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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, août 18, 2014

Dimanche dans l'antre et la cour revenir sur des lectures de voyages virtuels, en long pillage

beau temps, température convenable, légèrement insuffisante pour mon désir d'anéantissement, soleil encore présent un temps dans la cour, surtout contre mur, en glissant avec les rayons jusqu'à ce qu'ils la quittent un peu après seize heures

lavage cheveux, ménage presqu'à fond jusqu'à fatigue trop grande, lire, rentrer, et en écoutant France Musique, revenir sur voyages virtuels avec deux livres picorés en juillet aux moments de pause dans l'antre et lu dans le calme du jardin toulonnais entre deux conversations, deux attendrissements, deux jeux de cache cache avec les tortues
Parce que le second me l'a remis en mémoire, le plaisir de lire, et ce matin de rechercher sur le site http://eclatsdamerique.blogspot.fr les photos correspondant aux textes, Eclats d'Amérique (chez Inculte) le voyage virtuel d'Olivier Hodasava à partir d'errance et recherches sur google.street.views (voyage un peu décousu puisqu'il suit l'ordre alphabétique des états, et qu'il comporte des petites histoires, des trajets en compagnie d'un Tom réel ou non, des énumérations assez jouissives)... admirer ce que son imagination peut créer à partir d'un coin de route, de ville, avec ou sans passants
comme à proximité de Sorroco – un autre monde (New Mexico)
La verdure est plutôt rare (à peine une traînée verte, au loin de la plaine, aux abords du fleuve). Le sol est couleur de sable.
La route est déserte.
Nous croisons, événement notable dans ce presque rien, un panneau orange, lettres noires. Je lis : Road Work Next 3 Miles.
Tom dit : Il ne manquait plus que ça.
Mais les kilomètres comme les miles s'enchaînent sans que nous ne voyions la moindre trace d'un chantier.
Une dizaine de minutes s'écoulent encore avant que Tom ne se sente obligé d'ajouter : Non, mais je ne dis pas que je suis mécontent de faire cette expérience. J'aime plutôt ça, en fait, ce voyage. C'est juste que mon truc, fondamentalement, au risque de me répéter, c'est New York, le Velvet, Television, Blondie, le CBGB. Ou alors, s'il doit y avoir un ailleurs, c'est Manchester. Liverpool à la rigueur. Ou Sheffield. Et Londres, bien sûr... Les cités ouvrières, la brique rouge, les Smiths, Joy Division, les Happy Mondays, Paul Weller... Et puis, je vais te dire : heureusement qu'on a la clim', sinon, j'aurais du mal à supporter la chaleur.
Et puis il y a les forêts, la neige, les femmes, beaucoup de femmes, je m'étais dit que j'aurais dû les compter, et touchantes, bien entendu, touchantes et des histoires d'amour, brèves, forcément brèves, mais pas que des femmes
Rapid City / l'autre Tom (South Dakota)
J'ai rencontré Tom, l'autre Tom, le grand black (un mètre quatre-vingt-dix, cent vingt kilos minimum), du côté d'East Boulevard. Plus exactement sur le parking du Western Outlet – Discount Western Store....
Il m'a demandé l'heure. Et sur-le-champ, à mon accent, il a compris que je n'étais pas du coin. Il m'a demandé d'où je venais et puis voilà, c'était parti : nous nous sommes mis à discuter à bâtons rompus, tous deux appuyés contre sa voiture (je crois que c'était une Ford ;elle était blanche) ; comme de vieux potes.
Il m'a expliqué qu'il était un working poor (un travailleur pauvre), qu'il avait fait tous les métiers possible. Il en a cité quelques-uns pour l'exemple : pompiste, programmeur informatique, vendeur de photocopieurs, conducteur d'ambulance, gardien de chantier.. Il a dit : Mais vous savez, je ne suis pas le seul. Je ne crois pas qu'il y ait, dans mon entourage, une seule personne dont ce ne soit pas le cas. Enfin, si, j'ai un pote ; il a toujours été dans les pompes funèbres, façon Six Feet Under ; il bosse dans la boîte de son père, Fisher & Sons – tout comme dans la série !Sauf que là, ils sont blacks.
Et j'ai repensé, malgré les différences, à ce voyage, en lisant – je croyais l'avoir déjà fait à force de rencontrer le titre, même si je ne mettais rien dessous – Le ravissement de Britney Spears de Jean Rolin, pour la part qu'y tient Internet, la recherche par le héros des renseignements concernant Britney Spears, outre ce qui est lui transmis par l'intermédiaire de Fuck, avec les consignes de ses employeurs, ayant lieu, et c'est encore plus vrai pour ceux relatifs à Lindsay Lohan, même avant qu'il n'ait plus d'autre lien possible depuis le Haut-Badkhchan et le bureau de Shotemur, via Internet, les articles mis en ligne par les journaux, les photos de l'agence X17 Online, et :
Sur Google, si parmi quelque 81 millions d'entrées relatives à Britney Spears on sélectionne la notice établie par Wikipedia (à laquelle moi Brigetoun j'ai emprunté cette photo) on apprend qu'elle est née le 2 décembre 1981 à McComb, dans le Mississippi, et qu'elle a été élevée (raised) à Kentwood, en Louisianne, ce qui en fait doublement une fille du Sud, et pas de ce qu'il y a de plus chic dans le Sud...
et surtout, je ne peux m'empêcher, peut être pour avoir lu les deux livres à la suite l'un de l'autre, de soupçonner ce détective (qui m'est hautement sympathique pour sa décision de ne se déplacer qu'à pied ou grâce aux transports en commun, ce qui me le rend fraternel et représente tout de même une singularité certaine à Los Angeles me semble-t-il) d'appuyer les souvenirs de ses démarches, en rédigeant ce récit-mémoire, lui ou l'auteur, sur le même Google.street.
La voiture de police (dans laquelle il est emmené), ayant branché son avertisseur sonore en quittant le parking du Holloway, rejoignit d'abord la 101, puis passa de celle-ci sur la 110, au delà d'Echo Park, laissant sur sa gauche les gratte-ciel de Downtown, avant de rouler longuement vers le sud à travers ces quartiers de Los Angeles où les gens, pour la plupart, n'ont pas choisi d'habiter. A la hauteur de l'échangeur par lequel la 110 se connecte avec la 105, que je connaissais déjà pour l'avoir emprunté le jour où nous avions poursuivi Katy Perry jusque dans la salle d'embarquement de l'aéroport, la voiture a quitté l'autoroute pour venir se garer sur le parking de la station Harbor Freeway, la plus étrange et la plus spectaculaire de la ligne verte du métro...Sur le parking trainait en liberté un american staffordshire aux côtés saillantes, apparemment abandonné, et il s'y voyait aussi, de manière beaucoup plus étonnante, de petits tas de crottin...

5 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

US road, la voie aux fantasmes...

Brigetoun a dit…

oui, et ça marche même sur moi qui hais voitures et "la route"

jeandler a dit…

Plaisir de la lecture, le soleil caché.

Aunrys a dit…

Un partage riche
de plaisirs de lire en promesse

Comment résister à l'envie
d'aller "en voyage virtuels"
sur ces chemins
tantôt esquissés
tantôt saisis dans un détail vrai comme l'entaille au creux de la main ?

Gérard a dit…

va pour l'américanisation