Matin, sur mon chemin, une
longue attente à la poste pour poster une lettre recommandée
(finir, exaspérée, par tenter d'apprendre des lois déjà anciennes
et toujours en vigueur au gérant – sentiment d'avoir été
extrêmement brillante et scrupuleuse par comparaison...)
Matin, sur mon chemin,
soleil très lumineux, air légèrement aigre, juste légèrement.
Matin, sur mon chemin,
pagaille devant caisse, quelques protestations, des rires..
et le plaisir de pouvoir,
puisque chantier mort, me laisser aller quelques minutes, le temps
d'un raffermissement, au plaisir idiot et incompréhensible de la
contemplation des matériaux..
et puis, parce que pensais
hiver qui s'en vient, parce que pensais escapade qui s'approche,
parce que l'hiver me dit canadienne, que mon amie est juste aussi honorablement fatiguée que le veux, mais ne saurait
suffire quand il s'agit de ville, de spectacle, même en décontracté,
parce que je ne voulais pas m'encombrer d'un des manteaux plus ou
moins froissables, parce que voulais remplacer ma vieille parka que
j'ai toujours, sauf les trois minutes de l'achat, détestée...
je pensais doudoune, je
détestais les trucs noirs bon marché et leur luisance, je trouvais
que celle que je voyais rue Joseph Vernet n'en différait pas tant au
point de vue apparence, mais sans doute par la nature du rembourrage,
et surtout par les 1.500 € de l'étiquette…
suis entrée, comme
souvent, dans la boutique en face, ai eu un coup de coeur, peut-être injustifié,
pour un bidule, chaud et léger, un peu bourru de laine, dont j'ai
décidé qu'il était à la rigueur polyvalent, et suis partie toute
contente avec lui dans un très très grand sac…
pour réaliser, en
contemplant l'air penché, comme hésitant, de l'inutile lanterne à
côté de la porte de mon immeuble, pendant que ma main fouillait mon
sac à la recherche des clés malicieuses, que, ma foi, pour le côté
imperméable c'était loupé.. tant pis prendrai un parapluie.
(important n'est-il pas ?.. ben un peu, ça me tarabustait)
Ménage, sommeil, lecture,
thé avec le jus d'un des trois calamondins de mon énorme récolte,
rien…
La nuit venue,
ressusciter, en forçant un peu, mon assez envie de voir ce qu'Eric
Bouleau avait pu créer avec les moyens dont il dispose, et m'en
aller vers l'opéra, ses ballets sur des musiques écrites pour les
ballets russes
tout en haut, avec un
public jeune mais pas seulement,
en première partie, court
et agréable, les biches
la
musique vive de Poulenc, l'argument
un marivaudage entre
des jeunes femmes du monde six,
corsages décolletés et parfois pailletés, courtes jupes ou tutus,
talons très hauts, puis sans les jupes avec porte-jarretelles et
bas, puis sans bas ni chaussures, légère provocation, gaieté, et
trois jeunes gens à l'allure sportive maillots
une pièce montants avec larges ceintures, un côté légèrement
macho surjoué, de bonne grâce – pas d'éclat, agréable..
un
trop long entracte
et
puis Daphnis et Chloé avec
d'abord la musique de Ravel, le lyrisme assez somptueux de la
dernière partie
et
sans avoir de grands danseurs, (cinq couples plus le couple vedette
et le couple rival) mais un beau travail, une force des deux
principaux garçons, une jolie Chloé à la belle technique (peut
être un léger manque de fluidité, de grâce), les ensembles, de
beaux moments, il arrive à raconter une histoire, à créer des
ambiances
Brigitte
s'ennuyant agréablement un peu, puis de plus en plus heureusement
surprise…
et
retour, un peu frissonnant déjà malgré le léger manteau.
9 commentaires:
Paumée, pauvre cher pardonne moi
Et le spectacle opéra sa magie...
et la patience fut récompensée
Calamondin?????? je vais me renseigner !! aussi acide que le spectacle ?
pauvre spectacle, l'était bien gentil
"que j'ai toujours, sauf les trois minutes de l'achat, détestée... "
Ciel...je ne suis donc pas la seule?
Un vert acide rencontré en chemin...
Comme certains orangers.
je crois que nous sommes nombreuses …
mais je l'ai vertueusement portée (elle était très cocon il faut dire) trois ans
..l'ennui de l'automne te gagne
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