Matin en ville m'en suis
allée - saluant au passage, en pensant à la nuit future, deux tourterelles, à moins que ce soient
deux pigeons, suis très ignorante, amoureux et séparés, par
fleurs, végétation, nature et par un grand trait noir agressif –
à la recherche, longtemps infructueuse, d'une photocopieuse en état
de marche.
Ma quête enfin achevée, ai pu, après longue attente dans le petit bureau de poste de mon quartier, avec un sac contenant les chandails trouvés sans les chercher, poster les deux lettres recommandées qui devraient
m'extirper de mes petits ennuis passagers
et m'en suis revenue vers
la rue du Limas, sous ciel provisoirement pur, que nuages ont
investi, quitté, traversé au fil des heures.
Soir venu, grimper vers
l'opéra, pour assister au Romeo et Juliette de
Thierry Malandin, célèbre à juste titre et inconnu du moi, sur la
musique de Berlioz, préféré pour sa force sombre à l'habituel
Tchaïkovski.
Une
version qui commence par l'enterrement, le choeur solennel et sombre
s'élevant sur les caisses métalliques alignées (qui deviennent
cercueils, cloisons, siège) sur lesquels gisent les Roméos et les
Juliette, l'air de Frère Laurent pendant qu'il (Frédérik Deberdt)
circule, danse entre ces tombes, le beau pas de deux entre Roméo
(Raphaël Canet) et Juliette, seule en longue robe blanche (Claire
Longchampt, belle et excellente), la puissante et sensuelle danse
macabre des neufs couples - Roméo et Juliette devenant tous les
jeunes dont l'amour affronte le monde.
Avant
que, revenant sur l'histoire, déroulant la table des matières, se
succèdent les combats, le bal (chaque jeune fille cueillant dans une
des caisses un tutu long rose, violet, bleu pale etc.. qu'elle
endosse sur sa petite robe), la scène d'amour, danse sensuelle prise
en charge successivement par chacun des couples, la scène entre
Roméo Tybalt (très bon Daniel Vizcayo), le mariage, la mort pour
laquelle, de nouveau, le couple se démultiplie…
Une vidéo trouvée dans
l'après midi (mais que n'ai pas regardée alors, pour garder oeil
frais)
Belle
chorégraphie, danse classique, ouverte, jaillissante, arabesques,
jetés, bras lancés, énergie, et des pointes de malice juvénile (juste un bémol pour la fin, la danse lente et assez gratuite des couples)
Comme toujours
pour la danse j'étais tout en haut, ou presque, au milieu d'un
public aussi jeune que sont sensés être les héros, et j'ai
participé, sincèrement, à leur plaisir enthousiaste.
6 commentaires:
Une mise en scène dépouillée ! :-))
oui, avec la danse pour tout remplacer
et tout de même quatre changements de tenue de toute la troupe sur scène
et décor hautement mouvant
Magie retrouvée Merci pour l'extrait, moins déconcertante que John Cage et Preljocaj ce mardi et comme bande -son les hurlements de la foule !! dans un stade je crois... Une épreuve !!
très beau spectacle, en effet, dont l'énergie et la fraîcheur donnent envie... ma foi, donnent envie de s'essayer à un sautillé, un pas chassé !
Dépouillée la mise en scène mais efficace: rien que les corps dansant.J'aurais aimé. Merci pour la vidéo.
deux tourterelles, à moins que ce soient deux pigeons...on va dire deux colombes le jour du prix Nobel de la Paix.
Enregistrer un commentaire