Jeudi, faire un gros
marché, le petit mal-être rapidement noyé dans le plaisir de la
lumière, des ombres,
les étals qui marquent le
virage de la saison, voient l'arrivée des courges, le remplacement
des abricots par les prunes, les vendeurs détendus par leurs
vacances…
et l'amusement furtif d'un
retour dans le temps à travers les étals sur la place (me demande parfois qui peut acheter cela - je parle des bobines).
Vendredi, découvrir les
quelques textes échangés pour les vases communicants (ci-dessous)
Samedi après-midi,
s'installer dans la cour, saluer les minuscules promesses (je sais,
mais elles sont si rares mes roses et le sont encore davantage les
ébauches de fruits)... lire quelque pages, et puis regarder le mur,
le ciel, griffonner quelques idées avant de rentrer, d'ouvrir un
fichier pour répondre à la neuvième proposition d'écriture de
François Bon pour l'été 2014,
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4017
(si le coeur vous en dit, vous conseille d'aller découvrir ce qu'ont
écrit les trois premiers participants)
et puis, reprendre, ici,
ma participation au n°8 (avec John Gardner, juste avant que)
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4012
Jusqu'au
tournant
Elle a déposé
les deux petites, elle leur a rappelé que c'est la mère de Julie
qui devait passer les prendre, Julie a esquissé un salut, elles se
sont mises à courir vers les autres enfants, le maître de manège,
les chevaux.
Elle a remonté
la fenêtre, démarré, tourné pour reprendre le chemin, roulé
lentement jusqu'au macadam, elle a pensé : acheter une tarte, amis
de Jeanne à déjeuner, toujours amis de Jeanne, et le rire de
Jeanne, belles-soeurs amies, mais cette envie de tranquillité
bousculée par le rire, les idées de Jeanne, départ de Jeanne dans
deux jours, plages de solitude désirée, perte aussi de ces phrases
paresseusement volant de l'une à l'autre. Jeanne, ah oui, je parie
que... elle a ouvert le cendrier, grimacé, une grimace de
confirmation, s'est arrêtée, l'a vidé dans le fossé, remis en
place. A redémarré, agacée, amusée, presque attendrie.
Le boqueteau
tournait avec la route, et le soleil a débouché brusquement, elle a
cligné des yeux, baissé le pare-soleil, ralenti, n'a pas senti
venir son petit raidissement inconscient qui pourtant, comme
d'habitude, montait en elle, s'est traduit par un marmonnement devenu
presque machinal : quand se décideront-ils à faire quelque chose, à
l'approche de ce moment où le chemin se raccorderait sur la
départementale, juste après la haie touffue et folle, juste à la
sortie du virage de la route.
Calmement,
un calme qui aujourd'hui n'était pas purement instinctif, elle a
marqué un arrêt avant de s'engager sur la route vide, et ça a été
un surgissement brusque, fou, un bruit, une petite détonation
qu'elle n'a pas eu le temps d'entendre, ni comprendre et
l'éblouissement, ou le néant.
9 commentaires:
Il faut bien qu'il y ait de l'accidentel dans l'écriture (et des bobines de fils).
le fil pour le cas où ce serait réparable ?
Pour collectionneur d'objets en bois blond entre autres
Merci pour tous ces partages d'images et de textes ! Ces bobines mystérieuses sont exactement le genre de chose que je pourrais acquérir sans ne savoir qu'en faire, juste pour y laisser courir les doigts en imaginant des histoires en fonction des couleurs :-)
moi aussi mais on vieillit : et je me suis tout de suite demandé où diable je les mettrai
A beaucoup marché.
Le fil a filé.
Au bout de la bobine.
les bobines pour ne pas perdre le fil mais quand on perd la bobine (ça m'arrive parfois) c'est encore plus dur... Bravo pour ton assiduité à l'atelier de l'été de François Bon!
Dominique Hasselmann et Philippe Castelneau, entre autres, sont bien plus assidus et rapides que moi (sans parler de la qualité) mettre sur Paumée
surtout ne pas se faire embobiner !
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