissives)... admirer ce que son imagination
peut créer à partir d'un coin de route, de ville, avec ou sans
passants
comme
à proximité de Sorroco – un autre monde (New
Mexico)
La verdure est plutôt
rare (à peine une traînée verte, au loin de la plaine, aux abords
du fleuve). Le sol est couleur de sable.
La route est déserte.
Nous croisons,
événement notable dans ce presque rien, un panneau orange, lettres
noires. Je lis : Road Work Next
3 Miles.
Tom dit : Il ne
manquait plus que ça.
Mais les kilomètres
comme les miles s'enchaînent sans que nous ne voyions la moindre
trace d'un chantier.
Une dizaine de minutes
s'écoulent encore avant que Tom ne se sente obligé d'ajouter : Non,
mais je ne dis pas que je suis mécontent de faire cette expérience.
J'aime plutôt ça, en fait, ce voyage. C'est juste que mon truc,
fondamentalement, au risque de me répéter, c'est New York, le
Velvet, Television, Blondie, le CBGB. Ou alors, s'il doit y avoir un
ailleurs, c'est Manchester. Liverpool à la rigueur. Ou Sheffield. Et
Londres, bien sûr... Les cités ouvrières, la brique rouge, les
Smiths, Joy Division, les Happy Mondays, Paul Weller... Et puis, je
vais te dire : heureusement qu'on a la clim', sinon, j'aurais du mal
à supporter la chaleur.
Et
puis il y a les forêts, la neige, les femmes, beaucoup de femmes, je
m'étais dit que j'aurais dû les compter, et touchantes, bien
entendu, touchantes et des histoires d'amour, brèves, forcément
brèves, mais pas que des femmes
Rapid City / l'autre
Tom (South Dakota)
J'ai rencontré Tom,
l'autre Tom, le grand black (un mètre quatre-vingt-dix, cent vingt
kilos minimum), du côté d'East Boulevard. Plus exactement sur le
parking du Western Outlet – Discount
Western Store....
Il m'a demandé
l'heure. Et sur-le-champ, à mon accent, il a compris que je n'étais
pas du coin. Il m'a demandé d'où je venais et puis voilà, c'était
parti : nous nous sommes mis à discuter à bâtons rompus, tous deux
appuyés contre sa voiture (je crois que c'était une Ford ;elle
était blanche) ; comme de vieux potes.
Il m'a expliqué qu'il
était un working poor (un
travailleur pauvre), qu'il avait fait tous les métiers possible. Il
en a cité quelques-uns pour l'exemple : pompiste, programmeur
informatique, vendeur de photocopieurs, conducteur d'ambulance,
gardien de chantier.. Il a dit : Mais vous savez, je ne suis pas le
seul. Je ne crois pas qu'il y ait, dans mon entourage, une seule
personne dont ce ne soit pas le cas. Enfin, si, j'ai un pote ; il a
toujours été dans les pompes funèbres, façon Six
Feet Under ; il bosse dans la boîte de son père, Fisher &
Sons – tout comme dans la série !Sauf que là, ils sont blacks.
Et
j'ai repensé, malgré les différences, à ce voyage, en lisant –
je croyais l'avoir déjà fait à force de rencontrer le titre, même
si je ne mettais rien dessous – Le ravissement de Britney Spears
de Jean Rolin, pour la part qu'y tient Internet, la recherche par
le héros des renseignements concernant Britney Spears, outre ce qui
est lui transmis par l'intermédiaire de Fuck, avec les consignes de
ses employeurs, ayant lieu, et c'est encore plus vrai pour ceux
relatifs à Lindsay Lohan, même avant qu'il n'ait plus d'autre lien
possible depuis le Haut-Badkhchan et le bureau de Shotemur, via
Internet, les articles mis en ligne par les journaux, les photos de
l'agence X17 Online, et :
Sur Google, si parmi
quelque 81 millions d'entrées relatives à Britney Spears on
sélectionne la notice établie par Wikipedia
(à laquelle moi Brigetoun j'ai emprunté cette photo) on
apprend qu'elle est née le 2 décembre 1981 à McComb, dans le
Mississippi, et qu'elle a été élevée (raised)
à Kentwood, en Louisianne, ce qui en fait doublement une
fille du Sud, et pas de ce qu'il y a de plus chic dans le Sud...
et
surtout, je ne peux m'empêcher, peut être pour avoir lu les deux
livres à la suite l'un de l'autre, de soupçonner ce détective (qui
m'est hautement sympathique pour sa décision de ne se déplacer qu'à
pied ou grâce aux transports en commun, ce qui me le rend fraternel
et représente tout de même une singularité certaine à Los Angeles
me semble-t-il) d'appuyer les souvenirs de ses démarches, en
rédigeant ce récit-mémoire, lui ou l'auteur, sur le même
Google.street.
… La voiture de
police (dans laquelle il est
emmené), ayant branché son avertisseur sonore en quittant
le parking du Holloway, rejoignit d'abord la 101, puis passa de
celle-ci sur la 110, au delà d'Echo Park, laissant sur sa gauche les
gratte-ciel de Downtown, avant de rouler longuement vers le sud à
travers ces quartiers de Los Angeles où les gens, pour la plupart,
n'ont pas choisi d'habiter. A la hauteur de l'échangeur par lequel
la 110 se connecte avec la 105, que je connaissais déjà pour
l'avoir emprunté le jour où nous avions poursuivi Katy Perry jusque
dans la salle d'embarquement de l'aéroport, la voiture a quitté
l'autoroute pour venir se garer sur le parking de la station Harbor
Freeway, la plus étrange et la plus spectaculaire de la ligne verte
du métro...Sur le parking trainait en liberté un american
staffordshire aux côtés saillantes, apparemment abandonné, et il
s'y voyait aussi, de manière beaucoup plus étonnante, de petits tas
de crottin...
5 commentaires:
US road, la voie aux fantasmes...
oui, et ça marche même sur moi qui hais voitures et "la route"
Plaisir de la lecture, le soleil caché.
Un partage riche
de plaisirs de lire en promesse
Comment résister à l'envie
d'aller "en voyage virtuels"
sur ces chemins
tantôt esquissés
tantôt saisis dans un détail vrai comme l'entaille au creux de la main ?
va pour l'américanisation
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