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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, octobre 07, 2014

S'activer – tenter

temps qui hésite – Brigetoun en désir d'hibernation,
petit sursaut, une longue matinée pour venir à bout d'une grosse partie de ce que j'avais prévu,
après le déjeuner, secouer moralement crinière fictive, donner coups de téléphone devant lesquels je bronchais, renâclais
et puis musique pour lourde et profonde sieste

presque satisfaite de moi, me suis installée avec tasse de thé, ai choisi dans les 30 exercices d'écriture de John Garner sur Tiers livre http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article4011, le n°2 –
Prenez un événement très simple : un homme descend d’un bus, trébuche, regarde autour de lui avec embarras, et découvre qu’une fille sourit. (Voir Raymond Queneau, Exercices de style) Décrire l’événement, en utilisant les mêmes personnages et les mêmes éléments de mise en place, de cinq différentes manières (changement de style, de ton, de structure des phrases, de voix, de distance psychique, etc). Faites en sorte que les styles soient radicalement différents, sinon l’exercice est gâché.
pour découvrir que c'était moins facile que le pensais, et que j'étais toujours en panne devant mots

ai tenté pourtant, et ma foi, décidant de ne pas trop me juger, même si cette indulgence ruine tout l'intérêt de la chose, en suis restée à :
Comment ça s'est passé ? Bien, inexplicablement... oui je n'étais pas sûr de moi, dans mes petits souliers (rire crispé) et au sens propre en plus, parce que ce cher idiot de Gilles m'a inspecté comme un père ou une épouse, amoureusement mais sévèrement, avant mon départ, avec de grandes exclamations «ils sont vraiment en dessous de tout si du premier coup d'oeil ils ne distinguent pas ta classe, ton charme, juste ce qu'il leur faut, tu n'aura plus qu'à montrer que ton ramage s'accorde.. mais c'est pas possible, tu as vu tes chaussures !» - c'est vrai qu'elles n'étaient pas de première jeunesse, mais bien cirées, et puis n'en avais pas d'autres, j'étais quand même demandeur d'emploi non ? Bon, il a tenu à me prêter une paire, et elles m'allaient, presque, au début, chez nous, mais ça s'est gâté dans la rue, et dans le bus, j'étais debout, accroché à une poignée, secoué, et je n'étais plus que pieds souffrants. Bon, je ne sais pas si c'est pour ça, mais en descendant, j'ai bien failli m'étaler, me suis rattrapé par un petit pas dansé, sous les yeux ironiques d'une crétine, pas mal d'ailleurs, la crétine, mais j'aurais voulu la voir se tordre la cheville sur les espèces d'échasses, très chics, qu'elle avait aux pieds. Bon, suis arrivé au rendez-vous un peu essoufflé, j'ai eu juste le temps de restaurer le désordre de mes cheveux, très naturel tu sais, mais pas trop, je devais avoir l'air ahuri, j'étais totalement désorienté, mais déconcentré aussi, et c'est peut être pour ça que ça a marché, j'ai le poste ! Pourtant ils étaient mortellement invisibles et ennuyeux ces bonshommes, bon, ça tu ne le répètes pas, hein !


Il sera dans ce bus.. suis sûre... peut pas être autrement... déjà deux sans
Vois pas - il y a ce garçon, pas le droit d'être si grand, l'est beau, mince et souple, mais trop grand, zut Jacques n'est pas là
Ah si, je le vois, juste derrière l'autre qui descend,
Mais qu'est-ce qu'il fait ? Va tomber ? Non – joli - un rattrapage de justesse, comme une danse,
mon sourire sera pour toi Jacques, mon sourire venu de lui
bonne entrée en matière, maintenant il faut que je te dise..


sacs à terre, baisers sur les deux joues
  • bonjour, c'est gentil d'être venue m'attendre, fallait pas, heureuse surprise de te découvrir par dessus l'épaule de ce type
  • ce type... t'as vu
  • oui, sais pas ce qu'il avait, j'étais debout derrière lui dans le bus, comblé le bus, il était tout raide, tendu, et là.. Comment vont les parents ?
  • Justement, c'est pour cela que suis venue, avant, il faut que je te dise..
elle prend l'un des deux sacs, ils s'éloignent en parlant


ô jambes fermes, ô jeunesse
épousant du bus les cahots
tremble, tremble ma vieillesse
me hisse pour descendre. Oh !... zut ! j'abandonne le jeu avec les mots, mal engagé,
Je me contente de sourire - comme la petite, là - tiens c'est la fille Machin ! -
parce que jeunesse aussi trébuche, n'est ce pas mon gars ?
Les deux mains sur les côtés de la porte, jambe précautionneuse en avant, je descends
n'ai pas flanché moi !


Faudrait écrire à la compagnie.. parce que c'est scandaleux
A quoi sert de prévoir des espaces vides où caler les fauteuils roulants... je vois pas comment on pourrait les hisser sur cette marche trop haute
il suffirait de raconter, s'appuyer sur cela, ce jeune homme, jeune hein ! qui est presque tombé, il aurait pu se blesser
et cette jeune imbécile qui souriait !
Oui il faudrait écrire, mais bien entendu, comme toujours, y a personne pour s'en charger.

9 commentaires:

chri a dit…

Pour quelqu'une en panne... Il y a de la ressource...

Brigetoun a dit…

grand merci

Dominqiue Hasselmann a dit…

Oui, vos n'avez pas stationné longtemps dans l'abribus (ça ne devait pas exister à l'époque de Raymond Queneau !)...

Marie-christine Grimard a dit…

Un grand merci pour ces exercices et le plaisir que l'on prend à les lire !

arlette a dit…

Bravo bel exercice de style ...
et ...véridique comme une expérience déjà pratiquée!

Brigetoun a dit…

je pense qu'il y en avait déjà de son temps quelques uns
n'ai jamais sauf temps de pluie imprévu stationné dans un de ces trucs

Danielle Carlès a dit…

pas gâché :)

jeandler a dit…

Exercice de style, sans trébucher. Bien.

Nana Marton a dit…

exercice stylé :-) !
merci...