Petite fièvre rodant,
météo annonçant pluies éparses pour vendredi, orage pour
samedi... regardé le ciel gris, pris du magnesium, vu qu'averse
n'était pas, mis mon vieil imperméable sur une robe rouge, pour me
mettre en joie, et m'en suis allée acheter une nouvelle cafetière,
puisqu'après six ans de bons et loyaux services l'ancienne m'avait
abandonnée (ou plutôt le joint) mercredi matin.
Suis tombée sur une
braderie, me suis armée de bonnes résolutions, les ai respectées sans peine puisque suis presque sans un sou provisoirement (enfin relativement
aux prix des premières boutiques de ma rue) et puisque, surtout, il
y avait principalement des ravans de l'été, et rien pour ma tiote
taille.
En suis restée à la
soeur jumelle de mon ancienne Vénus (puisque tel est son nom) et à
quelques légumes…
et, sur le chemin du
retour, après avoir reçu quelques grosses gouttes paresseuses, que
les restaurateurs de la rue du Vieux Sextier saluaient en ouvrant
leurs parasols au dessus des ébauches de couverts, j'ai vu, en
quelques minutes, le bleu fendre les nuages, s'étendre, la lumière
percer.
Un petit tour sur
internet, en aimant presque tout ce que lisais... avant de faire et
jeter trois cafés, rituellement, de cuisiner, déjeuner, siester en
profonde absence.
J'ai trouvé, notamment,
ceci dans le dernier des billets de Pierre Ménard (je me permets de
vous conseiller de le suivre, si ne le faites pas, c'est
émerveillements, intelligence, etc...)
http://liminaire.fr/au-lieu-de-se-souvenir-16/article/la-vallee-des-poupees
dans la bouche de Ayano Tsukimi, qui a peuplé la vallée où elle
vit avec son père, sur Shikoku, de grandes poupées tricotées
(allez y voir, l'idée est jolie mais surtout les sculptures de laine
sont belles) : Je suis très douée pour faire
des grand-mères. Je tire des fils autour de la bouche et elles
sourient...
ce
qui rejoignait, en mieux, ce conseil de ma mère qui, ça m'a
toujours agacée, se révèle juste chaque fois qu'il me vient en
mémoire et que je l'applique : relève
les coins (expression
très cheftaine qui appelle rituellement chez moi une grimace
d'exaspération, ce qui finalement m'amène à ébaucher le
relèvement des coins de la bouche préconisé) et
ça ira mieux...
alors,
puisque cela ne marche que si on ne me le conseille pas, mais que
besoin en ai, je me suis occupée à sourire, à tenter de le faire
vraiment, en nourrissant la grimace de petite lumière interne,
faiblarde et douce ou par moment plus éclatante, et en gros ça a
marché, le sourire a flotté à la surface de ma sacrée fichue
petite fièvre, et l'ai aidé en fuyant les sources de fureur triste
qui nous viennent du monde...
et
puis me suis fatiguée bien soigneusement en passant une heure et
quart à croupetons dans la cour avec une brosse pour détacher
autant que pouvais le mélange de terre, feuilles et gravats, et en
remplir la moitié d'un sac de 10 litres que trainais derrière moi,
ce qui m'a laissé béatement anéantie, massant mes jambes.
Aujourd'hui
normalement : orages.
10 commentaires:
Je penserai à ce conseil. Je relèverai les coins.
"Un sourire est souvent l’essentiel. On est payé par un sourire. On est récompensé par un sourire."
Antoine de Saint-Exupéry
Beau samedi à vous
le jour a moyennement réagi au sourire.. l'était ainsi
Il y a aussi un sourire " intérieur en tirant les idées noires comme des " ravans " dont on de débarrasse
Les "ravans" m'ont fait penser au corbeau de Poe... mais il faut que je regarde dans mon Petit Robert !
Beau samedi à vous !
ravan pas sûre que soit dans Petit Robert, c'est langue du sud
Ravan ou pas dans le Littré, il me va à ravir.
du coup l'ai cherché sur le net (wiktionnaire)
(Pêche) Fretin, blanchaille, petits poissons de différentes espèces que l’on vend à bas prix.
Rebut, choses mêlées et de peu de valeur, chiffons, vieux meubles.
(Textile) Peignon, étoupe qui se sépare du chanvre lorsqu’on l’habille.
ouf l'orage est passé, pas de pluie sur la cafetière !
Merci pour ce très beau lien, lumière d'une matinée grisaille.
Enregistrer un commentaire