Hors les murs

Il était tôt encore,

avant l'éveil, le musée

s'ébrouait, prenait forme,

l'ai surpris, pardon requis

j'avançais face au soleil

soleil, bas, éblouissant

j'avançais sous les arbres

les feuilles frissonnantes

gare – lire en attendant

bus presque vide, rare

petite ligne, détournée

marcher en verte banlieue

sourire, gentillesse efficace, pour une courte formalité, deux plaisanteries, ranger, remercier, saluer, sortir

dans lumière et vent, s'arrêter dans soleil, repartir, deux vieux devisant, s'interrogeant

cherchant un arrêt pour retour jusque sur la rocade

mais comme il fallait attendre une demie-heure, ai laissé mon compaing, ai pris pas lent et long, m'en suis allée 

le long de l'avenue de la Trillade, dans le neutre, les petites maisons, les petits ateliers, quelques immeubles, et quelques débordements fleuris

mis un peu plus d'une demi-heure avant de passer sous les deux ponts du chemin de fer

et puis, plus loin, le rempart, la porte qui est maintenant, comme la mienne, rude entaille pour voitures 

avant de cheminer le long de la sévérité qui abrite, comme pour une caricature injuste, le secours catholique, le long de la rue aux commerces défunts, croisant les rues fines comme cheveux, ou presque, qui laissent deviner des îlots de clarté

déboucher sur l'arc tendu qui enserre le coeur de la ville, et le suivre jusqu'à ce qu'il prenne nom de Vernet et s'achève, un peu au dessus de l'antre.

Cuisine, déjeuner, engraisser, dormir, vivre jusqu'à la nuit, tout doux, paresseusement.

Ai pensé soudain : zut ! Paumée… 

enregistré photos, arrosé, cherché mots.. pardon