Matin ciel bleu ferme et
soleil pendant que vaquais
à l'heure de la sieste j'ai voulu aller, à côté,
sur le chemin de berge de la Barthelasse, comme vrais et faux bourgeois des temps
anciens à l'île de la Jatte, mais le ciel s'était légèrement
voilé, brouillé, la flemme mienne était grande, et surtout j'étais
si bien, debout contre le mur de la cour, oubliant que la lumière
ne daignait plus toucher mes pieds,
dans les odeurs discrètes des feuilles, et la tiédeur, juste la douce tiédeur, maintenant que l'été en sa
grande virulence ne m'en chasse plus en tentant de me carboniser,
qu'y suis restée pour avancer dans ma lecture actuelle, où
j'oscille entre intérêt, plaisir, parfois admiration, et agacement
navré, jusqu'à y renoncer provisoirement pour rêver, chercher une
idée, et tenter d'obéir aux indications de François Bon pour la
huitième proposition d'écriture pour l'été 2014,
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4012,
en lien avec ma tentative pour le troisième puisque, indépendamment
de la qualité ou non qualité de ce qu'ai pondu, je ne suis pas
partie, comme c'était prévu, de l'idée d'un virtuel texte de roman
en projet mais de petites idées séparées, mais même ainsi ce qui
m'est venu, malgré mes essais, était vraiment par trop nul...
tenterai peut-être une autre fois, même si les textes, acceptables
ou non, ne trouvent finalement pas de place sur le tiers.livre.
Par contre, j'avais essayé
pour la proposition n°7
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4009
un lien avec
http://brigetoun.blogspot.fr/2014/08/solder-juillet.html
ma tentative pour le 4ème et le 6ème exercices, ce qui a donné
Sur deux
mains
Main noircie de
tant de soleils, main perlée de sueur, la lumière du matin filtrée
par les rideaux posée sur son abandon. Se lève lentement et sort de
la tache de clarté, les veines apparentes crument, comme un treillis
de cordages, tout à l'heure, s'effaçant dans cette plongée en
pénombre. Revient, les perles de sueurs maintenant noyées par l'eau
d'un pot renversé, se poser sur le front, et la peau est craquelée,
parsemée de marques, de taches, d'on ne sait quoi, de fatigue, un
peu verte dans le creux qui s'ouvre à la base du pouce. Une voix qui
marmonne, un peu haletante, un nom inaudible, et un petit rire de
dérision. Une seconde main, ferme, sèche, un peu jaune plutôt que
brunie, se pose délicatement sur la première, pour la retirer, et,
s'armant d'un linge humide, caresser le front. Main féminine qui
garde, dans sa maigreur énergique, un peu du souvenir potelé de
l'enfance, les doigts longs, qui pourraient être de pianiste, seuls
frappés de fouet par la lumière. Le dos de la main, le poignet, se
dissimulent, se devinent, dans l'ombre de la grande manche, quand ils
ne sont pas masqués par l'épaule qui se penche. Silence, heures
glissent avec lenteur infinie ; dans la chambre, la lumière de
l'après-midi, qui arde par la fenêtre dont les rideaux ont été
tirés, heurte la main du gisant posée comme une pierre ponce,
fermée, sombre, terne et légère, sur la poitrine, sous le cou
tendu à la recherche de l'air. Silence peuplé de légers
bruissements, feuilles, pas glissants, jour déclinant. Nuit, une
lanterne, que porte un serviteur invisible, éclairant le lit, vers
lequel se tend, entrant dans la lumière, la main féminine qui porte
une tasse aux lèvres avides de l'homme malade, qui la repose, qui se
tient suspendue au dessus du drap – calme de la voix qui rassure ou
le tente pour l'entrée dans le sommeil, main, bras qui se retirent,
et dans l'obscurité revenue, posée sur le drap en sagesse
appliquée, la main du malade, sombre, noueuse, cherche l'abandon,
l'absence, comme pour laisser venir ce sommeil qui se refuse, et puis
se crispe dans son refus tendu de céder au désir de presser,
griffer, la gorge nouée.
4 commentaires:
la vie toujours en tentatives persévère.
personne ne s'en lave les mains...
ça dépend de quoi…
...
merci à vous deux
auto-mano critique
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